Groupe:

Hellfest 2018 - Dimanche

Date:

24 Juin 2018

Lieu:

Clisson

Chroniqueur:

Didier

12:15-12:45: Stray From The Path - Mainstage 2 (Jean Mich’Hell)

En ce début de dimanche, les jambes commencent à être lourdes, les yeux plus petits, et la mine plus déconfite, mais pour s’offrir une remise en forme, une petite demi-heure de Stray From The Path est déjà un bon moyen de commencer la journée. Leur Hardcore offre un côté frais à ce style, toujours en perpétuel mutation, mais qui ici prend une dimension inattendue. Déjà le groupe ne tombe pas dans les clichés du dérivé metalcore et même s'il peut y avoir un peu de chant clair, il est toujours bien placé et garde un aspect rock’n roll.  Mais surtout c’est l’incommensurable énergie du chanteur qui donne à ce show une dimension particulière. Il harangue la foule, descend de scène pour aller serrer des paluches, et surtout va rejoindre les quelques énervés du matin, connaisseurs du groupe pour aller fêter ça avec eux. Un bel exemple de partage. Stray From The Path a offert une prestation entre brutalité directe et envie de donner du plaisir au public. L’enthousiasme des membres a eu comme effet immédiat de provoquer celui du public. Une belle découverte pour ma part, et un groupe vers lequel je vais assurément me tourner.

Setlist de Stray From The Path :

01. Outbreak
02. Badge & A Bullet Pt. II
03. The Opening Move
04. Loudest in the Room
05. Goodnight Alt-Right
06. The House Always Wins
07. Plead the Fifth
08. Badge & a Bullet
09. First World Problem Child

12h50-13h30 : Primal Fear – Mainstage 1 (Didier)

Je connaissais mal ce groupe et c’est l’ami Blaster qui m’a convaincu de traîner mes guêtres devant la Mainstage 1 ce dimanche midi. Le réveil a été difficile, la nuit courte, il va falloir du lourd pour me sortir de ma torpeur. Et bien justement, réveiller les morts c’est un peu la spécialité de Ralf Scheepers, le chanteur de Primal Fear. Le bougre profite de ces quarante minutes pour nous en mettre plein les esgourdes. Il est hyper à l’aise, plaisante, et pousse des beuglantes à rendre jaloux Rob Halford himself (il a failli le remplacer dans Judas Priest me souffle-t-on dans l’oreillette). C’est vraiment un excellent chanteur doublé d’un très bon frontman. Le groupe sur lequel il s’appuie est aussi de grande classe (Mat Sinner, Alex Beyrodt entre autres). Ralf se met très rapidement le public dans la poche et le groupe défouraille son heavy metal germanique avec générosité. Tout ça me fait pas mal penser à du Helloween. J’aime beaucoup. Comme quoi, le réveil à la bière et au heavy metal teuton, ça le fait bien et attention car en ce beau dimanche, les amateurs du style vont être servis.

Setlist de Primal Fear :

01. Final Embrace
02. In Metal We Trust
03. Angel in Black
04. Rulebreaker
05. Nuclear Fire
06. Angels of Mercy
07. The End Is Near
08. Fighting the Darkness
09. Chainbreaker
10. Metal Is Forever
 
13h35-14h15: The Great Old Ones – Temple (PhilippeC)
 
Après une série d’interviews, je vais enfin voir mon premier concert de la journée. Je me dirige vers The Temple où s’y trouve les Bordelais de The Great Old Ones qui sont des habitués puisque c’est la troisième fois je les vois dans ce lieu, mais la première avec un seul chanteur car depuis le départ de Jeff Grimal, Benjamin a décidé d’assurer seul le chant. TGOO entre dans une Temple bien pleine, avec The Shadow Over Innsmouth. Sur cette longue pièce, Benjamin nous rassure très vite, il s’en sort très bien tout seul au chant. Comme sur leur album EOD, les Bordelais enchaînent avec When the Stars Align, puis Antarctica tiré de Tekeli-li. Le public réagit bien au Black Atmosphérique de TGOO. A la basse, on peut reconnaître Benoit Claus qui officie aussi dans Gorod. Après Antartica, Benjamin nous annonce qu’ils vont jouer pour cette occasion un nouveau titre qui se nomme Dreams of the Nuclear Chaos. Cette composition qui est assez rentre dedans, passe bien auprès du public. Même si TGOO a eu un peu plus de temps que les dernières fois, quarante minutes, ça passe vite. Le concert se termine de belle manière avec Mare Infinitum. Les musiciens de The Great Old Ones comme d’habitude ont fait le job, ils sortent sous les ovations du public. En enchaînant de telles prestations, TGOO prouve qui n’usurpe pas la bonne place qu’il a dans le paysage de la musique extrême en France !
 
 
Setlist de The Great Old Ones:
 
01. The Shadow Over Innsmouth
02. When the Stars Align
03. Antarctica
04. Dreams of the Nuclear Chaos
05. Mare Infinitum

 

14h20-15h00: In This Moment – Mainstage 1 (Didier)

Je ne connaissais pas du tout In This Moment, c’est mon collègue Christophe qui m’en a parlé. Lui étant fan inconditionnel file se caler dans les premiers rangs, je reste tranquille sur notre spot. Le concept du groupe est assez original et étrange, mélange de danse et de metal. Le groupe est en effet mené par Maria Brink qui effectue à chaque morceau de véritables chorégraphies. Elle est accompagnée d’une doublure danseuse à la même silhouette de sorte que par moment, avec leurs costumes et leurs masques, on ne sait plus qui est qui. Souvent, la doublure file se changer pendant que Maria interprète la fin du morceau, puis elle réapparaît dans une nouvelle tenue, sur l’intro du morceau suivant, laissant à Maria le temps d’elle aussi se changer. Tous ces changements de costumes s’effectuent dans une cabine d’essayage en plein centre de la scène, décorée d’une grande croix et entourée de deux cornes gonflables un peu chahutées par le vent. Maria chante avec un micro tour de tête et garde en permanence ses mains libres pour danser. Elle porte souvent un masque, des robes vaporeuses et se la joue prêtresse metal.  Elle est entouré de deux guitaristes, d’un bassiste et d’un batteur, tous grimés. Globalement la musique proposée par In This Moment est assez lourde, plutôt mid-tempo, et je l’avoue je n’ai pas trop réussi à rentrer dans le concept proposé.

Setlist de In This Moment :

01. Blood
02. River of Fire
03. Adrenalize
04. Roots
05. Big Bad Wolf
06. Whore

15h50-16h35: Iced Earth - MainStage 1 (Deicide5000)

J’ai adoré Iced Earth, surtout la période Dark Saga (1996) avec Matt Barlow au chant.  J’avais apprécié le remplacement par Tim Ripper Owens, mais c’est la musique qui ne suivait plus en qualité. Les membres sur scène ne sont pas d’origine à part Jon Schaffer (guitariste fondateur).  La performance vocale est bonne et ne déshonore pas les chansons. J’attends désespérément qu’ils jouent la chanson titre de l’album Dark Saga dont ils joueront pourtant deux titres, mais je me contenterai de Vengeance is Mine, thrash chevauchant, et de The Hunter. Le dernier album, Incorruptible (2017) est assez peu représenté avec seulement trois chansons, mais comme ce n’est pas le meilleur, on ne les contredira pas. La bande à Jon Schaffer ne pouvait pas finir son concert sans sa ballade, l'hymne incontournable Watching Over Me. C’est pour ça qu’on les aime, ceux-là ! Pour aller plus loin, mettez la main sur l’irremplaçable Live in Athens (1999), représentatif de (pour moi) la meilleure période du groupe.

 
Setlist d'Iced Earth :
 
01. Great Heathen Army
02. Burning Times
03. Dystopia
04. Seven Headed Whore
05. Vengeance Is Mine
06. Raven Wing
07. Angels Holocaust
08. The Hunter
09. Watching Over Me
 
14:20-15:00: Exumer - Altar (Jean Mich’Hell)
 
C’est sur les conseils de l’ami Deicide5000 que je décide d’aller faire un tour sous l’Altar pour faire connaissance avec Exumer. Bon, il s’avère que le conseil concernait Exhorder mais je ne regrette pas cette erreur de compréhension, merci les 100 db et les bouchons d’oreilles ! Pour la petite histoire, Exumer, c’est deux albums dont Possessed by Fire (reconnu pour sa qualité) pendant les années 86-87 puis extinction des feux jusqu’au retour en forme début des années 2010. Ce qui fait que ce groupe n’a pas forcément drainé beaucoup de public en ce début d’après-midi mais les personnes qui sont présentes ne sont pas là pour faire de la figuration ! Exumer c’est du bon Thrash à l’ancienne qui déclenche dès les premiers accords du pogo à foison. Il faut dire que le chanteur Mern V. Stein se donne comme un beau diable. Il saute partout headbangue, un véritable chanteur Marsupilami qui tient plus d’une prestation de coreux que de thrasheur. Ce qui est d’autant plus amusant c’est que cette énergie, le public lui rend au centuple, le pit grossit au fur et à mesure de la prestation, ce qui le rend de plus en plus ravi et par répercussion encore plus motivé (…) c’est le cercle vertueux du Metal ! Une superbe prestation, malgré un son toujours plus ou moins réussi sous cette tente, mais une motivation sans aucune faille qui aura cassé de la cervicale pour le plus grand bonheur des présents !
Setlist d'Exumer :
 
01. Intro
02. The Raging Tides
03. Brand of Evil
04. Journey to Oblivion
05. The Weakest Limb
06. Catatonic
07. Fallen Saint
08. Vermin of the Sky
09. Dark Reflections
10. Possessed by Fire
 
16h40-17h25 - Killswitch Engage  - Mainstage 2  (Deicide5000)
 
Et le voilà mon concert de l’année ! Killswitch Engage a fait naître le débat entre Jean Mich'Hell et moi. Oui, effectivement, Meshuggah avait un son excellent. En 23 ans je n’ai pas vu une seule prestation des maîtres du djent avec un son en “laisser aller”. Mais pour moi, faire le sound check de KSE est bigrement plus difficile avec une ampleur de tonalités différentes, du chant et du beuglement, pas que du beuglement, des solos construits et reconnaissables, pas des dérives…  Bon, vous avez compris, je ne crache pas sur le son de Meshuggah (excellent, j’ai dit!). Cependant, celui de KSE était écrasant de clarté, de précision, définition, bref le panard des oreilles.  Voilà qui est dit ! Un son de malade, laissant seul celui de la prestation de Rammstein en 2016 pour le rivaliser. Côté performance scénique, on peut compter sur Jesse Leach (dont plusieurs personnes ignorent qu’il est le chanteur d’origine), très en forme et juste, arborant une coupe à l’iroquoise peroxydée. Les autres membres sont tous les mêmes depuis qu’ils ont cassé la baraque avec The End of Heartache (2003) : Justin Foley (le batteur au petit drumset qui t’écrase, tellement il sait le faire sonner), le discret Joel Stroetzel (guitare), le remuant Mike d’Antonio (basse, mais surtout cascades) et le cinglé façon “Looping” dans l’Agence tous risques, j’ai nommé Adam Dutkiewicz. Adam surprend son monde en nous insultant façon Devin Townsend, arborant son petit short moulant façon Captain America, son débardeur et son foulard. Tous les tubes y passent. A Bid Farewell est l’occasion pour Adam Dutkiewicz de se dandiner le popotin dos à nous, en plein centre de la scène.  Je n’accroche pas trop sur le dernier album Incarnate (2016) mais le reste est top. Je n’ai pas headbangué à ce point depuis des années….. On a droit à l’hymne The End of Heartache. On a même droit à l’ultrapositive In Due Time, c’est ça qui différencie ce groupe des autres, de la bonne humeur, de l’humilité et du perfectionnisme (merci Adam). Pour finir et rendre la scène, le groupe entonne le célèbre Holy Diver de Dio (pas ma préférée, tant pis car c’est la seule qu’ils jouent).
 
Setlist de Killswitch Engage :
 
01. Strength of the Mind
02. A Bid Farewell
03. Life to Lifeless
04. Hate by Design
05. Always
06. My Last Serenade
07. Rose of Sharyn
08. The End of Heartache
09. My Curse
10. In Due Time
11. Holy Diver
 
17h30-18h20: Accept - Mainstage 1 (Didier)
 
Impossible pour moi de zapper Accept, un des groupes qui a bercé ma jeunesse. J’avais déjà vu Accept au Hellfest en 2013 et déjà aimé la prestation du groupe et notamment de son chanteur Mark Tornillo dans le rôle d’Udo (que je n’aurais jamais pu voir avec Accept). Le groupe délivre encore une prestation énorme. Le son n’est pas fabuleux, faute à beaucoup trop de basses, j’ai du mal à comprendre pourquoi les responsables son ne l’entendent pas. Mais bon, la setlist me console. Je suis aux anges avec les vieux hymnes, et quand on entend les réponses du public sur les refrains de Princess Of The Dawn par exemple, on comprend que les Allemands ont marqué le heavy metal à jamais. Quand l’intro (souvent inutilement controversée) de Fast As A Shark résonne, c’est du délire (mesuré) dans la foule. On se rend compte que cet album (Restless And Wild) sorti en 1982 a influencé pas mal de groupes de metal (heavy mais aussi thrash) depuis. Une vraie tuerie ! Les guitaristes sont précis et nous découpent de leurs riffs, tout en réalisant de petites chorégraphies synchronisées. La foule répond encore bien sur les refrains mythiques du groupe que sont Metal Heart et Balls To The Wall, avec lequel il terminent leur court, mais intense, set. Merci.
 
Setlist d’Accept :
 
01. Die by the Sword
02. Pandemic
03. Restless and Wild
04. Princess of the Dawn
05. Fast as a Shark
06. Metal Heart
07. Teutonic Terror
08. Balls to the Wall
 
17h35-18h20: Exhorder - Altar (Deicide5000)
 
Ah la claque... que ça aurait pu être... Je suis fan d’Exhorder depuis leur album The Law (second et dernier en 1992)…et c’est précisément en 1992 que Exhorder s’est produit pour la dernière fois en France. Kyle Thomas (chant) l’a bien souligné et ça m’a bien agacé…. A l’époque, le son devait être meilleur et joué avec foi par leurs créateurs. Là, c’était moyen et pas aussi rageur. The Law est leur album le plus abouti et malheureusement on a droit à cinq chansons sur huit de leur premier album, Slaughter in the Vatican (1990), erreur de mon point de vue. Mon analyse, c’est qu’un bassiste metalleux, slappeur fou à ses heures, aussi capable que Frankie Sparcello (RIP) ne se retrouve pas aussi facilement et le travail réalisé sur The Law en est moins abordable (je pense à Un-Born Again notamment). Kyle Thomas rend hommage à Ralph Santolla (Deicide, Obituary) juste après The Law. On n’a pas d’arpège en clair sur The Law pour le break, désolé mais ça dénature la chanson car c’est ce break qui fout la pâtée dans ce morceau. Ceux qui pensent à Pantera en parlant d’Exhorder ont certainement ce morceau-là en tête. Le finish est sans surprise, sur le tube Desecrator, qui aurait demandé plus de matos pour être aussi écrasant que sur album. J’ai donc rajeuni pendant trois quarts d’heure, merci les gars même si j’ai mes regrets….(ne pas les avoir vus en 1992 !).
 
 
Setlist d'Exhorder :
 
01. Death in Vain
02. Homicide
03. Unforgiven
04. Legions of Death
05. The Law
06. (Cadence of) The Dirge
07. Slaughter in the Vatican
08. Desecrator
 
19h20-20h20: Amorphis - Altar (Didier)
 
Je ne remercierai jamais assez Fifi de m’avoir fait découvrir Amorphis avec le DVD/CD de Forging The Land Of Thousand Lakes. Quel choc pour moi qui aie beaucoup de mal avec le chant growlé. Pour moi, la façon dont Amorphis et son fabuleux chanteur Tomi Joutsen arrive à mixer dans les albums plus récents du groupe (depuis Skyforger) les deux chants clair et growlé est absolument parfait. J’adore tout ce qu’ils ont fait depuis. Impossible donc de les rater au Hellfest, quitte à devoir me déplacer en Altar pour l’occasion, et ça sera d’ailleurs ma seule incursion en tente extrême de la semaine. J’aurais préféré qu’ils soient programmés sur une Mainstage, franchement ils font une certaine unanimité parmi les metalleux et y auraient largement mérité leur place. Le set commence par un cafouillage, puisqu'ils doivent lancer deux fois leur bande son de l'intro de The Bee, premier titre du dernier album et titre d'ouverture du concert donc. La tente Altar s’est bien remplie, je suis venu en avance pour me reposer et me placer idéalement. Malheureusement, le son n’est pas au top. Il est trop fort globalement, et surtout les claviers sont sur-mixés. Heureusement le chant de Tomi est bien mixé et il est juste incroyable. La déco du set est super sympa mettant en avant la pochette de leur dernier album, Queen Of Time. Le public répond bien à Tomi quand il nous demande si on connait déjà leur dernier album qui vient de sortir. Ils en interprètent d’ailleurs quatre titres sur les onze de la setlist. Le reste est constitué de morceaux tout aussi géniaux les uns que les autres (Silver Bride met le feu une première fois, The Castaway une seconde). Pour les détracteurs que j’ai pu entendre, il est vrai que les musiciens ne bougent pas trop et qu’ils laissent cette tâche à Tomi, qui lui est au top, avec ses cheveux de dingue et son gros micro ; mais bon, on n'est pas obligé de slammer sur tous les groupes, hein, ni de forcément participer à un circle pit pour montrer qu’on aime la musique d’un groupe. Pour moi y’a pas photo, comme avec Pain Of Salvation en Altar l’année dernière, c’est un des meilleurs moments de mon Hellfest, et j’aurais aimé une setlist un peu plus longue. En tous cas, aucun regret d’avoir zappé Dave Mustaine sur la Mainstage au même moment.
 
 
Setlist d’Amorphis :
 
01. The Bee
02. The Golden Elk
03. Sacrifice
04. Silver Bride
05. Bad Blood
06. Wrong Direction
07. Daughter of Hate
08. Against Widows
09. The Castaway
10. Death of a King
11. House of Sleep
 
19:20-20:20 Baroness-The Valley (PhilippeC)
 
Après avoir fait  quelques  photos sur le premier titre d’Amorphis sous The Temple, je me suis précipité vers The Valley pour y voir Baroness. Le groupe étant là l’année dernière, je m’attendais donc à un show spécial, mais pas à ce point-là… Le concert a commencé, j’arrive à la fin de Foolsong, apparemment le premier titre. Sur scène, assis sur des chaises, Gina et John commencent avec des guitares acoustiques les premiers accords de March To The Sea. Nick le bassiste, lui, est derrière un synthé, mais il n’y a pas de batterie. A la fin de cette version se dégage une grande émotion, vite partagée entre les milliers de personnes présentes sous the Valley et le groupe. Surpris par la clameur des applaudissements, Gina et John s’envoient des regards étonnés. John nous explique que, pour des raisons familiales, Sébastian le batteur a dû repartir d’urgence auprès des siens. Et que ne voulant pas annuler, ils ont passé l’après-midi à répéter. Acclamé par la foule, les yeux un peu humides, nos trois compères nous interprètent Green Theme, puis Cocainium. Comme pour March To The Sea, ces deux titres sont très réussis et se sera comme ça tout le set. Les morceaux choisis, pour élaborer cette setlist, se prêtent bien à une version acoustique. Cela fait ressortir le côté folk de certains comme Chlorine & Wine et Board Up the House et ça rajoute de l’intensité à d’autres comme Try to Disappear ou Shock Me (un grand moment !). Tout le long du set, entre chaque titre, le groupe est acclamé, les applaudissements fusent, on sent bien l’émotion qui envahit les trois musiciens, une vraie communion se passe entre eux et nous. Baroness clôt cette belle parenthèse par Eula qui est encore un moment d’une grande intensité émotionnelle. Voilà c’est fini, une clameur monte, qui va bien au-delà de The Valley. Gina, John et Nick sont ovationnés pendant plusieurs minutes ; très émus, ils nous saluent, puis c'est le silence… Une bonne partie du public reste un long moment dans the Valley, figée par ce choc émotionnel. Des regards chargés de larmes se croisent, petit à petit nous réalisons que nous avons assisté à un moment magique qui restera longtemps gravé dans nos mémoires et dans l’histoire du festival !
 
 
Setlist de Baroness :
 
01. Foolsong
02. March to the Sea
03. Green Theme
04. Cocainium
05. Little Things
06. If I Have to Wake Up (Would You Stop the Rain?)
07. Chlorine & Wine
08. Board Up the House
09. Try to Disappear
10. Shock Me
 
20h40- 21h35: Septicflesh The Temple (Jean Mich’Hell)
 
Septicflesh est très attendu ce soir sous le Temple, une belle foule est là pour attendre les Grecs de pied ferme. J’avais été charmé par Codex Omega et j’avais envie de me faire une bonne dose de cet excellent album en live. C’est donc avec une grande satisfaction que le quatuor débute par Portrait of a Headless Man, extrait donc de leur dernière livraison, et l’ambiance est de suite au RDV (même si j’aurais aimé un petit Dante’s Inferno qui, je trouve, est parfait en titre d’ouverture, et sera finalement oublié snif, snif…), le public est au taquet d’entrée et Seth sait y faire pour encourager sans cesse son public. Seth qui joue (ou pas ?) ce soir avec une épaule en vrac. Il essaie de garder une sorte d’épaulière afin de ne pas aggraver sa blessure mais le bougre fait valser tout ça au bout de quelques minutes, ben parce que ça l’emmerde clairement. Il tiendra tout de même son rôle de frontman haut la main, enfin d’une seule main parce que l’autre, il n’arrivera pas à la lever… Et puis niveau show, les Grecs assurent aussi, une setlist en béton, un groupe agréable et expressif, des lumières aux petits oignons, c’est la grande classe. Je les avais vus l’année dernière sur un autre festival, et en salle, et ils ne m’avaient vraiment pas fait cet effet, une très belle prestation. Et le public leur rend bien, ça pogotte dans tous les sens, j’ai même droit à un concours de hedbanging de chevelu juste devant moi. Les titres comme Martyr, Communion ou Anubis font un véritable carton. Le groupe aura réussi une belle démonstration de puissance ce soir.
 
 
Setlist de Septicflesh :
 
01. Portrait of a Headless Man
02. The Vampire from Nazareth
03. Martyr
04. Prototype
05. Pyramid God
06. Enemy of Truth
07. Communion
08. Persepolis
09. Anubis
10. Dark Art
 
21h30-23h30: Iron Maiden – Mainstage 1 (Didier)
 
Et dire que j’ai hésité à rester voir Maiden encore une fois sur la Mainstage ! Quelle erreur j’ai failli commettre ! Mais pour ma défense, je préciserais que j’avais été déçu par la prestation de 2014, là où Aerosmith m’avait complètement bluffé, Maiden m’avait déçu faute à un son brouillon (celui d’Aerosmith était tellement exceptionnel). Mais bon il est 21h30, la foule est bien dense, je suis là, pas trop mal placé pour les deux heures de show annoncées. Étonnamment, c’est Iron Maiden qui assure la tête d’affiche du dimanche, sorte de conclusion de cette édition 2018 encore bien riche. L’intro est envoyée avec Doctor Doctor de UFO, la scène est belle, transformée en une sorte de réplique d’un champ de bataille. Après un extrait de speech de Winston Churchill, c’est une première explosion de joie dans la foule quand nous reconnaissons Aces High. Le son est EX-CEL-LENT ! Tout est bien mixé contrairement à il y a quatre ans où toutes les guitares se mélangeaient. Bruce est super en voix, c’est énorme, il est en forme, il bouge de partout sur les différentes parties du décor, il rayonne littéralement. Seul hic sur le décor de guerre du début et qui restera pendant trois morceaux, c'est qu'il cache complètement Nico assis derrière sa batterie. Pendant Aces High, un superbe Spitfire gonflable est déployé au dessus de la scène. Bruce explique à la fin que c'est une réplique d'un vrai. C'est vrai que ça a de la gueule bien que ce soit une structure gonflable. Bruce nous parle dans un très bon français, ça ajoute encore au capital sympathie déjà haut du personnage. Le deuxième décor apparaît ensuite, style cathédrale, vitraux, c'est magnifique. La batterie de Nico est enfin découverte et elle est décorée du même motif que les vitraux c'est vraiment réussi. Bruce continue d'endosser différents rôles en fonction des morceaux. Il change de veste, utilise parfois un accessoire comme un mousquet et un drapeau français pour combattre un Eddie géant, qu'il finit par terrasser à l'épée (on se rappelle qu'il est, en plus de chanteur et pilote de ligne, champion d'escrime). Le drapeau est adapté au pays hôte, je l'ai vu sur d'autres vidéos, mais c'est sympa. Globalement Eddie est moins présent dans le show que lors du dernier passage avec cette seule apparition. Sur scène, les autres ont l'air aussi très en forme. Jannick continue de faire ses étirements avec sa jambe posée en hauteur, toujours aussi étrange. Dave assure un max sur ses parties de solo, ça fait plaisir à voir. Steve est toujours au taquet, le son de sa basse claque comme jamais, il est le seul en short. Sur The Clansman, il joue son intro avec une basse acoustique posée devant lui sur un trépied. Je suis content d'entendre deux morceaux de l'ère Blaze Bayley, preuve que le groupe reconnaît que ce sont de grands morceaux et preuve surtout que Bruce est un homme bon qui chante les morceaux d'un autre s'ils sont bons. Il aurait pu tut aussi bien y mettre son veto. Il revient de sa loge, cachée sous le décor, équipé d'un lance flamme, on est loin des extravagances de Rammstein mais c'est sympa. Les décors gonflables s’enchaînent et après le Spitfire, nous avons droit à un Icare géant qui vient se brûler les ailes sur le soleil (Flight Of Icarus) puis à une superbe tête du diable sur The Number Of The Beast. La setlist est une setlist de rêve, je ne crois pas avoir croisé un seul déçu dans la foule. Difficile pour moi de contenir mes émotions sur The Trooper, Sign Of The Cross et surtout Hallowed Be Thy Name jouée pour le rappel avant l'éternel Run To The Hills qui clôt ce show énormissime. Quelle leçon des papis d'Iron Maiden après la prestation en demi teinte des jeunots d'Avenged Sevenfold la veille ! Ils viennent saluer pendant de longues minutes, Bruce toujours excité fait une blagounette à Nico en lui baissant son collant, il nous montre ses fesses du coup en se marrant. Je termine par la seule fausse note, venue gâcher ce grand moment, qui se situe au niveau de certains spectateurs complètement irrespectueux du groupe et des autres festivaliers : ils te bousculent pour aller devant, te rebousculent pour aller derrière, passent leur temps à bouger pendant le concert, ou pire encore, se lancent dans des slams casse-couilles du fond de la fosse. Ça fais chier d'être obligé de surveiller ses arrières pendant tout le concert. Manque de respect total. Carton jaune ! Pour finir, juste un dernier conseil, si des fois la tournée actuelle d'Iron Maiden passe par chez vous et que vous hésitez un peu à y aller : foncez tête baissée !
 
Setlist d'Iron Maiden :
 
01. Aces High
02. Where Eagles Dare
03. 2 Minutes to Midnight
04. The Clansman
05. The Trooper
06. Revelations
07. For the Greater Good of God
08. The Wicker Man
09. Sign of the Cross
10. Flight of Icarus
11. Fear of the Dark
12. The Number of the Beast
13. Iron Maiden
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14. The Evil That Men Do
15. Hallowed Be Thy Name
16. Run to the Hills
 
21:30-22:30 Kadavar - Valley (Philippec)
 
Une heure est maintenant passée et je suis toujours dans l’émotion du concert de Baroness. Ayant besoin de bouger mon popotin et taper du pied, je prends à revers la foule qui s’amasse vers les Mainstages pour y voir Iron Maiden et me dirige vers The Valley pour y voir le groupe de stoner Kadavar. Voir c’est vite dit, les Berlinois entrent sur scène dans un épais brouillard, les premiers riffs résonnent, une clameur monte dans The Valley quand le public reconnait le titre Creature of the Demon. La fumée s’estompe, on voit enfin les musiciens, la batterie est très en avant, presque à la limite de la scène, cela  nous permet d’admirer de près le jeu tentaculaire de Tiger. Le son de la guitare de Lupus  sent bon la wah wah et la réverb' à outrance, quant à la basse de Dragon, elle est bien ronflante, ajoutée à la frappe de Tiger, cela nous fait un son bien gras et psyché à souhait ! Après l’Hendrixien Pale Blue Eyes qui a mis le public en transe, nos Teutons graisseux nous placent Skeleton Blues aux riffs bien heavy. Ce titre sorti de Rough Time le dernier album fait mouche, une danse endiablée des testons (headbang) commence, elle ne s’achèvera qu'après les brûlots Doomsday Machine et All Our Thoughts. Avec Into the Wormhole et son riff de basse, Kadavar nous écrase, il est enchaîné au dansant Die Baby Die. Ces deux perles sont aussi extraites de Rough Times. Le son sous The Valley est vraiment terrible cette année, même puissant, on distingue bien chaque instrument, la voix de Lupus est bien audible aussi. Nos trois musiciens ne sont pas très bavards, ils communiquent uniquement avec leurs instruments : chaque roulement, chaque riff, chaque solo c’est l’explosion sous The Valley ! Sur scène aussi ils ont l’air de bien s’éclater, l’ambiance générale est vraiment top… Allez, ces messieurs nous envoient Forgotten Past, une bonne petite vieillerie pour la route. Putain que c’est bon ! Puis on enchaîne, Lupus bidouille son rack et nous sort des sons assez psychés, Dragon enchaîne à la basse suivi par la batterie de Tiger, c’est Purple Sage une pièce de huit minutes qui se trouve sur leur premier album. Le kif est total, j’adore ce morceau, certes les plans de guitares y sont magnifiques mais  on y trouve aussi des parties basse/batterie vraiment hallucinantes ! On n’a pas le temps de dire ouf, ils enchaînent avec Thousand Miles Away from Home, un bon brûlot qui va encore nous faire headbanguer à se rompre la tête et cela continuera sur le titre final le bien dansant Come Back Life. Quelle prestation de la part de Kadavar ! Nous, public de the Valley, étions ému à la sortie du concert de Baroness et là, nous en sortons lessivés. Mais dans les deux cas, ces deux performances nous ont rendus heureux ! Je termine mon Hellfest de belle façon avec la banane, et après ça, je n’ai plus le cœur d’aller voir autre chose ! Donc à l’année prochaine, si Satan le veut !
 
 
Setlist de Kadavar :
 
01. Creature of the Demon
02. Pale Blue Eyes
03. Skeleton Blues
04. Doomsday Machine
05. All Our Thoughts
06. Into the Wormhole
07. Die Baby Die
08. Forgotten Past
09. Purple Sage
10. Thousand Miles Away from Home
11. Come Back Life
 
21h30-22h30: At the Gates - Altar (Deicide5000)
 
At the Gates (ATG), c’est souvent une tuerie et là, ça a encore été le cas. Le death metal suédois dans toute sa splendeur. Avec ATG, c’est soit "toupa-toupa" (motif de batterie basique caisse claire et grosse caisse alternées) pour accompagner les riffs de furieux effrénés, soit la double accompagnée en half-feel à la caisse claire pour alourdir l’ambiance. OK, soit 2 km/h soit 300 km/h, c'est plus clair ? Bon, ce n’est pas sans compter sur Adrian Erlandsson (At the Gates, The Haunted, Cradle of Filth) qui est un vrai épileptique derrière ses fûts. Il est bigrement efficace même si son jeu dans ce groupe fait du rase-mottes comparé à ce qu’il faisait dans Cradle of Filth. Le début de concert est fourni en poudre avec le dernier hit, To Drink From the Night Itself, que je ne trouve pas vraiment bon…. mais suivi de l’éternel Slaughter of the Soul, l’hymne imparable, et d’At War With Reality, le titre éponyme de l’avant-dernier album, purement épique. J’adore le flegme de Tomas Lindberg (chant) qui s’interrompt à un moment pour s’assurer que tout le monde est là de sa propre volonté : “les gars, merci d’être là, mais vous savez qu’Iron Maiden est en train de jouer en même temps que nous ? Z’êtes sûrs ?”. Sa voix continue de déchirer l’Altar et enchaîne les brulôts sanglants. Adrian Erlandsson se charge de la marteau-thérapie, Jean-Mich’Hell appréciera le toupa-toupa... Baroness jouait plus tôt dans l’après-midi sur la scène Valley. Un de leurs musiciens manquait à l’appel sur cette date et c’est ainsi que Baroness a opté pour une prestation façon unplugged. Tomas Lindberg, légèrement décalé par rapport à sa dégaine insensible, nous demande ainsi qui a réussi à ne pas pleurer d’émotion pendant la prestation de Baroness. C’était leur minute de délicatesse, qui ne reparaîtra plus dans le set. Alors, c’est vrai plusieurs chansons se ressemblent mais quand c’est bon... Ce serait comme se plaindre d’avoir du chocolat noir en pinaillant sur le pourcentage. Quand c’est bon, c’est bon (je ne veux pas être cité sur cette phrase légitimante). Death and the Labyrinth est une pure tuerie, le break de “lourdos” qui se débat fait son effet et agit telle une déferlante sur la foule. J’avais déjà vu At the Gates lors de leur précédente venue au Hellfest (je me rappelle m’être étonné qu’Adrian ait coupé ses cheveux façon Rockabilly). Là, c’est fichtrement mieux. Merci les gars, et... Tomas, oui, je savais qu’il y avait Iron Maiden en même temps. Mais comme j’avais déjà à moitié décidé d’aller les revoir à Bercy début juillet, ben je t’ai donné ta chance et tu ne m’as pas déçu.
 
Setlist de At the Gates :
 
00. Der Widerstand
01. To Drink From the Night Itself
02. Slaughter of the Soul
03. At War With Reality
04. A Stare Bound in Stone
05. Cold
06. The Circular Ruins
— El Altar del Dios Desconocido
07. Death and the Labyrinth
08. Under a Serpent Sun
09. The Chasm
10. Heroes and Tombs
11. Nausea
12. Suicide Nation
13. The Book of Sand (The Abomination)
14. Blinded by Fear
15. The Night Eternal
 
00h00-01h00 Exodus - Altar (Deicide5000)
 
Le mur de baffles Marshall est dressé dans l’Altar et quand on voit ça, on sait que c’est là pour sonner. Là où des tonnes de groupes qui n’ont juré auparavant que par le Marshall pour ensuite s’en détourner (le son est pour certains trop reconnaissable, trop typé), Exodus n’en fait rien. “C’est mon fusil, il y en a plein comme celui-ci mais celui-ci est le mien”. Même combat. Et là, ils font parler la poudre. Pour moi, le meilleur acteur sur scène, c’est le son. Un son de guitare lissé, plein de contour, qui t’arrache la gueule et qui tape du pied pour se faire accompagner sans délai par son copain le son de batterie (Tom Hunting ne laisse rien au hasard).  Bref, si vous aimez le son sur Fabulous Disaster (1988), une pure merveille, là vous êtes servis copieusement. Steve “Zetro” Souza est rageur. Il est pour moi la “vraie” voix de Exodus, Paul Baloff (RIP) s’en sortait bien et Rob Dukes ne m’intéressait pas. Quel plaisir même si Steve n’est pas très frais. J’ai déjà vu Exodus à deux reprises coup sur coup à Corona (Californie) dans un petit bar mais ça fait maintenant 10 ans. Le line-up a légèrement changé (Rob OUT, Gary Holt est avec Slayer) mais ça dépote sec. Tom Hunting est imperturbable et son jeu de batterie, précurseur et inspirateur des fous de la descente de toms et des coordinations pieds-mains, me laisse baba. Exodus sans Gary Holt (l’âme du groupe avec Tom Hunting), faut le faire mais ça donne bien quand même. La part belle est donnée à l’album Bonded by Blood (1985) avec presque la moitié du set. J’aurais pour ma part préféré que Fabulous Disaster soit plus présent mais on a déjà de la chance car Toxic Waltz (quelle compo !) est jouée… vers la fin (ils savent qu’on l’aime). Petit coup de gueule : comment laisser une telle légende du thrash (putain : Kirk Hammett de Metallica est un co-fondateur) sous l’Altar et mettre des daubes prépubères en Mainstage ? Bon, au final la performance est très appréciée et ça me laisse une belle impression (le son, putain!) mais c’est la fin du Hellfest, je suis vanné, mal aux pieds, mal au dos et je n’en peux plus.
 
Setlist d'Exodus :
 
00. Funeral Hymn
01. Blood In, Blood Out
02. Deliver Us to Evil
03. And Then There Were None
04. Parasite
05. A Lesson in Violence
06. Blacklist
07. Bonded by Blood
08. The Toxic Waltz
09. Strike of the Beast
 
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