Groupe:

Solstafir + Kontinuum + Louise Lemon

Date:

11 Décembre 2018

Lieu:

Cognac

Chroniqueur:

JeanMichHell

Ces quelques photos seront votre dernier cadeau de Noël, merci à M. Jean Claude Robidas !

Etant retenu par des obligations professionnelles, (pour rappel nous sommes tous des passionnés bénévoles dans l’équipe des Portes) je suis à la bourre et ne peux malheureusement pas assister à la prestation de Louise Lemon. Prestation excellente aux dires du collègue photographe, dommage…

 

 

 


Kontinuum investit la scène à l’instant où je pose le pied dans la sympathique salle des Abattoirs, lieu toujours aussi atypique avec son énorme cheminée en plein milieu de la salle de concert, élément toujours très utile lorsque l’on reçoit deux groupes venus du froid. Je plaisante, je plaisante mais Kontinuum en live, ça plaisante moins. Il se dégage de ce groupe à la fois une sorte de sensibilité mais également de puissance.

 

Ne connaissant pas bien ce groupe, j’ai simplement lu la chronique de l’ami Dominique dans les pages du webzine Aux Portes du Metal (vous connaissez ?), c’est pratiquement une découverte pour moi. Il me semble délicat de me lancer dans une comparaison album/live, mais il existe deux grosses tendances dans la structure des titres de Kontinuum. La première est assez progressive, le groupe travaille ses ambiances, développe les sensations, pour une montée en puissance souvent conclue avec des riffs plus rock, et un cri déchirant de la part du chanteur. La seconde est une sorte de post-punk, plus direct et rentre dedans qui lorgne vers une énergie plus brute et directe.

 


Autre point fort du groupe, la communication avec le public. Birgir Thorgeirsson, en excellent frontman, sait se mettre le public dans la poche non seulement par un charisme évident mais également avec quelques pointes d’humour savamment placées. Il nous dit qu’il a l’impression d’être à la maison, et de nous recevoir dans son salon, comparant l’imposante cheminée présente dans la salle à la sienne. Une communication chaleureuse pour des hommes venus du froid.

Il tire clairement son épingle du jeu en terme de jeu scénique, car mise à part le bassiste qui headbangue dans tous les sens et se cache derrière sa longue crinière, l’ambiance est studieuse et les musiciens concentrés sur ce qu’ils ont à faire. Ils le font certes bien, mais un peu plus d’énergie aurait été un plus. Et même si les trois guitaristes se réunissent pour nous faire une ou deux "poses maideniennes", ça reste relativement sage sur scène.

 

Globalement, Kontinuum nous a offert une prestation très convaincante, en adéquation avec ce que va proposer Solstafir. On comprend mieux pourquoi ils ont fait le choix de mettre Kontinuum dans leur valise.

Playlist de Kontinuum:

01. Shivers
02. Neuron
03. Two Moons
04. Heimsveldi
05. No Need to Reason
06. Warm Blood
07. Black Feather


Ma rencontre avec Solstafir s’est faite un peu par hasard au détour d’une tente dans un petit festoche sympa nommé le Hellfest. Cette rencontre live m’avait totalement convaincu et c’est aujourd’hui avec un peu plus de connaissance que j’appréhende cette prestation.
 
L’univers de Solstafir se réfère souvent à leur pays d’origine, l’Islande, et à ses paysages, à la fois sublimes et sauvages. Terre de contraste, magnifiée autant par sa beauté intrinsèque que par sa nature inhospitalière. Ces influences sont l’inspiration principale du groupe qui fusionne mélodies magiques, des passages psychédéliques, tout en conjuguant cela à l’énergie plus brute du rock.

 

Le groupe ouvre avec 78 Days in the Desert, un choix particulier puisque ce titre est un instrumental. On peut le voir comme un titre introductif, mais il n’aide pas forcément à tisser un lien immédiat avec le public. S’ensuit les excellents, Köld et Silfur-Refur (rare excellent titre extrait de Berdreyminn) pour avoir droit à un mot du chanteur. C’est à mon sens le point noir de leur prestation, le chanteur essaie par de trop rares moments de rentrer en contact avec le public, le bassiste est bien caché sous sons chapeau et ses lunettes, le guitariste joue majoritairement face à son ampli, un batteur sans émotion apparente… Certes l’Islande c’est froid, mais un peu de chaleur humaine, ça ne fait pas de mal ? Seul le clavier (présent seulement en live) ne tient pas en place de tout le set, mais il est bien trop en fond de scène pour « compenser » la prestation des autres musiciens.

   

Mis à part ce bémol, il faut reconnaitre que Solstafir nous aura fait voyager. La setlist est aux petits oignons et concentre les meilleurs titres du combo. Une sorte de Best Of live. Il faut dire qu’avec cinq albums au compteur, dont un double, si l’on exclut la période Black Metal avant 2005, le groupe a de quoi remplir une setlist sans défaut. Entre les atmosphères Floydiennes, les lourdeurs post rock, le tout soutenu par un jeu de lumière remarquable, comment ne pas se laisser transporter ?

 

Après un court rappel le groupe remonte sur scène pour trois titres dont le magnifique Fjara, tube incontournable du quintet. Ce titre musico-théâtral est un pure moment d’émotion. L’ensemble du public devient plus calme et se laisse tranquillement bercer par un des meilleurs titres du combo. Un instant hors du temps, juste magique.

Et c’est là que ce groupe est extrêmement fort, c’est dans cette connexion émotionnelle entre leur musique et l’effet qu’elle a sur les auditeurs. J’ai observé autant de headbanguing que de personnes les yeux fermés en train de se délecter, une forme de transe collective vers des univers musicaux inexplorés.



Deux rencontres en live cette année sur lesquelles je pose deux constats identiques. Je ne peux donc que m’incliner devant tant de puissance émotionnelle et reconnaitre que ce groupe est définitivement à part sur la scène Metal actuelle. Finalement le spectacle n’est pas forcément sur scène mais un peu en chacun des spectateurs. A nouveau, chapeau bas messieurs !

Playlist de Solstafir :

01. 78 Days in the Desert
02. Köld
03. Silfur-Refur
04. Ísafold
05. Ótta
06. Ljósfari
07. Hula
08. Svartir Sandar

Rappel:
10. Fjara
11. Bláfjall
12. Goddess of the Ages


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