Groupe:

Motocultor Festival - Le Bilan

Date:

19 Août 2018

Lieu:

Saint Nolff

Chroniqueur:

Didier

Cette année, j'ai profité de mes vacances en Bretagne pour venir goûter au Motocultor Fest, onzième du nom, mais une première pour moi. C'est aussi la première fois que j'assiste à un festival "en couple", je suis là théoriquement "en touriste", c'est le duo Phil/Auriane qui assure la couverture officielle de l’événement pour le site. Sauf que, comme à chaque fois, je n'ai pas résisté à l'envie de participer à la rédaction des reports et de ce petit bilan. Je n'ai pas d'éléments pour comparer avec les années précédentes, si ce n'est que la réputation du festival est très bonne. Pour vous faire marrer je vais même vous raconter que j'ai pris mes deux places et convaincu ma compagne d'y aller en regardant par erreur la programmation de 2017. Oups ! Si en 2017 on avait Pain Of Salvation et Opeth, j'ai trouvé la programmation de 2018 assez orientée metal extrême. Pas sûr de m'être laissé convaincre si j'avais vu la programmation à l'avance, n'étant pas très extrême dans mes goûts (et ma compagne encore moins). Mais voilà, j'assume mes conneries et nous voilà donc en approche pour le premier jour du Motocultor Festival 2018.

Premières constatations : ça coince au niveau du parking, car les voitures sont garées bien alignées par des bénévoles, je peste un peu mais le soir je suis bien content de pouvoir sortir par des travées bien délimitées. Je précise en effet que nous ne dormons pas au camping, trop vieux pour ces conneries. D'autant que Auriane qui, elle, est jeune, nous a raconté les animations la nuit au camping et il ne semble pas facile d'y dormir. Bref ça coince un peu, et ça continue avec une bonne file d'attente à la pause des bracelets puis, une fois rentrés, une belle queue pour l'achat des tickets. Le premier jour c'est un peu compliqué. Les autres jours, ça ira mieux.

Au final trente mille personnes ont participé, dix mille par jour. C'est une taille plus humaine que, par exemple, le Hellfest (que je connais mieux). On croise les mêmes têtes plusieurs fois par jour. Le site se situe en pleine campagne, il est grand et il est facile d'y circuler. Si vous connaissez le Hellfest, eh bien... rien à voir niveau déplacement, il est ici très facile d'aller d'une scène à l'autre. Il n'y a jamais plus de deux concerts en parallèle. Deux scènes (Dave Mustage et Massey Ferguscene) sont sous chapiteau, alors que la troisième (Supositor Stage) est en plein air. Chaque scène proposait un espace PMR bien aménagé. Contrairement à son grand frère, les créneaux horaires pour les groupes sont quasi similaires tout au long de la journée. De quarante à soixante minutes. Une heure max aussi pour les têtes d'affiche (Ministry , Alestorm, Behemoth, Abbath, Sepultura...). Les horaires sont très bien respectées et le son est globalement très bon (avec un bémol pour la Supositor Stage au son plus brouillon), un peu trop fort sur certains groupes. Au total, 66 concerts sur trois jours, soit 22 par jour. La dernière tête d'affiche joue de 1h à 2h du matin. Pour nous autres vieillards, ça fait tard et je regrette d'avoir, à ce titre, raté Alestorm. L'avantage d'être au camping c'est aussi d'aller se reposer en journée pour être en forme jusqu'au bout de la programmation. Pas possible pour les "externes".

Côté intendance, nous avions accès à trois food trucks à thème (alcasien, libanais + vegan, poulets rôtis) et un snack proposant des sandwichs 1/2 baguette, des frites, des galettes et des crêpes (le tout à trois euros). Les deux très grands bars proposaient trois sortes de bières (3 Euros le demi), du cidre et de l'eau. L’efficacité des bénévoles du bar était impressionnante, on y faisait rarement la queue. Une grande tente abritait des tables et des bancs pour manger à l'abri. On y trouvait toujours de la place.
Il y avait aussi une tente market avec des stands t-shirts, CD, vinyls, accessoires. Il y avait aussi une tente band merchandising et une autre Fest Merchandising. Les t-shirt du Motocultor partaient comme des petits pains. Entre les deux, on trouvait un petit stand band signing avec un planning de passage des groupes pour signer.

Contrairement à ce que les mauvaises langues prédisaient, il n'y a pas eu une goutte de pluie, mais par contre beaucoup de poussière à partir du deuxième jour. Ils ont tenté d’arroser les pits de la Dave Mustage, en vain. Les espaces ombragés ont été pris d’assaut par les festivaliers qui cherchent des endroits où se caler pour se reposer (ou cuver). Pour évacuer toute cette bière, il y avait des espaces pissotières, efficaces et rapides, il y avait aussi des toilettes sèches avec pas trop de queue, et des toilettes standards (avec un peu plus d'attente). Il y avait aussi deux zones avec des robinets d'eau.

La population est assez variée côté âge, une majorité de français m'a t-il semblé, avec une majorité de gens qui dorment sur place. J'ai trouvé aussi qu'il y avait une belle proportion de femmes (25% ?). Pas mal de gens sont déguisés je remarque pas mal d’amateurs d’accessoires celtiques (cornes, peaux de bête, kilts), certainement l'effet Bretagne, l'ambiance est très bonne, même tard dans la soirée quand le taux d'alcool dans le sang est au plus haut. Il y a beaucoup de bénévoles, que l’on retrouve aussi dans les concerts pendant leurs pauses. On les entendait souvent chanter dans le snack ou les bars, l'ambiance chez les bénévoles avait l'air au top. La sécurité civile patrouillait pour aider les festivaliers très (trop) fatigués, les pompiers aussi.
 
Mes seuls petits coups de gueule après toutes ces choses positives : On ne m'a pas laissé revenir au parking le lendemain qui était "réservé au gens qui logent sur place", c'est ballot car il restait plein de places dans le P3 où l'accès au site est facile (j'avais encore des soucis à marcher avec mon tendon d'Achille opéré). Il n'a pas été possible de rentrer avec mon siège alors que d’autres ont pu, soit disant il fallait un bracelet PMR. J'aime pas les règles "à la gueule du client" (surtout si c'est ma gueule qui ne leur est pas revenue). La distinction entre tickets bouffe et tickets boisson est arbitraire et inutile car elle n'est pas respectée par les vendeurs qui acceptaient tout. Côté camping, situé pas loin du festival (un plus), si l'ambiance sous la tonnelle du Macumba était géniale (jusqu'a 7h du mat quand même !), les conditions d'hébergement n'étaient franchement pas top : pas assez de chiottes, de points d'eau. Clairement quarante minutes pour pouvoir prendre une douche (froide) c'est quand même abusif. Le dernier coup de gueule revient à certains parents qui viennent en festival avec des gosses vraiment petits (j'ai vu des poussettes, des enfants de moins de 2 ans) qui n'ont, à mon avis de vieux parent certainement dépassé, rien à foutre dans un festival.

Au final, une bonne expérience pour nous, avec quand même quelques trous dans le programme (moments trop extrêmes) mais aussi de belles découvertes (Stoned Jesus, Cruachan, Hangman Chair) et de belles confirmations (Popa Chubby, Ministry, Sticky Boys, Heart Attack). Certainement un festival à considérer pour les déçus de la démesure du Hellfest et pour tous les autres.

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