11h40-12h10: Bukowski - Mainstage 2 (Didier)
Le concert de Bukowski lance mon HellFest 2018. Je connaissais déjà le groupe des deux frères Dottel, que j’avais pu découvrir au Hellfest en 2012, nous les avions même interviewés. Ils opéraient en trio à l’époque. En 2013, je les avais revus en première partie de D.A.D à Lyon, le groupe avait été rejoint par Fred Duquesne (remplacé depuis), pour un son encore plus puissant. Les revoilà donc à 4 au Hellfest 2018 et je constate qu'ils sont toujours sur le créneau du vendredi matin, peut-être même un peu plus tôt qu’il y a six ans. C’est pas très logique !? Mais bref, le groupe livre un bon set martelé par la basse de Julien, qui s’est depuis fait tatouer un énorme "Buko" dans le cou (il n'a pas intérêt à changer de groupe !). Lui et Mathieu alternent le chant. Nous n’avons pas chroniqué leur dernier album On The Rocks (2015), c’est bien dommage car les deux titres entendus ( The Smoky Room, Condor) dans leur courte setlist de trente minutes donnent envie de s’y pencher. Ils nous proposent aussi un nouveau morceau, Mater Dolorosa à venir dans leur cinquième album. Ca commence fort ce Hellfest 2018 !
Setlist de Bukowski :
01. Pillbox 02. The Smoky Room 03. Mater Dolorosa 04. Condor 05. Mysanthropia 06. Car Crasher
11h40-12h10: The Walking Dead Orchestra - Altar (Phil)
Enfin sur le site ! Avec Jean Mich’Hell, nous faisons un petit tour au bar, avant d’aller voir notre premier concert de la journée : The Walking Dead Orchestra sous The Altar. Ayant un petit incident avec son bracelet, mon collègue passera une bonne demi-heure au S.A.V Cashless, pendant que moi je me régalais devant TWDO. Malgré l’horaire, les Grenoblois vont jouer dans une Altar bien pleine et leur Deathcore furieux va vite mettre d’accord les milliers de personnes présentes. Resurrect the Scourge sera le premier titre joué, le public réagit bien et à l’entame de Holy Cleansing, un titre du premier album, celui-ci en connaisseur explose. Florian Gatta qui n’est pas le chanteur d’origine de ce morceau, se l’est vraiment approprié. Il est très à l'aise, l’affluence n’a pas l’air de le déranger, bien au contraire, on le sent boosté par l’événement. Derrière lui ça suit bien, TWDO bénéficiant, même s’il est très fort, d’un bon son, assurera l’ambiance jusqu’à la fin, en puisant majoritairement (à part deux titres) dans leur dernier opus. Le public a enchaîné les circle-pit, braveheart et stage diving tout le long de leur set, ce qui ne peut être qu’un gage de qualité ! Les Grenoblois finissent avec le brûlot Catharsis for the Fallen. Cela me ramène en 2013, quand je les ai vus la première fois, c’était au Sézamo, un bouge niçois maintenant disparu, et ce soir-là, comme cette fois-ci, ils avaient mis le feu ! Les musiciens de The Walking Dead Orchestra sortent sous les applaudissements nourris du public, franchement ils peuvent être fiers de leur prestation !
Setlist de The Walking Dead Orchestra :
01. Resurrect the Scourge 02. Holy Cleansing 03. Dogmes Anxiogenes 04. Spread the Chaos and Terror 05. Demoligarchie 06. Vengeful Flavors 07. Catharsis for the Fallen
12h15-12h45: Darkenöld - Temple (Phil)
Quand j’ai vu l’affiche de cette année, j’étais content d’y voir le nom de Darkenhöld, un groupe de Black Metal old school originaire de Nissa (Nice) comme moi ! Dans ses rangs, on y trouve le guitariste compositeur Guillaume Aldebaran Vrac de feu Artefact, une formation niçoise qui a sorti dans son temps trois albums dont l’excellent Son of Solstice, devenu culte dans le monde du Black Metal Underground. 12 heures 15, je suis content, The Temple est bien rempli, Darkenhöld entre sur l’intro Feodus Obitus puis enchaîne avec Le Souffle des Vieilles Pierres. On sent un public de connaisseurs car dès les premières notes de ce morceau, il explose. Puis entre chaque titre, une bonne partie des personnes présentes scande « Darkenhöld ! Darkenhöld ! ». Les Nissarts (Niçois) maîtrisent bien leur set. L’ambiance augmente encore, atteignant des pics de grande chaleur avec des brûlots tels que La Chevauchée des Esprits de Jadis et Mesnie Hellequin. Tel un enchanteur, Cervantes arrive avec ses incantations à captiver l’auditoire, je ne pensais pas qu’il pouvait avoir un tel charisme sur scène. Les titres défilent et la communion public/groupe est parfaite. Darkenhöld clôt cette cérémonie sous les clameurs de The Temple par Citadel of Obsidian Slumber. Auteur d’une belle et noire prestation, la formation niçoise sort sous les ovations de milliers de fans.
Setlist de Darkenhöld:
01. Intro (Feodus Obitus) 02. Le Souffle des Vieilles Pierres 03. Clameur des Falaises 04. La Chevauchée des Esprits de Jadis 05. Mesnie Hellequin 06. Sous la Voute de Chênes 07. Citadel of Obsidian Slumber 08. Outro (La Grotte de la Chèvre d'Or)
12h50-13h30: Misanthrope - Altar (Phil)
A chaque passage de Misanthrope au Hellfest, je passe faire un tour pour un de nos chroniqueurs qui vénère ce groupe. Cette année, j’ai encore perpétué ce rituel, mais Fifi (puisque c'est de lui dont il s'agit) pardon pour la suite...En effet, je n’ai pas pu rester plus que deux titres, le son était trop fort. Dans cette bouillie sonore, il m'était impossible de comprendre le chant de S.A.S. De L'Argilière. N’accrochant pas, je ressors donc de The Altar avec quelques photos tout de même, au cas où Jean Mich'Hell présent avec moi, nous fasse un petit report. Et bien non, lui aussi n’a pas tenu et m’a suivi dehors...
Setlist de Misanthrope :
01. La Fabrique du fataliste 02. Le Roman noir 03. Les Lamentations du Diable 04. Misanthrope Necromancer 05. Noyade abyssale 06. 1666 théâtre bizarre 07. Bâtisseur de Cathédrales
12h50-13h30: Tesseract - MainStage 2 (Deicide5000) J’attendais fermement la prestation de Tesseract depuis que j’ai eu le coup de coeur pour leur dernier album. Honneur au dernier album en effet, c’est Luminary, jouée en ouverture, qui plante le décor : gros accords, guitares accordées en do, puis petites harmonies sympathiques, doucereuse voix de Daniel Tomkins. Je remarque ce jour que nous n’avons pas droit au batteur titulaire Jay Postones…. à moins qu’il ne se soit coupé les cheveux pour de bon. Of Mind - Nocturne, qui est pour moi l’hymne souvent réservé pour la fin (les gens viennent vraisemblablement en grande partie pour ce morceau), est jouée ici en position deux… Wouah, que nous réservent-ils pour la suite? Eh ben c’est simple, trois tubes massifs du dernier album. Sur Smile, Daniel Tomkins s’agenouille, le show est complet et l’émotion est énorme. Smile me passionne avec son passage d'alarme/sirène. Et c'est ensuite King qui est l’un des clous du set, merci merci ! Pas passionné par leur finish en revanche.
Setlist de Tesseract :
01. Luminary 02. Of Mind - Nocturne 03. Concealing Fate, Part 2: Deception 04. Concealing Fate, Part 3: The Impossible 05. Smile 06. King 07. Concealing Fate, Part 1: Acceptance
13h35-14h15: The Chris Slade Timeline - Mainstage 1 (Deicide5000)
Chris Slade c’est le sous utilisé batteur d’AC/DC, au moins c’est ce dont je me souviens. Mais au delà de son passage dans le groupe australien, Chris Slade a prêté son talent à bien d’autres pointures de la scène internationale. Ainsi Gary Moore, David Gilmour et plein d’autres ont bénéficié de son appui. Capable de mieux et cantonné à "Poum Tchac" dans la galaxie AC/DC, il a pu s’exprimer dans ces autres formations. Chris Slade a construit un narratif intéressant qui lui permet de présenter un extrait de sa carrière (sa “timeline”) en moins d’une heure. Les morceaux s’enchaînent et c’est un succès assuré à chaque fois tellement le Monsieur a contribué à des morceaux d’anthologie : je vous laisse lire la setlist, ça parle tout seul. Je suis satisfait d’avoir reconnu ce qui me semblait être une intro batterie qui irait bien avec le début de Thunderstruck, et qui s’est en effet révélée être suivie de ce morceau…. intuition ! Ce concert m’a permis d’apprécier de plus près la valeur de ce grand monsieur, merci le Hellfest.
Setlist The Chris Slade Timeline :
01. Dirty Deeds Done Dirt Cheap 02. The Razors Edge 03. Parisienne Walkways 04. Back in Black 05. Comfortably Numb 06. Thunderstruck 07. Riff Raff 08. Highway to Hell
14h20-15h00: Sons Of Apollo - Main Stage 2 (Didier)
J'attendais de voir le nouveau super groupe de Mike Portnoy avec impatience, sachant qu'une semaine plus tard, j'allais les revoir au BeProgMyFriend Festival de Barcelone. C'est sur la Mainstage 2 que le groupe entame son European Tour mais il ne dispose ici que quarante minutes, c'est à dire pas grand chose pour un groupe habitué à des set de deux heures. Le son est un peu brouillon, par exemple il est très dommage de voir Billy Sheehan s'agiter sur les cordes de sa basse mais de ne pas entendre le résultat sonore. Billy utilise une basse double manche qui doit peser un âne mort, les deux manches sont en quatre cordes, certainement pour deux accordages différents, mais je ne l'ai pas vu utiliser le manche du haut. Ron Thal utilise aussi une guitare double manche avec en haut une fretless six cordes, et une six cordes normale en bas. Il réalise de nombreux solos sur son manche fretless. Il est très impressionnant. Globalement, le son est puissant et la voix de Jeff Scott Soto bien mixée. Jeff, très en voix, vient parfois chanter dans le micro de Mike, derrière la batterie. Mike assure, comme toujours, beaucoup de chœurs, Ron en fait pas mal aussi, plutôt en voix haute. Derek Sherinian fait aussi le boulot en s'agitant sur ses claviers. Une grosse partie du son des fils d'Apollon vient de ses claviers. Le set est bien court et on sent un peu que le groupe est frustré de ne pouvoir s'exprimer plus. Du coup, ils ont choisi de se focaliser sur des morceaux de leur unique album et ne rien jouer de Dream Theater (comme ils le feront à Barcelone la semaine suivante).
Setlist de Sons Of Apollo :
01. God of the Sun 02. Signs of the Time 03. Divine Addiction 04. Labyrinth 05. Lost in Oblivion 06. Alive 07. Coming Home
14h20-15h00: Benighted - Altar (Deicide5000)
Julien Truchan, le dépositaire de l’ADN Benighted, est en forme. Ca commence : “Hellfest je sais que vous êtes là !”. Il se débrouille comme un chef, question d’habitude… et de talent. Le groupe lance très rapidement (façon de parler…) Reptilian que j’apprécie plus jouée par Romain Goulon que par Kevin Paradis même si je n’ai rien à lui reprocher (question de style….). Tous les gimmicks sont là. Les deux gratteux agitent sec les tignasses blondes, le bassiste se donne en agression cervicale et Julien fait son Julien : main agitée lors des blasts, façon “y a quelque chose de collé à mon doigt”, langue pendante, pieds (nus) posés sur les enceintes des retours, et aller-retours de détraqué enfermé dans sa cellule capitonnée. Après les prises de vue dans le pit photo, le grand tour de la scène de l’Altar via le Temple puis retour à l’Altar ne me permet pas de plus me rapprocher tellement la foule s’est densifiée, signe du succès de Benighted. C’est un vrai plaisir pour les oreilles rigoureuses. Le set est superbement exécuté et le groupe est même rejoint par l’excité Arno de Black Bomb A en guest sur Cum With Disgust. Julien m’éclate tellement il excelle dans l’interaction avec le public : ainsi sur Slut (encore une romance) nous dit-il “Maintenant c’est à vous de bosser”. Il lance des wall of death, des circle pits, en clair, il organise l’ambiance. La setlist donne la part belle au dernier album sans oublier leurs “tubes”. Et c’est la première fois que je les vois jouer la reprise de Biotech is Godzilla du regretté Sepultura qui l'avait lui-même adapté des Dead Kennedys. Vous l’avez compris, ce set a fait HYPER MAL.
Setlist Benighted :
01. Hush Little Baby 02. Reptilian 03. Let the Blood Spill Between My Broken Teeth 04. Collapse 05. Versipellis 06. Slut 07. Necrobreed 08. Cum With Disgust 09. Asylum Cave 10. Experience Your Flesh 11. Biotech Is Godzilla
15h05-15h55: Rose Tattoo - MainStage 1 (Didier)
Rose Tattoo, c'est le son de mon adolescence, et pour rien au monde je n'aurais raté ce moment sur la Mainstage 1. Bien sûr, je sais que du groupe original, il ne reste pas grand monde, mais qu'importe, Angry Anderson, le charismatique chanteur, lui, est bien là et il sait s'entourer pour perpétuer au mieux la tradition du Rose Tattoo made in Australia. Il est aussi très en voix, dès l'entame de One Of The Boys. A ses côtés, il y a bien sûr un guitariste slide (probablement le seul du Hellfest). C'est Dai Pritchard qui assure le poste depuis 2007, et il sonne fabuleusement bien. Les connaisseurs auront aussi reconnus Mark Evans (ex-AC/DC) à la basse, entre "Aussies" on se retrouve. Le seul souci d'Angry, c'est que de chanteur teigneux dans les années 80, il est devenu un peu philosophe et discute un peu trop entre le morceaux. Il nous cause unité, solidarité, liberté, bonheur, ça fait un peu gourou illuminé. C'est sympa mais perso, j'aurais aimé un peu moins de blabla et un peu plus de musique. Par exemple, j'aurais rêvé d'un The Butcher and Fast Eddy qui ne sera pas joué ce soir. Je me console quand même avec les deux vieux hymnes que sont Rock 'n' Roll Outlaw et Nice Boys Don't Play Rock 'n' Roll qui enflamme la foule massée devant les deux Mainstage. Nostalgie…
Setlist de Rose Tattoo :
01. One of the Boys
02. Juice on the Loose
03. Tramp
04. Rock 'n' Roll Outlaw
05. Bad Boy for Love
06. We Can't Be Beaten
07. Nice Boys
16h00-16h40: Converge - Mainstage 2 (Jean Mich’Hell)
En ce milieu d’après-midi, je n’en peux plus d’attendre l’arrivée de Converge. Leur dernier méfait The Dusk In Us avait été un de mes coups de cœur de l’année dernière, d’autant que l’expérience Converge sur scène est toujours une expérience à part. Et ça commence très fort avec un enchaînement Reptilian, Dark Horse qui pose le décor, ce sera tout en énergie ou ce ne sera pas. Bannon est en pleine forme physique, il parcourt en long et en large la scène comme un lion en cage. Et même s'il semble un peu court vocalement aujourd’hui, il se dépense sans compter pour transmettre sa rage et sa vision apocalyptique du monde. Le son est malheureusement très moyen et n’aide pas à la compréhension des titres, qui déjà ne sont pas toujours accessibles pour une première expérience live. La majorité du public présent pour Rose Tatoo, en train d’attendre Joan Jett, n’était pas forcément prêt à prendre un set de Converge dans la tête et les conditions sonores ne viennent pas aider. La faute à un vent qui tourbillonne et à une guitare sous mixée, qui manque cruellement de puissance sur certains passages comme sur l’extraordinaire riff de A Single Tear. En conclusion, seulement quarante minutes sur la Mainstage, au milieu d’une programmation plutôt rock’n roll, avec un mixage moyen, je pense que la place de Converge n’était certainement pas celle-ci, à regret.
Setlist de Converge :
01. Reptilian 02. Dark Horse 03. Aimless Arrow 04. Under Duress 05. A Single Tear 06. Drop Out 07. Heartless 08. Arkhipov Calm 09. Trigger 10. Broken by Light 11. Concubine
16h45-17h35: Joan Jett and The Blackhearts - Mainstage 1 (Jean Mich’Hell)
Pour celles et ceux qui connaissent bien le site du Hellfest, il y a des fois où naviguer d’une scène à une autre peut s’avérer délicat, c’est pour cela qu’entre Converge et Meshuggah, je décide de poser négligemment mon arrière train devant Joan Jett and The Blackhearts. Je n’attendais pas grand-chose de ce live et finalement, cela aura été une bonne surprise pour plusieurs raisons. Tout d’abord, le respect du public venu en nombre pour assister à cette prestation et complètement conquis par le charisme de la belle, qui malgré le temps qui passe, hypnotise encore et toujours par son charme. D’autant que Joan, grâce à une carrière qui se compte en décennies, a de quoi ravir son public car des tubes, elle en a écrit. Cherry Bomb commence tout doucement à chauffer l'assemblée, Bad Reputation fait monter la température et I Love Rock’n Roll, repris en chœur par l’ensemble du public, reste forcément le moment fort du set. La belle nous gratifie même d’une reprise du boss grâce à Light Of Day. Je n’attendais rien de spécial de cette prestation, j’ai été charmé alors autant vous dire que les fans, eux, étaient totalement conquis.
Setlist de Joan Jett and The Blackhearts :
01. Victim of Circumstance 02. Cherry Bomb (The Runaways) 03. Do You Wanna Touch Me (Oh Yeah) Play Video 04. Bad Reputation 05. You Drive Me Wild (The Runaways) 06. Light of Day (Bruce Springsteen) 07. The French Song 08. Love Is Pain 09. Fetish 10. Fresh Start 11. I Love Rock 'n' Roll (The Arrows) 12. Crimson & Clover (Tommy James & the Shondells) 13. I Hate Myself for Loving You
17h40-18h30: Meshuggah - Mainstage 2 (Jean Mich’Hell)
Fin d’une seconde attente interminable de l’après-midi, avec l’arrivée des suédois de Meshuggah qui balancent d’entrée Born In Dissonance, un extrait de leur dernier album, l’excellent Violent Sleep of Reason. Les cinq "men in black" de la journée exécutent à merveille leur Djent pour matheux avec une aisance tout simplement déconcertante. A noter le vénérable Fredrik Thordendal manque à l'appel et est remplacé par la légende Per Nilsson (Scar Symmetry) avec sa guitare Strandberg. Mais le set n'en souffrira pas car les deux se valent bien en virtuosité et précision rythmique. La caméra braquée sur Thomas Haake permet d’admirer sa virtuosité derrière sa batterie, c’est un plaisir pour les yeux et les oreilles. Le son est monumental, certainement le meilleur son de la Mainstage du weekend, ce qui n’est pas une surprise car c’est une constante chez les Suédois. Les lumières sont aussi largement au niveau malgré un show en plein jour. Jens Kidman, même s'il est assez discret dans sa communication, est vocalement en forme et enchaîne les grimaces et va chercher le public. Il remercie chacun d’être présent pour soutenir les « vieux » qui sont sur scène aujourd’hui. Chaque titre proposé au cours de ce set est une perle, à l’image de la longue carrière exceptionnelle du quintet, avec en point d’orgue un Bleed qui mettra tout le monde à genou. Un show monstrueux pour un groupe qui l’est tout autant. A noter toutefois que cela doit être mon premier show de Meshuggah où ils ne jouent pas l'hymne absolu Future Breed Machine. Signe des temps ?
Setlist de Meshuggah :
01. Born in Dissonance 02. Do Not Look Down 03. The Hurt that Finds You First 04. Rational Gaze 05. Pravus 06. Violent Sleep of Reason 07. Bleed 08. Demiurge
17h40-18h30: Crowbar - Valley (Phil)
On ne présente plus Kirk "Riff Lord" Windstein, le leader de Crowbar, à Clisson, avec ses apparitions avec Down cumulées, il est venu, un bon paquet de fois jouer au Hellfest. Pour moi ce sera la cinquième fois que je le verrai s’y produire (trois fois avec Anselmo, et deux avec Crowbar)… Mais pour ce set sous The Valley, ce sera tout même une première, car je ne l’avais vu que sur les Mainstages. Le maitre du Sludge et ses compères envoient d’entrée la purée, enchaînant Conquering et And Suffer As One. The Valley, pleine à craquer, explose, les stage diving se déclenchent rapidement par vagues successives d’une dizaine de personnes. La sécurité dans le pit se tient prête à faire face à cette marée humaine. Kirk ne parle pas beaucoup entre les morceaux mais ce n’est pas grave, ce qu’on lui demande, c’est de faire marcher sa machine à riff et pour ça, on peut lui faire confiance, il s’exécute sans sourciller. Crowbar a puisé pratiquement dans toute sa discographie pour nous concocter une setlist aux petits oignons. Pour notre plus grand plaisir, les brûlots s’enchainent avec All I Had (I Gave), To Build A Mountain, Cemetery Angels, Walk With Knowledge Wisely, une vraie tuerie ! Il y a vraiment une super ambiance sous The Valley, mais c’est bientôt la fin, Crowbar nous envoie Planets Collide. Sur ce magnifique titre, Kirk nous montre qu’il est aussi un bon chanteur, puis enchaîne sur le titre final, l’énorme Like Broken Glass. The Valley finit en feu ! On a assisté à un très bon show de la part de Crowbar, le groupe sera ovationné un très long moment !
Setlist de Crowbar:
01. Conquering 02. And Suffer As One 03. All I Had (I Gave) 04. To Build A Mountain 05. Cemetery Angels 06. Walk With Knowledge Wisely 07. To Carry The Load 08. I Am The Storm 09. Planets Collide 10. Like Broken Glass
18h35-19:35: Europe - Mainstage 1 (Didier)
Pas de grosse surprise avec Europe, juste un groupe qui assure depuis des années et qui continue de sortir d'excellents albums, n'en déplaise à leurs détracteurs. Sur scène, le son est super et les compères nous ont concocté une très bonne setlist mélangeant des morceaux de leur dernier opus, Walk The Earth, avec des anciens morceaux mythiques comme Cherokee ou Superstitious. Joe est, comme toujours, très en voix et il fait le show en jouant avec son gros pied de micro blanc. Les autres ne sont pas très expressifs et se contentent de faire le job de la meilleure des manières. C'est le cas notamment de John Norum, toujours exceptionnel dans son jeu et particulièrement dans ses solos. On peut entendre un "haaaa" de satisfaction générale que toute la foule pousse en entendant le thème légendaire de The Final Countdown. Ce morceau-là est vraiment planétaire. Norum est toujours impeccable dans son solo. Voir ça en live, même si ce n'est plus la première fois pour moi, garantit une poussée de poils. Raahh Lovely…
Setlist de Europe :
01. Walk the Earth 02. The Siege 03. Rock the Night 04. Scream of Anger 05. Prelude 06. Last Look at Eden 07. Firebox 08. Sign of the Times 09. War of Kings 10. Hole in My Pocket 11. Superstitious 12. Cherokee 13. The Final Countdown
19h40-20h40: Steven Wilson - Mainstage 2 (Didier)
Historiquement le Hellfest, à quelques exceptions près, n'a jamais été synonyme de réussite pour les groupes de metal prog. Comment va s'en sortir Steven Wilson ? J'ai hâte de le découvrir, surtout que son dernier excellent album, To The Bone, n'est franchement pas très metal. Il apparaît très à l'aise sur Mainstage 2, l'air vraiment décontracté utilisant une basse pour ce premier morceau extrait d'un de ses albums solo. Il la troque rapidement pour une guitare (dont il est très fier puisqu'il nous la présentera, une Telecaster de 1962) pour un premier morceau de Porcupine Tree (extrait de In Absentia), puis passera plus tard derrière un piano, c'est vraiment un gars qui sait tout faire. Son bassiste, Nick Beggs utilise un Chapman Stick en guise de basse. Il y a un paquet de cordes (huit ou dix), et il les utilise en tapping de tous les doigts de la main droite. Le son est impressionnant. Il alternera cet instrument étrange avec une basse plus classique sur certains morceaux. C'est son fidèle compagnon Adam Holzman qui est au piano avec lui. Craig Blundell à la batterie complète le line-up de l'homme orchestre. La setlist de Steven Wilson a été bien adaptée au Hellfest finalement, avec simplement deux magnifiques morceaux de son dernier album dont Pariah chanté en duo avec Ninet Tayeb qui apparait en vidéo et voix préenregistrée, superbe. Le second c'est People Who Eat Darkness qu'il enchaîne juste après. Il interprète aussi un extrait de son EP 41/2, Vermillioncore, avant de conclure son set par un superbe et énergique, Sleep together, un second morceau extrait de la discographie de Porcupine Tree. Lui qui avouait ne pas savoir si sa "shit" plairait à une audience comme celle du Hellfest a du être rassuré. Tu parles si ça nous a plu ! On en veut encore même !
Setlist de Steven Wilson :
01. Home Invasion / Regret #9 02. The Creator Has a Mastertape 03. Pariah 04. People Who Eat Darkness 05. Ancestral 06. Vermillioncore 07. Sleep Together
19h40–20h40: Carnivore AD. - The Altar (Jean Mich’Hell)
Carnivore A.D. était au programme de ce vendredi, ce qui en soit est déjà un exploit. Car Carnivore, le premier nom de ce groupe dans lequel nous pouvions retrouver le regretté Peter Steele (Type O Negative), s’est affublé de ce "A.D." après sa reformation. Reformation impulsée par le guitariste de l’époque, Marc Piovanetti, accompagné du batteur Joe Branciforte et du bassiste mais également chanteur Baron Misuraca, qui ressemble étrangement au Peter en question… Bref, pour ma part c’est la curiosité qui me pousse vers ce groupe et il faut le reconnaître, il n'y a pas grand-chose sur le papier, à ce moment là de la journée, qui excite mes oreilles. C’est donc une découverte frontale. Carnivore A.D. ne fait pas dans la dentelle, c’est très direct et brut de décoffrage, ça emprunte aussi bien au punk, au thrash qu’au hardcore, bref que des styles qui vont droit au but. Le groupe a composé deux albums, Carnivore et Retaliation, sortis respectivement en 1985 et 1987. Le tout enrobé de l’excellentissime second degré de M. Steele rien que dans les titres des chansons, dont je vous laisse le soin d’en découvrir le contenu dans la setlist… C’est donc assez logiquement que l’on en prend plein les oreilles et sans détour. Le charisme de Baron Misuraca y est aussi pour beaucoup, tous muscles dehors, il harangue la foule, donne de la voix autant que possible et remercie le public du soutien pour ce groupe qui se déplace tout de même de Brooklyn pour venir offrir cette unique représentation en France. Le public réagit avec ferveur et surtout beaucoup de respect pour un groupe qui n’aura pas forcément réussi à percer mais qui aura réussi à traverser les époques. Il fleurait un côté culte ce soir sous l’Altar.
Setlist de Carnivore A.D.:
01. Angry Neurotic Catholics 02. Predator 03. Inner Conflict 04. God Is Dead 05. Jesus Hitler 06. Male Supremacy 07. Race War 08. World Wars III & IV 09. Sex and Violence
19h40-20h40: Church of Misery - Valley (Phil)
The Valley est encore pleine pour accueillir le groupe de Doom japonais, Church of Misery. La scène s’embrume, les Nippons entrent avec le titre El Padrino puis enchaînent avec I, Motherfucker puis Born To Raise Hell. Putain, cette triplette a déclenché un vrai tsunami dans le public. Même s’il ne reste plus que le le bassiste Tatsu Mikami comme membre originel, ses nouveaux partenaires assurent bien ! Sur Brother Bishop, Junichi Yamamura à la batterie mène avec Tatsu une rythmique d’enfer puis Yasuto Muraki nous fait un superbe solo final. Et quant à Hiroyuki Takano, il est un vrai frontman, on s'en apercevra sur Killafornia, un titre dantesque en live ainsi que sur l’endiablé Shotgun Boogie. Même si le set se termine avec Murderfreak Blues sorti du dernier album, Church of Misery aura joué une majorité de vieux titres et tout ça pour le plus grand plaisir de ses fans. Après avoir longuement applaudi les Japonais, le public sort ravi de The Valley.
Setlist de Church of Misery:
01. El Padrino 02. I, Motherfucker 03. Born To Raise Hell 04. Brother Bishop 05. Killafornia 06. Shotgun Boogie 07. Murderfreak Blues
20h45-22h15: Hollywood Vampires - Mainstage 1 (Didier)
Dans la foule, on aurait pu penser que Hollywood Vampires assurait la tête d’affiche de la soirée. Dans les journaux aussi. Johnny Depp par-ci, Johnny Depp par-là... au secours ! Vraiment le genre de truc qui a le don de m’énerver. Tout ça pour expliquer l’état d’esprit dans lequel je me trouve devant Mainstage 1 quand ce concert commence. La foule est compacte, tout le monde semble vouloir apercevoir le beau Johnny gratter trois accords. Personnellement, je suis plus intéressé par la présence d’Alice Cooper au chant ou Joe Perry à la guitare. Le plus drôle, pour avoir échangé avec mes voisins, c’est qu’ils ne savent pas qui est Joe Perry (gasp !). Autour de ce trio de star on trouve aussi un pianiste (Buck Johnson), un bassiste (Chris Wyse), un batteur (Glen Sobel) et un troisième guitariste (Tommy Henriksen). On pourrait sourire de la présence d’un troisième guitariste et de l’utilité de Johnny Depp comme guitariste… et d’ailleurs on le fait. Pourtant, c’est surtout sur Johnny que s’attarde les caméras, c’est trop injuste. Ils sont tous habillés d’un gilet motard au logo du groupe et l’ambiance est franchement bon enfant. D'ailleurs, je vois que Joe Perry se marre plus que lors de ses concerts avec Aerosmith. Ils enchaînent des reprises parmi un vaste répertoire, avec notamment des morceaux en hommage à Malcom Young et Lemmy ou des très bonnes reprises des Doors ou des Who. Les meilleurs moments restent pour moi Sweet Emotion, ainsi que le Heroes de David Bowie chanté par Johnny Depp. Bien chanté, en plus. Ils jouent aussi certains morceaux originaux, composés avec Johnny (My Dead Drunk Friends, Raise The Dead). Alice Cooper présente ses compagnons de jeu et Johnny fait son timide en se cachant derrière son ampli et sous sa serviette. Sacré Johnny ! Alice finit par s’auto-présenter comme Vincent Damon Furnier dans le rôle d’Alice Cooper ; sacré Alice, et sacré chanteur aussi, il semble tenir un peu le groupe. Ils reviennent pour un rappel constitué d'un School's Out qui se morphe en Another Brick In The Wall. Ils tentent un jeté de gros ballons noirs, mais le vent latéral, assez fort à ce moment de la soirée, ne permet pas aux ballons d'atteindre la foule. C'est ballot. Même si je reconnais avoir passé un bon moment, tout ça me laisse quand même un petit goût de caprice de star ou de cover band version grand luxe. Mais qu’on se rassure, les médias pourront enfin parler du Hellfest.
Setlist de Hollywood Vampires :
01. I Want My Now 02. Raise The Dead 03. I Got A Line On You (Spirit cover) 04. 7 And 7 Is (Love cover) 05. My Dead Drunk Friends 06. Five To One / Break On Through (To The Other Side) (The Doors cover) 07. The Jack (AC/DC cover) 08. Ace Of Spades (Motörhead cover) 09.Baba O'Riley (The Who cover) 10. As Bad As I Am 11. The Boogieman Surprise 12. I'm Eighteen (Alice Cooper cover) 13. Combination (Aerosmith cover) 14. People Who Died (The Jim Carroll Band cover) 15. Sweet Emotion (Aerosmith cover) 16. Bushwackers 17. Heroes (David Bowie cover) 18. Train Kept A-Rollin' (Tiny Bradshaw et Aerosmith cover) ------------------------------------------ 19. School's Out (Alice Cooper cover)
22h20-23h20: Stone Sour - Mainstage2 (Deicide5000)
Après une intro musicale d’Otis Redding façon “trou normand” pour se réétalonner les oreilles, Stone Sour se lance. Corey Taylor (chant) est le gars qui m’assoit à chaque fois. Quelle performance vocale ! Que ce soit avec Slipknot ou Stone Sour, la performance est toujours au rendez-vous (Avenged 7x, tu dis quoi ?). Il sourit, il arpente la scène, il se donne, bref moi j’aime ça. Ça donne envie de se laisser embarquer dans son aventure. Tout ça même si Stone Sour n’est pas complètement ma came. Absolute Zero, Made of Scars et 30/30-150 me font bien vibrer. Pour le reste, on est plus sur l’appréciation du talent mais sans pour autant vibrer. C’est comme ça. Je crois à une reprise de Walking on the Moon de The Police mais ce n’est qu’un clin d’oeil et le groupe continue avec Say You’ll Haunt Me, la foule adore, moi moins, j’aurais aimé qu’ils finissent la reprise. Corey Taylor a bien révisé les “Bonjour mes amis”, “Merci beaucoup”, “Ca va?” mais pas d’argot cette fois. Ça met l’ambiance et ça nourrit le relationnel avec le public qui ne peut qu’apprécier. A noter, ça n’est pas ma came mais j’ai bien aimé et c’est passé vite, c’est fou ce qu’on peut faire avec du professionnalisme et de la bonne humeur...
Setlist de Stone Sour :
00. I Can't Turn You Loose (Otis Redding song) (Blues Brothers version)
01. Whiplash Pants 02. Absolute Zero 03. Knievel Has Landed 04. Say You'll Haunt Me 05. 30/30-150 06. Get Inside 07. Rose Red Violent Blue (This Song Is Dumb & So Am I) 08. Made of Scars -------------- 09. Song #3 10. Through Glass 11. Fabuless
20h45-21h45: Solstafir - The Temple (Jean Mich’Hell)
Pour être honnête avec vous, j’attendais fermement les énervés de Suffocation qui me donnaient bien envie d’aller m’arracher la tête, et donc en attendant patiemment cette boucherie, je me rends sous la Temple pour aller découvrir Solstafir. Et d’entrée, je sens qu’il y a un aspect « The Place To Be » en ce début de soirée de ce vendredi. Et clairement, je semble être le seul mec qui n’attend pas ce groupe totalement inconnu à mes oreilles. Et lorsque le show débute, je me sens assez ridicule d’avoir soigneusement évité ce groupe jusque-là. Ce qui se passe entre le public et le groupe est tout bonnement incroyable, une connexion émotionnelle qui se fait dès les premiers accords. Une mise à nue partagée entre un groupe et son public. C’est à la fois pudique, énergique, sincère et direct. Un cocktail totalement improbable sur le papier. Le point d’orgue étant la reprise, entre deux titres, par l’ensemble du public le gimmick musical de Fjara, un instant juste magique. Et à l’image du public je ne peux que m’incliner devant l’univers d’un groupe, qui développe des ambiances particulières, des atmosphères singulières, et surtout une capacité à transmettre des émotions. Un premier moment hors du temps en ce Hellfest 2018, seul Baroness réussira l’exploit de faire encore plus vibrer le public. Chapeau messieurs.
Setlist de Solstafir :
01. Silfur-Refur 02. Ótta 03. Köld 04. Fjara 05. Bláfjall 06. Goddess of the Ages
21:50-22:50: Suffocation The Altar (Jean Mich’Hell)
Benighted m’avait déjà bien nettoyé les cages à miel en ce début de festival grâce à un death aussi puissant qu’impressionnant en live. Mais en terme de puissance de frappe, là ce sont les patrons qui sont attendus et j’aime autant vous dire que je n’ai pas été déçu. Le groupe ouvre avec un Throne Of Blood impérial, avec un son énorme, ce qui a été loin d’être le cas sur cette scène tout au long de la journée. Mais pour Suffocation, l’équilibre entre les différentes parties est nickel, il faut reconnaître que le groupe a une telle expérience que cela doit forcément peser dans la balance. Et cette expérience on la ressent à chaque instant. Tout d’abord pas besoin de long discours. Franck Mullen, dont c’est la dernière tournée au sein du quintet, se fend d’un sobre « thank you » entre chaque morceau. Et sa prestation vocale et de frontman suffit à convaincre l’auditoire. Quant aux musiciens, ils sont tous hallucinants de précision malgré la vitesse de jeu proposée. Bref une raclée à tous les étages. Mais je crois que ce qui m’a surpris le plus au cours de ce concert, c’est la réaction du public et en particulier l’effet que peut avoir Suffocation sur la santé mentale de ce dernier. Entre les enfonceurs de clous avec leur tête, les danseurs comme des ballerines, les coups de poings marteaux du ciel au sol, mais également une danse étrange entre un lapin et une carotte devenus amis pour la vie, les effets induits par la musique du groupe sont tout simplement surprenants. Bref Suffocation c’est totalement fou sur scène et hors scène !
Setlist de Suffocation :
01. Thrones of Blood 02. Funeral Inception 03. Clarity Through Deprivation 04. Pierced from Within 05. Effigy of the Forgotten 06. Return to the Abyss 07. Entrails of You 08. Jesus Wept 09. Liege of Inveracity 10. Catatonia 11. Infecting the Crypts
23h25-00h55: Judas Priest – Mainstage 1 (Didier)
C’est vrai, je n’attends plus grand-chose d’un concert de Judas, c’est vrai que le line up a été sérieusement secoué avec, du team historique, plus que Rob Halford, et Ian Hill. Pourtant je suis encore là devant la Mainstage (il faut dire que les autres choix à ce moment-là, ne sont pas à mon goût). La grosse question est, pour moi, de savoir si Rob sera en voix. Lors de leur dernier passage au Hellfest, j’avais lâché au bout d’un moment pour aller voir Meshuggah, sa voix ne m’avait pas emballée. Les lumières s’éteignent sur une intro de Black Sabbath (War Pigs). Et là, dès le début, je trouve que c’est plutôt bon, Rob, fait le boulot et il est en voix. Il apparaît depuis une porte dérobée et alterne les vestes toutes aussi impressionnantes les unes que les autres. La setlist est aussi excellente, et les nouveaux musiciens sont à la hauteur, avec notamment des plans de guitare de Ritchie Faulkner (le remplaçant de K.K. Downing). Le petit nouveau c’est Andy Sneap, qui remplace le pauvre Glenn Tipton, souffrant de la maladie de Parkinson. Pour l’instant il le remplace seulement pour la tournée, mais ça sent pas bon quand même cette histoire. En tout cas, Andy, par ailleurs producteur réputé, assure ses plans de guitare et pas mal de chœurs. Le groupe rend même un petit hommage à Glenn, en passant, sur un morceau, des vieilles vidéos du groupe où il apparaît. Le son est globalement excellent, avec un problème quand même quand Ian Hill utilise des pédales basse, qui sont trop fortes dans le mix et font tout vibrer, du sol au tripes. Le concert est pour moi un peu gâché par un abruti dans la foule, qui, pendant les breaks des cinq ou six premiers morceaux, gueulera des insultes homophobes. Putain mec, mais pourquoi t’es aussi con ? L’alcool n’excuse pas tout et il faudra que ses voisins lui disent fermement de fermer sa grande gueule pour qu’il arrête et change pour « si on peut plus rien dire alors… ». Le moment qu’attend la foule reste l’arrivée de Rob en Harley et vêtu de cuir qui continue de faire son petit effet. Le rappel, assez classique met tout le monde d’accord, et file la banane à 50 000 personnes. On ne sait pas combien de temps encore Rob maintiendra la machine Judas Priest en marche, mais au moins celle-là, on ne l’aura pas ratée.
Setlist de Judas Priest :
01. Firepower 02. Grinder 03. Sinner 04. The Ripper 05. Lightning Strike 06. Bloodstone 07. Saints in Hell 08. Turbo Lover 09. Prelude 10. Tyrant 11. Night Comes Down 12. Freewheel Burning 13. Guardians 14. Rising From Ruins 15. You've Got Another Thing Comin' 16. Hell Bent for Leather 17. Painkiller -------------- 18. Metal Gods 19. Breaking the Law 20. Living After Midnight
00h00:-1h00: Napalm Death - Altar (Phil)
La dernière fois que j’ai vu Napalm Death, c’était en 2016 ici même, mais devant l’écran tellement The Altar était bondée ! Donc cette fois-ci, j’ai pris les devants en squattant devant la scène un bon moment avant et j’ai eu raison : The Altar s'est vite remplie ! Minuit pétante, c’est le noir complet, on entend Barney hurler les paroles du très court Multinational Corporations ; puis le groupe enchaîne avec Instinct Of Survival comme sur le premier album Scum, qui aura été bien représenté ce soir. Allez, c’est parti pour une heure de violence et de folie furieuse ! Suivent On The Brink Of Extinction, Oh So Pseudo, Smash A Single Digit, The Wolf I Feed. Le public est vite en transe tout comme Barney qui s’agite comme un dératé sur scène. Sur chaque morceau, il nous fait sa spécialité, la danse du jogger ! On se demande où il trouve autant d’énergie. On a eu quelques pitches de la part du géant, mais dans l’ensemble le groupe aura enchaîné les titres. L’intensité et l’ambiance sont bonnes avec des gros points de chauffe comme avec les brûlots Scum, Life? et Control, les trois à la suite. Puis les deux covers de la soirée : tout d’abord Victims Of A Bomb Raid de Anti Cimex et, vers la fin du set, le traditionnel Nazi Punks Fuck Off des Dead Kennedys qui a précédé le furieux Cesspit qui aura mis le feu à The Altar. Napalm Death clôture le concert avec Inside The Torn Apart . La setlist jouée ce soir ne fait pas dans la dentelle, Barney, Mitch, Shane et Danny nous ont envoyé un peu plus d’une vingtaine d’uppercuts dans la gueule. Mais pas de problème, on a encaissé avec joie et bonne humeur ! Le public sort tout endolori de The Altar mais content d’avoir reçu une telle branlée !
Setlist de Napalm Death:
01. Multinational Corporations 02. Instinct Of Survival 03. On The Brink Of Extinction 04. Oh So Pseudo 05. Smash A Single Digit 06. The Wolf I Feed 07. Practice What You Preach 08. Standardization 09. Scum 10. Life? 11. Control 12. You Suffer 13. Dead 14. Victims Of A Bomb Raid (Anti Cimex cover) 15. Suffer The Children 16. Breed To Breathe 17. Self Betrayal 18. Call That An Option? 19. How The Years Condemn 20. Nazi Punks Fuck Off (Dead Kennedys cover) 21. Cesspits 22. Inside The Torn Apart
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