Groupe:

Orphaned Land

Date:

17 Juin 2018

Lieu:

Paris

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Orphaned Land est passé plus que récemment nous rendre visite et faire la promotion de son très réussi Unsung Prophets And Dead Messiahs... c'était il y a à peine quatre mois. Comment se fait-il que le groupe soit déjà de passage sur Paris si peu de temps après son dernier concert ? Tout simplement parce qu'il est l'invité du Festival Des Cultures Juives (à la programmation diverse puisqu'on y trouve des concerts mais aussi des films, des pièces de théâtre, des conférences, des ateliers...) qui s'est tenu dans la capitale entre le 10 et le 25 juin. Ce n'est pas moi qui m'en plaindrai... déjà parce que, comme vous l'avez compris à la lecture de ma première phrase, j'aime beaucoup le dernier album des Israéliens et, en plus, parce que j'ai malheureusement loupé le concert donné au Petit Bain en février dernier. Voilà donc l'occasion rêvée de me rattraper et passer (du moins, je l'espère) une excellente soirée en compagnie de cet excellent groupe. Le lieu est une petite salle très intimiste : le Point Ephémère. Parfait, la proximité est quelque chose qui colle très bien aux concerts souvent chaleureux d'Orphaned Land (j'ai notamment en tête la prestation de 2011 au Forum de Vauréal qui m'a laissé d'excellents souvenirs).

Le quintet investit la scène du Point Ephémère à 21h alors que la bande sonore diffusée est celle de l'intro de la chanson d'ouverture de leur dernier album : The Cave. La salle n'est pas comble mais on est assez nombreux tout de même, suffisamment en tout cas pour réserver un bel accueil au groupe et mettre une une ambiance très chaleureuse. Une fois tous les musiciens en place, c'est donc bien The Cave, superbe compo de huit bonnes minutes, qui est jouée et lance la soirée sur de très bons rails. Le son est assez fort et puissant, sans être assourdissant, mais perfectible (ça manque un peu de guitare sur les rythmiques). Il ne nous empêche cependant pas de profiter des mélodies distillées par Orphaned Land ainsi que du jeu impeccable des musiciens (on entend notamment très bien le bassiste Uri Zelcha ainsi que la voix de Kobi Fahri malgré une section rythmique qui tape fort). Au fond de la scène (plus profonde que large) un grand écran siège au-dessus de la batterie. Il sera utilisé pendant tout le show, on y verra notamment toutes les vidéos tournées pour les chansons jouées. Sympa.

Quand Kobi prend la parole pour la première fois, c'est pour annoncer une bonne nouvelle : lui et ses complices ont prévu un set spécial pour ce soir et, d'après lui, il sera long. Et, en effet, alors que les concerts sur la tournée ont une durée moyenne d'une heure et demie, celui-ci va durer pas loin de deux heures. Excellent ! Le chanteur en profite également pour dire qu'il espère qu'à un moment de la soirée, les quelques personnes assises dans des fauteuils dans un coin de la salle se lèveront pour une petite danse du ventre. L'ambiance, déjà très bonne sur le premier titre joué, ne redescend pas sur les morceaux suivants, bien au contraire. Le public tape des mains bien en rythme sur l'excellente All Is One, absolument imparable en concert, et ne boude pas son plaisir quand Ocean Land, premier extrait du cultissime album Mabool, débarque. Il faut reconnaître au groupe plusieurs qualités : un certain naturel, le charisme simple et sans esbrouffe de son frontman, le talent des musiciens bien sûr... mais également un savoir-faire indéniable en matière de setlist irrésistible. En effet, Orphaned Land enchaîne les "tubes" (si on peut appeler ses compos ainsi). Après trois premières chansons absolument excellentes, le quintet ne s'arrête pas là et continue dans la qualité avec des brûlots comme The Kiss Of Babylon, la superbe et plus posée Chains Fall To Gravity ou les remuantes Like Orpheus (au thème principal chanté à gorge déployée par l'assistance), We Do Not Resist ou encore Sapari très attendue d'une bonne partie du public et accueillie avec cris, claquements de mains et même quelques danses (mais pas du ventre). Que des tueries, je vous dis !

Comme vous avez pu le remarquer dans les quelques titres cités plus haut, Orphaned Land aime son dernier album (il a raison) et le met bien en avant dans sa setlist. Cela se vérifiera encore plus tard dans la soirée avec les chansons In Propaganda, All Knowing Eye, Take My Hand ou Only The Dead Have Seen The End Of The War. Huit titres du dernier opus au total ! Mais cela ne se fait pas au détriment de morceaux plus anciens vu que le groupe a décidé de jouer plus longtemps et nous aura proposé vingt compos au total. L'album Mabool, très apprécié des fans, est aussi bien représenté avec pas moins de cinq extraits dont les indispensables The Birth Of The Three, Halo Dies ou Norra El Norra. Kobi s'amusera d'ailleurs du fait que le terme "maboul" a un sens très différent de "mabool" qui signifie déluge et non quelqu'un devenu fou. Au final, quasiment chaque opus du combo aura été représenté dans la setlist (on aura eu trois extraits d'All Is One, deux de The Never Ending Way Of ORwarriOR... et même The Beloved's Cry extrait du tout premier album, Sahara). Le seul "oublié" aura été leur second disque : El Norra Alila.

Aucun bémol à signaler ? Ben, pas vraiment... si ce n'est que je trouve toujours qu'aucun des deux guitaristes (très capables et sympathiques) n'a l'aura de Yossi Sassi dont la présence scénique manque un peu au groupe aujourd'hui. Rien de grave donc, il faut aller de l'avant. L'autre petite chose que je relèverai est plus classique : il y a beaucoup de bandes. Evidemment, tous les musciens jouent, la majorité de ce que l'on entend est bien live, mais les choeurs, les passages comprenant des instruments traditionnels (qui font le charme de la musique d'Orphaned Land) ou les grosses orchestrations sont des enregistrements. Encore une fois, pas de procès à intenter au groupe, s'ils n'ont pas les moyens de tourner avec des choristes ou un orchestre, on ne va quand même pas le leur reprocher.
Enfin, les belles musiques aux émotions contrastées, la proximité, le public à la fête, c'est une chose mais on ne saurait parler d'un concert d'Orphaned Land sans dire un petit mot sur le message de fraternité qui lui est propre. Par le biais de quelques chansons ou apartés introductifs, Kobi nous rappelle que la paix et la tolérance sont au coeur du message de son groupe. Ce soir, il se réjouit que juifs, musulmans, chrétiens ou athés puissent se réunir et chanter tous ensemble.


Comme vous l'avez compris, ce fut donc une excellente soirée. Orphaned Land nous a bien régalé avec un concert généreux et une collection d'excellentes chansons quasiment toutes dignes de figurer sur un best-of du groupe. On retiendra la qualité de la musique bien sûr mais aussi la simplicité et l'accessibilité des musiciens. D'ailleurs, comme c'est souvent le cas dans ce genre de petite salle, peu de temps après la fin du show, on a pu voir les musiciens descendre de la scène et se mêler à leurs fans pour quelques échanges, photos et autres signatures d'articles en tout genre. Conclusion parfaite d'un moment festif placé sous le signe du rapprochement. Un grand merci au Festival des Cultures Juives d'avoir fait revenir Orphaned Land chez nous et d'avoir accordé une accréditation à notre webzine.

Setlist Orphaned Land :

01. The Cave
02. All Is One
03. Ocean Land
04. The Kiss Of Babylon
05. Chains Fall To Gravity
06. Like Orpheus
07. We Do Not Resist
08. Sapari
09. Let The Truce Be Known
10. The Birth Of The Three
11. Brother
12. In Propaganda
13. All Knowing Eye
14. Take My Hand
15. In Thy Neverending Way
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16. The Beloved's Cry
17. Only The Dead Have Seen The End Of The War
18. Halo Dies
19. Norra El Norra
20. Ornaments Of Gold

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