Groupe:

Motocultor Festival - Samedi

Date:

18 Août 2018

Lieu:

Saint Nolff

Chroniqueur:

Didier

12:45-13:25: Heart Attack – Dave Mustage (Auriane/PhilippeC)
 
Auriane: Je débute les concerts avec Heart Attack, sur la Dave Mustage. A 12h45, le chapiteau n'est qu'à moitié plein. Beaucoup de festivaliers sont encore au camping, à cuver sous leurs tentes pour les uns ou prendre un premier apéro pour les autres. Ceux qui sont là ont droit à une petite séance de sport matinale concoctée par le chanteur Kevin Geyer, entre footing (circle pit) et flexions ("tous à genoux et à mon signal, sautez !"). Le thrash des Français, originaires de Cannes, est classique mais efficace. Une bonne mise en jambe pour démarrer la journée.
 
PhilippeC: Comme Auriane ma journée débute par Heart Attack. Bien en avance, je retrouve Jennifer, la présidente de leur fan club, et Christo, leur roadie. Le groupe est encore aux balances, le public commence à venir. Comme l'a dit plus haut Auriane, la Dave Mustage ne sera qu’à moitié pleine au début du concert. Mais le fait d’être le seul groupe à jouer à cette heure-ci sera bénéfique, car elle va se remplir bien vite, pour finir bondée !  
Passé l’intro, Heart Attack rentre dans le vif du sujet avec Burn My Flesh, le thrash groovy de mes compatriotes et potes azuréens fait mouche. Maintenant habitué du festival puisque c'est sa deuxième participation, HA ne fait pas de complexe ; Kevin (chant/guitare) comme à son habitude harangue le public et demande un circle pit dès le deuxième morceau, Congrats To people. Le public s’exécute, c’est un vrai bocson devant la scène comme à tous leurs concerts en fait, qu’ils soient devant cinquante personnes ou des milliers de personnes comme aujourd’hui, le groupe donne tout. Mais Heart Attack n’est pas qu’un groupe groovy et énergique de live, sa musique s'écoute aussi. Au côté du meneur de revue Kevin se trouve de supers musiciens : tout d’abord la doublette des Chris, le premier est un sacré guitariste, qui nous a gratifié de magnifiques soli, le second un batteur à classer dans le top vingt français. A ce trio se rajoute le petit nouveau de la bande, le bassiste  Will qui a su se mettre en quelques mois au niveau de ses compères. Le set va durer une quarantaine de minutes, Heart Attack déroule et met la foule en transe avec des brûlots comme Stop Pretending, When the Light Dies Down et  le dernier Fight To Overcome qui sonne la fin du set. Les Azuréens ont droit à une grande ovation de la part d’un public comblé. Nous avons passé un merveilleux moment ! 
Pour moi qui les suit depuis leurs débuts, je suis fier de mes petits, après des dizaines de concerts, c’était la première fois que je les voyais devant autant de monde et ils ont tout explosé. Je manque sûrement d’objectivité, mais si vous allez sur d’autres sites spécialisés, vous verrez que je ne suis pas le seul à penser que la prestation de Heart Attack a été un moment marquant du festival.
 
 
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Setlist de Heart Attack :
Burn My Flesh
Congrats To people
Stop Pretending
Lazarus
When the Light Dies Down
Disorder
Fight To Overcome
 
 
13:35-14:15: Ingested – Supositor Stage (PhilippeC)
 
Après cette bonne fessée donnée par Heart Attack, je cours vers la Supositor Stage pour y voir le groupe de death anglais Ingested
Pas de fioritures, dès le début du concert, les Anglais envolent du bois. Jay Evans, le chanteur très énergique, joue beaucoup avec le public qui alterne les pogos et les circle pit à outrance. Le death très efficace joué par Ingested fait exploser la Supositor Stage dès les premiers titres. Tout le long du set  il y aura une grosse ambiance. Je ne connaissais pas ce groupe mais je suis agréablement surpris. Jay Evans, en vrai meneur, s’adresse souvent au public qui s’exécute à sa moindre demande. Le point d’orgue c’est un circle pit dont la vitesse est rythmée par la musique : à chaque accélération du groupe, le public doit tourner de plus en plus vite, c’est le chaos devant la scène. En tous cas, les cinq musiciens sont heureux du résultat et ils félicitent la foule en leur dédicaçant le morceau suivant. Le temps est passé super vite, Ingested nous a offert une super prestation pleine de bonne humeur, le public  est ravi ! 
 

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15:10-15:50: Hangman's Chair - Massey Ferguscène (PhilippeC)

Comme Didier,  j’ai le ventre un peu en vrac ; donc après le concert d’Ingested, j’ai fait une petite pause d’une quarantaine de minutes car je voulais absolument être en forme pour voir Hangman’s Chair. Enfin revoir, car ç'aura été la troisième fois que j’assiste à un concert des Parisiens cette année. 
Le public est venu en nombre voir les Bourreaux, la Massey Ferguscène déborde. Comme pour ses précédents sets, Hangman’s Chair entre sur l’intro Banlieue Triste, puis enchaîne avec Naïve, Sleep Juice, 04/09/16, une belle triplette extraite du dernier album. Les  fans sont, comme d’habitude, hypnotisés par l'univers musical des Parisiens, qui vivent pleinement leur musique sur scène, les plus expressifs étant : Julien (guitare) qui ressemble à un vrai psychopathe (voir photo) à la Jack Nicholson, puis Clément (basse) qui, lui, a une chorégraphie spéciale, car il se dandine en jouant avec ses bras et mains, et souffle tel un taureau. Cédric, le chanteur guitariste, reste concentré pendant son chant ; par contre, sur les parties instrumentales il est déchaîné comme ses potes ! Et Medhi (batterie), alors ? eh bien, c’est lui qui, avec son jeu, tient le tempo en vrai métronome, il vit la musique comme les trois autres, mais on le sent vraiment concentré sur son jeu.
La setlist jouée change peu des derniers sets que j’ai vus, elle est simplement raccourcie, le groupe n’ayant gardé que des titres de leurs Banlieue Triste et This Is Not Supposed To Be Positive. De ce denier, ils  jouent Dripping Low, Cut Up Kids et Flashback, tous trois des brûlots qui ont eu un super effet sur le public. Comme d’habitude, rien à redire sur le son, on distingue bien toutes les nuances de la musique de Hangman’s Chair, on est complètement envahi par celle-ci, on la vit ! Les cinq musiciens terminent leur show avec Full Ashtray, une pièce de onze minutes et, un peu avant la fin de celui-ci, ils quittent la scène en laissant leurs instruments jouer seuls… pour revenir quelques minutes après sous les ovations d’un public conquis par leur univers et leur prestation. 
Hangman’s Chair est de ces groupes comme Hypno5e ou Klone, qui ne déçoivent jamais sur scène ! J’espérais les voir au VIP presse un peu après le concert... Mais mon mal de ventre me rattrape, je suis obligé de quitter le site et pour ne revenir que le lendemain.

 

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Setlist Hangman’s  Chair:

Intro (Banlieue Triste)
Naïve
Sleep Juice
04/09/16
Dripping Low
Cut Up Kids
Flashback
Full Ashtray

 

15:55-16:40: Suicidal Angels – Dave Mustage (Auriane)

Retour à la Dave Mustage pour les Grecs de Suicidal Angels. Encore du trash, délicieusement efficace et agressif. Les amateurs du genre sont servis ! Guitares saturées, voix criarde et batteur épileptique, tous les ingrédients du bon vieux thrash des années 80 sont réunis. J'ai rarement bouffé autant de poussière sur un concert. Dans le public, ce n'est que circle pit et wall of death à répétition.

Setlist de Suicidal Angels :

Capital Of War
Bleeding Holocaust
Front Gate
Eternally To Suffer
Seed Of Evil
Moshing Crew
Apokathilosis
 

 16:50-17:35: Esben And The Witch - Massey Ferguscène (Didier)

Après les deux très bons sets de Heart Attack et de Hangman’s Chair, mon ventre commence à se transformer en Tchernobyl, je me traîne tant bien que mal jusqu’à la tente Massey Ferguscène pour écouter le trio post rock Les Discrets qui était au programme. En fait le trio n’est pas celui annoncé mais Esben And The Witch qui le replace au pied levé suite à un problème de tendon d’Achille (tiens donc) du batteur de Les Discrets. Le trio Esben And The Witch est anglais et il est emmené par la jolie bassiste / chanteuse Rachel Davies, avec à ses cotés les très discrets (pour le coup), Thomas Fisher et Daniel Copeman respectivement guitariste et batteur. Je dis discrets car ils ne parlent pas, s'accordent, tripotent leurs instruments et ne nous regardent absolument pas (adeptes du shoegazing eux aussi ?). Seule Rachel assure, un peu, d’interaction avec l’auditoire, le minimum (ça va ?, merci,…). Leur musique est un rock assez sombre, un peu froid, mélancolique, presque gothique. Le tout est assez progressif avec des alternances atmosphériques et d’autres plus stoner/postrock (comme sur No Dog). Sur les parties calmes Daniel utilise des marteaux en mousse pour atténuer sa frappe. Il est aussi en charge des samples avec un set de machine qu’il a juste sur le côté de sa batterie. La voix de Rachel est très agréable, elle utilise, sur le morceaux plus péchus, une distorsion sur sa basse qui, du coup, sonne très Lemmy-esque. Elle occupe beaucoup d’espace sonore avec sa basse, jouant régulièrement en accords pendant que Thomas assure des parties guitares plus subtiles en arpèges. Sur le dernier morceau, elle utilise un tube en fer de slide passé à son doigt pour frapper la corde et slider, assez original et intéressant. Au final, un pari intéressant (et réussi en ce qui me concerne) des organisateurs, qui font preuve ici d'un bel éclectisme et nous permettent d'élargir nos horizons musicaux.

Après avoir tenté d’écouter un peu de Cerf Boiteux en agonisant, couché dans l’herbe, je dois me résoudre à rentrer au gîte me reposer et trouver des médocs. Tant pis pour Tagada Jones et Punish Yourself qui était à mon programme pour aujourd'hui.

Setlist de Esben And The Witch :

Marking The Heart Of A Serpent
Dig Your Fingers In
No Dog
Dull Gret
The Jungle
 

 17:40-18:20: Cerf boiteux – Dave Mustage (Auriane)

17h40, au tour des quatre Rennais de Cerf boiteux. Ils ont été propulsés sur la scène principale, la Dave Mustage, par un tremplin réservé aux groupes du Grand Ouest. Pour les avoir rencontrés auparavant dans le cadre de mon travail, je les sais étonnés mais ravis d'avoir remporté le tremplin. Ils ne jouent pas du metal à proprement parler mais du post-rock instrumental et n'ont jamais mis les pieds au Motocultor avant, comme musiciens ou comme festivaliers. Leurs précédents concerts, ils les ont donnés dans des bars ou des squats. Ca se voit sur scène. Les musiciens jouent leurs morceaux, c'est propre et puissant. Mais ça s'arrête là, ils communiquent très peu avec leur public. Personnellement, je trouve ça dommage et ça change radicalement par rapport aux autres groupes ! Reste que leur set semble plaire au public, beaucoup ont découvert et apprécié le groupe.

 

19:25-20:15 : Tagada Jones - Dave Mustage (Auriane)

Encore des Rennais sur la Dave Mustage, au cas où il vous aurait échappé que nous sommes en Bretagne. Les Tagada Jones débarquent sur scène avec l'énergie qu'on leur connaît et, comme toujours, l'envie d'en découdre. Le chanteur Nicolas Giraudet a toujours la même casquette et la même voix criarde. Le groupe joue essentiellement des chansons du dernier album La Peste et le Choléra et quelques titres plus anciens, comme Yec'Hed Mad. Le public chante à plein poumon, les plus énervés pogotent sévère devant la scène.

20:25-21:15 : Turisas – Massey Ferguscene (Auriane)

Les Finlandais de Turisas viennent conclure la deuxième journée de festival. Sur la Massey Ferguscène, ils portent leurs habituelles tenues de cuir et peintures de guerre rouge sang. Leur folk metal aux échos guerriers stimulent un public très agité. L'apothéose vient avec leur composition la plus célèbre, Stand up and fight. Et pour conclure leur set, ils ne manquent pas d’interpréter leur fameuse reprise, celle qui les a fait connaître : Rasputin.

 
Setlist de Turisas :
 
The March Of the Varangian Guard
A Portage To The Unknown
To Holmgard And Beyond
We Ride Together
The Great Escape
Battle metal
Sahti Waari
Stand Up And Fight
Rasputin
(Boney M. cover)
 

 23:15-00:10 : Behemoth – Dave Mustage (Auriane)

La tête d'affiche du festival, c'est eux. Behemoth. Les Polonais font leur grand retour au festival, quatre ans après un concert un peu particulier. En 2014, ils avaient dû jouer sans leurs instruments, costumes et décors, qui n'étaient pas arrivés à temps sur le site. Pas de problème logistique cette année, les festivaliers ont droit à un show magistral, avec force effets pyrotechniques. Le leader Nergal, au chant et à la guitare, hypnotise le public. Il est rejoint le temps d'une reprise de The Cure par Niklas, de Shining. A noter aussi, Behemoth joue God=Dog, un titre du futur album qui sortira dans un mois. Les fans le connaissent déjà, le clip est disponible depuis début août.

Un petit mot sur le Macumba peut-être, car la soirée ne saurait s'arrêter en si bon chemin. En tout cas, cet avis est partagé par quelques centaines de festivaliers. Ils se pressent sous la tonnelle blanche qui s'élève au fond du camping. Malheur à ceux qui ont posé leur tente à côté, la musique ne s'arrêtera pas avant 7h du matin. On boit et on danse sous la tonnelle et sa boule à facette, des paillettes bleues plein les cheveux et de la musique des années 80 plein les oreilles. Géré par une bande de potes, le Macumba attire les campeurs noctambules au Motoc comme au Hellfest. Si vous l'avez manqué cette année, rendez-vous l'année prochaine !

Setlist de Behemoth :

Ov Fire And The Void
Demigod
Ora Pro Nobis Lucifer
Wolves Ov Siberia
Conquer All
God = Dog
Alas, Lord Is Upon Me
A Forest
(The Cure cover) (feat. Niklas Kvarforth)
Decade Of Therion
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Chant For Eschaton 2000
O Father O Satan O Sun!

 

 
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