Groupe:

Popa Chubby

Date:

04 Février 2017

Lieu:

Puget Sur Argens

Chroniqueur:

Didier

Je vais vous la faire courte avant que vous me sortiez que Popa Chubby, c’est pas du metal. En fait c’est déjà super bon signe si vous me le faites remarquer, car ça veut dire que vous connaissez le guitariste New Yorkais qui aime la France et qui y tourne régulièrement. Cette fois-ci, sa tournée s’intitule « Popa Plays Jimi », Jimi Hendrix évidemment ! Le fait que Popa joue du Hendrix n’a rien de nouveau. En 1998, Popa participe à un concert hommage à Jimi Hendrix et il fait un carton. Dans la foulée, il sort un triple album, Electric Chubbyland, qui ne contient que des morceaux joués par Jimi Hendrix, certains enregistrés en live, d’autres en studio. Dix ans plus tard, le voilà qui remet ça sur le tapis en proposant une tournée dédiée (ou presque) à Jimi Hendrix. C’est encore notre ami Eric, le boss du Rat’s de Puget sur Argens qui a réussi la prouesse de le faire venir dans notre région, mais comme il attend la foule des grands soirs, le concert est organisé en partenariat avec la mairie de Puget sur Argens et a lieu dans leur belle salle Victor Hugo. C’est aussi la salle qui accueillera Trust le 4 mars, et à ce propos, il faudra peut-être revoir les espaces parking pour la salle, car ce fut un peu délicat pour se garer alors que le concert n’était pas plein, sachant que pour Trust, c’est déjà sold-out. La salle est superbe, et après une sécurité assez poussée, je retrouve l’ami Eric pour collecter mon pass photo. La salle est bien pleine (520 entrées me dit Eric), les buvettes et les snacks tournent bien. Sur la scène tout est prêt, de l’encens brûle, on peut déjà y deviner que le Popa Chubby va opérer en trio guitare/basse/batterie. Popa a la réputation de jouer longtemps, entre deux et trois heures, donc il n’est pas prévu de première partie, c’est quand même dommage.


A 20h30, Popa monte sur scène, avec difficulté. En effet le bougre doit peser dans les 200 kg, il a du mal à se déplacer, on l’aide un peu jusqu’à un tabouret qu’il ne quittera plus de la soirée. Heureusement le tabouret est rotatif, ce qui lui permet de se retourner vers ses deux musiciens. Il faut expliquer aussi que Popa Chubby joue du rock ou du blues mais il ne répète pas, ses deux musiciens doivent suivre, et ils suivent. D’ailleurs ils ne quittent pas des yeux Popa pendant les morceaux. Il faut guetter le moindre geste de patron : hochement de tête, levé de bras, bref, il faut être sacrément attentif. Par exemple, avant un des morceaux pas prévu, il leur lance, « celui-là est en ré et en la, je vous montrerai pour le reste ». Faut se démerder avec ça, t’es un musicien ou tu ne l’es pas...

Le son de la guitare de Popa, une vieille Fender Stratocaster élimée, est assez énorme, même si ce soir il semble avoir des soucis avec des cordes qu’il vient de changer. Du coup il ajuste l’accordage en jouant, un petit coup par ci un autre par là, tout en chantant. Popa donne de sa personne, même s’il est assis, la transpiration coule de son crâne dégarni. Il lance des riffs rageurs et lève son bras tatoué qui doit être aussi gros que ma cuisse. Il joue du Jimi Hendrix bien sûr, mais sans pour autant copier l’artiste. C’est souvent interprété à sa manière dans les longs solos de guitare. Il y a aussi des surprises, c’est lui qui nous l’explique au début : première surprise, avec une reprise de Cream, Sunshine Of Your Love, qu’il nous joue à merveille. Plus tard dans la soirée je remarque que Popa salue en faisant les devil  horns de sa main droite, mais je suis scotché quand il attaque une version musclée de Ace Of Spades de Motörhead. La foule semble apprécier autant que moi. Derrière le blueman se cache le metalleux, je le savais ! La salle communiera avec l’artiste lors d’une magnifique interprétation du Hallelujah de Leonard Cohen, Il l’interprète seul sur la scène après avoir envoyé ses musiciens boire un coup. Toute la salle chante le refrain, « on se croirait dans une église » lance mon voisin. Une église Rock ‘n’ Roll alors.

Parmi les nombreux morceaux de Hendrix j’ai particulièrement aimé Wind Cries Mary, que Popa nous interprète magistralement, et aussi un custom de Foxy Lady version Popa Chubby étonnant. Popa reste la star imposante de la soirée. Ses deux musiciens, Conrad, à la basse et Dave Moore à la batterie, ont chacun leur bref moment de gloire : Conrad dans un solo de basse très Jaco Pastorius, et Dave dans un superbe petit solo très énergique. Le reste du temps, ils assurent en supportant le boss avec un très bon groove.

Popa met un terme à son set et quitte la scène toujours avec autant de difficultés, on comprend qu’il n’y aura pas de rappel. Finalement il aura joué un peu moins de deux heures, dans une salle bien pleine et avec un son parfaitement bien réglé. Il se présente quelques minutes plus tard au stand merchandising pour signer ses CD et faire des photos avec ses fans. Le gars qui se balade depuis le début de la soirée avec sa guitare sur le dos la lui fait signer. Elle prend tout à coup une certaine valeur. Au final encore une belle soirée de plus à mettre au compte d’Eric le magicien qui a fait (et continue de faire) jaillir la bonne musique dans le Sud-Est de la France.


 
Setlist de Popa Chubby :

Désolé mais même ses musiciens ne la connaissent pas :-)