Groupe:

The Dead Daisies + The New Roses

Date:

06 Mai 2018

Lieu:

Paris

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Battre le fer pendant qu'il est chaud est une expression qui colle bien au groupe The Dead Daisies. Ces Américains ne chôment vraiment pas. Ils enchaînent les albums et les tournées (avec un petit album live entre les deux, récemment) avec entrain. En juin dernier, on avait déjà eu l'occasion de les voir au Forum de Vauréal. Marrant, pour l'occasion, ils étaient accompagnés des Allemands The New Roses (décidément, c'est très fleuri tout ça...) et c'est encore le cas ce soir, un peu moins d'un an plus tard. Quoi de neuf depuis onze mois ? Un nouveau batteur pour les marguerites mortes (Deen Castronovo, on peut faire pire), un nouvel album aussi, intitulé Burn It Down (là, par contre, on peut faire mieux). Les nouvelles roses n'ont pas subi de changement de personnel mais ont de nouvelles chansons à nous présenter car ils ont sorti One More For The Road l'été dernier. Vu que j'avais été totalement conquis par la prestation des deux groupes à Vauréal (j'avais quand même conclu mon live report avec les mots suivants : "Après tout cela, ça ne fait plus aucun doute, dès que l'occasion de revoir ces messieurs se représente, j'y retourne"), il était hors de question de louper cette nouvelle occasion. C'est parti pour le récit d'une soirée chaude et très rock'n'roll !

On commence donc avec The New Roses, groupe fort sympathique qui sait toujours bien tenir une scène et se mettre le public dans la poche. Timmy Rough, chanteur et guitariste, arrive avec un grand sourire sous les acclamations d'un public enjoué. La salle n'est pas encore pleine mais très correctement remplie. C'est le fédérateur Every Wild Heart, titre au refrain parfait pour démarrer la soirée, qui fait office d'échauffement... Gros son, belles lumières, assemblée réceptive, toutes les conditions sont réunies pour que le set des Allemands se déroule sans souci.

Forever Never Comes avec ses choeurs tout en "Wo ho hoho ho hoooo" hyper faciles à reprendre et qui rythment bien les couplets enfonce le clou d'un démarrage bien réussi et prouve que le nouvel album passe aussi bien le cap du live que ses prédécesseurs. Et puisqu'il faut bien mettre en avant le petit dernier, ce sont encore des chansons extraites de celui-ci qui déboulent en troisième et quatrième places dans la setlist. Dancing On A Razor Blade, tout d'abord, à l'énergie hard rock très efficace, puis une chanson plus calme, dédiée à tous ceux qui ont les cheveux longs (et il y en a quelques-uns, ce soir... le contraire eut été étonnant) : Life Ain't Easy (For A Boy With Long Hair). Le refrain, très facile à mémoriser, est bien repris par une salle de plus en plus enthousiaste. La voix éraillée et puissante de Rough fait mouche et Norman Bites à la guitare se fait plaisir avec de bons petits solos. Ce dernier a le look le plus metal de tous les membres du groupe et prend d'ailleurs des poses qui peuvent rappeler un certain Zakk Wylde (avec sa longue tignasse, les jambes écartées, la guitare bien verticale, le bras levé vers le ciel entre deux coups de médiator...). Hardy, le bassiste, est toujours efficace mais plus en retrait... et ce soir, Urban Herz semble décidé à bien corriger sa batterie. On ne sait pas ce qu'elle lui a fait mais le gars cogne avec une conviction certaine ! 



Les titres suivants voient le combo servir quelques albums plus anciens. Le tout premier d'abord avec les excellentes It's A Long Way et Devil's Toys, deux pépites bien hard et énergiques qui achèvent de convaincre le Trabendo (s'il avait encore besoin d'être convaincu à cette heure)... puis il y aura un petit détour (le seul, d'ailleurs) par le deuxième album avec le single au refrain hyper accrocheur : Thirsty. Juste avant cette conclusion festive, un dernier morceau (la chanson titre, pour être plus précis) de Once More For The Road nous aura été servi. En une quarantaine de minutes, les Allemands les plus américains du circuit nous auront bien régalé avec leur hard rock'n'roll efficace. Sourires, énergie, bonnes mélodies et interprétation sans faille au menu. Rien de révolutionnaire mais un groupe hyper sympathique et qui envoie !

Setlist The New Roses :

01. Every Wild Heart
02. Forever Never Comes
03. Dancing On A Razor Blade
04. Life Ain't Easy (For A Boy With Long Hair)
05. It's A Long Way
06. Devil's Toys
07. One More For The Road
08. Thirsty

 

Petit à petit, le Trabendo s'est bien rempli, la fosse s'est considérablement densifiée... on sent qu'on va avoir bien chaud et qu'on va être tout serré pour le set des Dead Daisies. D'autant que, comme on va vite le remarquer, les Américains savent toujours bien faire monter la température. Attention, c'est l'heure du show à l'Américaine, fun et pro... jusqu'au bout du médiator.

Alors oui, comme sous-entendu dans l'introduction de ce live report, je suis un peu déçu par le nouvel album Burn It Down. Je ne le trouve pas mauvais... juste sympa sans plus, dans la lignée du précédent mais un peu moins accrocheur ou mémorable. Rien de grave, je ne suis juste pas consumé par une envie irrépressible de l'écouter régulièrement... Cela dit, il a quelques chansons sympas et je me doutais bien que certaines compos passeraient bien sur scène. Ainsi, quand le quintet entame son set avec Resurrected, ça le fait. Déjà, le morceau est loin d'être mauvais à la base (il fait même partie des réussites du disque) mais il est clair que l'effet live booste la compo. D'ailleurs, le Trabendo ne s'y trompe pas et se montre plus qu'enthousiaste dès les premières mesures de cette chanson d'ouverture. Rise Up, avec son riff simple mais carré et efficace, passe bien également... mais je ne vais pas vous mentir, on sent quand même la différence quand arrivent des compos plus anciennes comme Make Some Noise, Song And A Prayer ou Mexico. L'ambiance est enjouée et chaleureuse tout au long du set grâce au savoir-faire et au charisme indéniable de la troupe, mais la température monte toujours de quelques degrés supplémentaires quand des chansons plus anciennes sont jouées. Normal, me direz-vous, elles sont certainement plus connues du public... Certes, mais je pense que leur qualité intrinsèque n'y est pas pour rien non plus. Cela dit, le hard rock direct et efficace des Dead Daisies, même quand il n'est pas spécialement brillant, reste taillé pour le live... on ne s'étonnera donc pas de passer un très bon moment sur Dead And Gone (avec ses "Yeah Ye-ah !" que Corabi nous fait reprendre en choeur sur chaque refrain) ou sur Can't Take It With You.


A part ça, que dire ? La popularité croissante du combo est en grande partie due à la qualité de leur prestation scénique. Le fun, la décontraction et la grande classe de cette réunion de très bons musiciens justifie le déplacement, qu'on apprécie leurs compos avec ou sans modération. Et cela se vérifie une nouvelle fois ce soir. Le show est assuré avec l'aisance qu'on leur connaît. Marco Mendoza est très en avant, il monte sans scène sur les retours, vient au plus près du public et balance des médiators comme s'il les fabriquait en dormant. Il ira même jouer dans la fosse et finira le concert avec un magnifique "lâcher de basse"... son instrument se fera porter par les fans, fera un petit tour dans la salle avant d'être gentiment rapporté une fois le concert terminé. Le gars sait y faire, c'est sûr. Mais il n'est pas le seul. Doug Aldrich est un bon showman en plus d'être un sacré guitariste. Deen Castronovo a un jeu très dynamique et physique, il bat en faisant de grands gestes... lui aussi est bien décidé à participer activement au spectacle. Tout ce beau monde épaule le très sympathique (et blagueur) John Corabi en proposant des choeurs... des vrais choeurs hein, pas des trucs samplés sur lesquels on fait semblant de chanter (contrairement à d'autres groupes qui ne se privent pas d'utiliser ce subterfuge pas très rock'n'roll). Même David Lowy, le plus discret de la bande, bouge plus ce soir... il me semble un peu plus démonstratif que l'an dernier.


Entre deux chansons, le facétieux Corabi nous raconte ses déboires sentimentaux (en guise d'introduction à la chanson All The Same), se plaignant de toujours tomber sur des nanas complètement givrées qu'il finit quand même par épouser... Deen Castronovo se lance dans un solo de batterie même pas chiant (Tichy s'en était également sorti avec les honneurs avant lui), Aldrich proposera un petit solo de guitare également... son introduction non dénuée de feeling et en son clair au début de Judgement Day sera encore plus réussie. Et puis, comme la dernière fois, il y aura le moment fun de la présentation de chaque membre du groupe avec, à chaque fois, un petit morceau de classique du hard / metal... (Rock'n' Roll All Night pour Castronovo, Highway To Hell pour Lowy, The Boys Are Back In Town pour Mendoza, Smoke On The Water pour Aldrich et Heaven And Hell pour Corabi, cette fois-ci). Les musiciens s'éclatent, le public chante et se marre... tout se déroule selon le plan. Après tout cela, quelques très bons morceaux comme la rapide Mainline ou l'efficace Long Way To Go s'en viennent redynamiser la fosse. Et n'oublions pas les reprises : Bitch (des Rolling Stones) extraite du nouvel album ou les plus habituelles Midnight Moses ou Helter Skelter, cette dernière étant la conclusion d'une soirée bien rock et généreuse (le concert devait durer une heure et demie, il se sera étendu pendant un bon quart d'heure de plus).

Et pour finir, les Dead Daisies continuent de faire plaisir à leurs fans... leur rituel d'après concert, à savoir une petite séance de dédicace au beau milieu de la salle (réservée aux premiers arrivants qui se sont vus distribuer un petit bracelet pour l'occasion), aura lieu encore une fois. Bien vu. Niveau communication et proximité avec leur public, il n'y a pas à dire, ces messieurs n'ont de leçon à recevoir de personne (surtout à l'heure où fleurissent les "meet & greet" payants). Chapeau. Et un grand merci à Olivier Garnier et Roger Wessier pour l'accréditation.


Setlist The Dead Daisies :

01. Resurrected
02. Rise Up
03. Make Some Noise
04. Song And A Prayer
05. Dead And Gone
06. Mexico
07. What Goes Around
08. Last Time I Saw The Sun
09. Can't Take It With You
10. All The Same
11. Drum Solo
12. Bitch
13. With You And I
14. Band Intros
15. Mainline
16. Long Way To Go
17. Midnight Moses
----------------------------------
18. Judgement Day
19. Helter Skelter

 

Venez donc discuter de ce live report sur notre forum !