Groupe:

Klone + Cloud Cuckoo Land + Glamour At The Gate

Date:

16 Décembre 2018

Lieu:

Nice

Chroniqueur:

Didier

Ca sentait la soirée désertique car la combinaison peur des gilets jaunes aux rond-points, approche des fêtes, temps de chien sur Nice (on est mal habitués dans le coin, dès qu’il pleut on pense que c’est la fin du monde), un dimanche soir, très peu de promo,  risquait de compliquer la donne et j’étais assez inquiet. A l’arrivée c’est encore pire que ce que j’attendais. Je vais compter 30 personnes, mais en comptant large, autant dire un Altherax quasi désert et bien tristounet. Naze et très dommage car ce soir l’Altherax accueille la dernière date de la tournée de Klone acoustique. C’est vrai aussi que la veille ils étaient à Draguignan dans le Var, ça fait peut-être un peu doublon, pas si sûr. En plus le groupe emmène dans ses bagages la chanteuse Mélusine Fradet, celle que vous avez peut-être découvert dans le projet de Guillaume Bernard (guitariste de Klone), Cloud Cuckoo Land. En fait ce sera exactement le même line-up pour les deux concerts, mise à part le chant. Tout ce petit monde tient facilement dans la Klone-mobile garée devant la salle, un vieux Transit de plus en plus rouillé, qui accumule les kilomètres. Pour commencer la soirée, Sébastien le boss avait lancé un appel pour trouver des groupes de la région qui auraient été intéressés pour un set en acoustique. Le groupe choisi s’appelle Glamour At The Gate et c’est lui qui montera sur scène à 21h. En attendant je discute le bout de gras avec Aldrick et Guillaume (les deux guitaristes de Klone) à l’étage. Ils ont l’air d’aller bien, contents d’en finir avec cette tournée de 35 dates (quand même) à travers toute la France, il faut dire qu’ils viennent d’enchainer quatre soirs d’affilée avant cette dernière date.  

Glamour at the Gate

Le groupe qui monte sur scène semble bien jeune. Autour de David Dray (chant/guitare) on trouve deux autres guitaristes Matthias Albert et Killian Martin et un bassiste Joan Allemand. Manque à l’appel leur batteur, Andrei Serguienko, pas disponible et pas forcément utile pour cette soirée (quoique un petit cajon aurait ajouté un certain cachet à leur set – à tester !). Le groupe m’a expliqué avoir bossé une semaine sur leur set acoustique, dès qu’ils ont su que leur candidature avait été retenue.

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Franchement, le résultat est bluffant ! Je ne connaissais pas du tout les compos du groupe en mode électrique mais leur set de ce soir est très impressionnant. D’abord parce que leur chanteur possède une sacrée voix, franchement il m’a impressionné. Il joue en plus de la guitare, parfois quelques solos aussi. Il alterne avec son voisin entre une 6 cordes et une 12 cordes. Ensuite, leurs compos, chantées dans un anglais parfait, sont convaincantes.

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Les trois guitaristes nous régale, les plans sont travaillés, complémentaires, on sent vraiment qu’ils ont bien bossé leur set. Le bassiste, un peu en retrait sur scène et dans le mix, assure pas mal de chœurs. Pour vous donner une idée du niveau, le groupe a choisi aussi de nous faire deux reprises, avec dans un premier temps un morceau de Slash, By The Sword (chanté sur album par Andrew Stockdale de Wolfmother mais en live par Myles Kennedy), ainsi qu’un morceau de l’album solo de Myles Kennedy, Love Can Only Heal. Dans les deux cas, ce sont des reprises de spécialistes, fort peu courantes et pas des plus faciles à chanter. Bravo pour ce choix !

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Le groupe termine son set par trois de leurs compos et quittent la scène sous les applaudissements nourris de la petite foule. Plus d’info sur ce groupe à suivre de très près, sur leur page FaceBook. Bravo à Seb de nous avoir dégotté ces petits jeunes talentueux qui collaient parfaitement à l’ambiance de la soirée.

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Setlist de Glamour At The Gate :

01. Walking Alone
02. Live My Life
03. Crazy Land
04. By The Sword (reprise de Slash)
05. Such a Slut
06. Love Can Only Heal (reprise de Myles Kennedy)
07. Goodbye
08. Cocained Drink
09. Moongirl

Cloud Cuckoo Land

Pour ceux qui n’auraient pas lu ma chronique de leur premier album, Somewhere In BetweenCloud Cuckoo Land c’est un projet parallèle de Klone, mené par l’homme aux multiples projets, Guillaume Bernard. Dans ce projet il est accompagné par la chanteuse Mélusine Fradet et le percussioniste Romain Bercé (qui avait participé aussi à la première tournée de Klone acoustique). Ils sont accompagnés sur l’album par la pianiste Laura Nicogossian mais pour la tournée, c’est un guitariste qui la remplace et ce guitariste n’est autre que le compère de Guillaume au sein de Klone, Aldrick Guadagnino. C’est pratique comme ça pour partir en tournée puisque avec 5 musiciens on a deux groupes différents.

Aldrick joue sur une Fender Stratocaster électrique donc, alors que Guillaume utilise une guitare à cordes nylon. Ils s’installent tranquillement, Guillaume sur un tabouret haut, Aldrick sur un tabouret bas qui lui permet d’atteindre quelques pédales. Le plus long à s’installer est finalement Romain, qui a un kit acoustique, certes mais assez complexe quand même composé d’un grosse caisse recouverte d’un tissu, de deux cymbales, d’un tambourin à main, et d’un autre tambourin actionné par une pédale et entouré d’un linge pour en atténuer le son. Il utilise une panoplie de baguettes, marteaux, fagots et balais, parfois allant jusqu’à changer en cours de morceau.

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Pendant ces préparatifs je finis par remarquer que la personne accroupie devant la scène n’est autre que Mélusine, la chanteuse, qui semble se concentrer de cette façon particulière. Elle finit par monter sur scène et le set peut commencer. Sa voix est encore plus impressionnante en live que sur album. On reste hypnotisés. Elle est, elle-même, complètement prise dans son interprétation, et bouge bien autour de son micro. Sa façon de chanter reste une curiosité et je suis très content de mettre un visage sur cette voix si particulière.

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Les autres bougent évidemment assez peu, c’est le problème avec ces concerts acoustiques, où les artistes sont assis sur des tabourets. Comme leur jeu de scène ne rentre pas en jeu, il faut assurer musicalement. Heureusement Seb, aux lumières, fait aussi ce qu’il faut pour que tout soit pour le mieux. Romain est omniprésent dans le son du groupe, presque un peu fort par moment, il assure toutes sortes de sons (étrange sa façon de gratter les cymbales pour les faire crisser).

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Dès le début du set on était gêné des petits cracks de parasite, ça m’énervait un peu, et ça a fini aussi par énerver Seb, qui se précipite chercher d’où vient le souci, pendant ce temps Romain et Mélusine nous font une petite impro sympa. Seb a trouvé le câble fautif sur la reprise de l’ampli d’Aldrick et l’a remplacé plus vite que la lumière. Le show peut reprendre sans les parasites, c’est encore mieux. Une grand partie de l’unique album du groupe est bien entendu jouée (7 sur 10), et je suis impressionné, je ne m’attendais pas à ce que ça soit aussi intense en live.

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Le point d’orgue pour moi est l’enchaînement de Small Steps et Give up the ghost : magnifique ! Ils terminent avec une petite dernière à la demande générale et saluent le public. Je discute quelques minutes avec Mélusine qui me confirme qu’il y aura une suite à ce premier album. En voilà une bonne nouvelle !

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Setlist de Cloud Cuckoo Land :

01. Down of time
02. Behind the old master 
03. Under the skin 
04. Molpee’s song
05. Small steps
06. Give up the ghost 
07. Back to the wall 

Klone

Le changement de plateau est assez rapide. Guillaume change de guitare pour une folk, Aldrick fait de même et grimpe à son tour sur un tabouret haut. Yann Ligner remplace Mélusine, il choisit lui aussi de chanter assis sur un tabouret haut, comme ses comparses. Les voilà prêts et ils attaquent comme il y a 18 mois avec les meilleurs extraits de leur album Unplugged.

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Le son est excellent, la voix de Yann est bien en place, et même s’il ne se passe pas grand-chose sur scène (à part le jeu de Romain qui fait qu’il bouge pas mal derrière ses appareils) on a tous les yeux rivés sur la scène. le groupe fait encore mouche avec les désormais classiques que sont Immersion, Fog et Grim Dance. Après la reprise de Depeche Mode, People Are People et le classique Gone Up In Flames, le groupe nous livre une première variante par rapport à la précédente tournée avec The Drifter extraite de l’album Here Comes The Sun.

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Plus surprenant encore (surtout pour ceux qui ne connaissent pas le son metal du Klone d’origine) ils nous livrent une superbe interprétation de Immaculate Desire extraite de l’album Black Days. Le chant de Yann se fait metal, ça surprend son petit monde. A la fin du morceau Yann nous fait les « doigts de metal ».

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Entre ce petit détail et quelques petites phrases lâchées par Guillaume et Aldrick je crois que le groupe est mûr pour reprendre du service en électrique. Ils terminent leur set par deux classiques de leur concerts acoustiques Nebulous et Rocket Smoke et font mine de quitter la scène.

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Nous ne sommes pas nombreux mais nous faisons du bruit et du coup ils se rassoient et nous proposent deux reprises pour conclure. La première est une reprise de Nirvana, la seconde une de Soundgarden. Tout cela est fort bien fait, et clôture cette soirée en beauté.

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Les musiciens, rejoins par Mélusine, vont accueillir les fans au stand merchandising. Je discute avec Aldrick et Yann qui me confirment qu’ils ont hâte de rejouer en électrique, « au moins on arrêtera de faire du gras » ajoutent t-ils en choeur :-). C’est vrai qu’assis sur des tabourets, les bougres ne peuvent pas vraiment se dépenser comme ils voudraient. On a aussi hâte de bouger avec eux et on a déjà bien noté le rendez-vous au prochain Hellfest. D’ici-là, ils devraient avoir apporté la touche finale à leur nouvel album au titre évocateur : Le Grand Voyage

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Encore une superbe soirée, auquel personne n’a cru, mais pour laquelle 100% des participants sont ressortis avec la banane. Merci à tous les musiciens, surtout à Klone (12 heures de route pour rentrer sur Poitiers) et à Mélusine (un peu moins pour rentrer en Charentes) ainsi qu’à Sebastien et son équipe de l’Altherax, franchement je sais pas comment il fait pour garder la foi quand si peu de monde ne semble y prêter la moindre attention. Merci.

Setlist de Klone :  

01. Immersion 
02. Fog 
03. Grim dance 
04. People are people 
05. Gone up in flames 
06. The Drifter 
07. Immaculate desire 
08. Nebulous 
09. Rocket smoke 
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10. Heartshape box (reprise de Nirvana) 
11. Black hole sun  (reprise de Soundgarden) 

 

 

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