Groupe:

Kreator + Sepultura + Soilwork + Aborted

Date:

25 Février 2017

Lieu:

Toulouse

Chroniqueur:

Deicide5000

Le Sud-Ouest s’est donné rendez vous ce soir au Bikini, salle mythique proche de Toulouse (Ramonville). Le Bikini affiche complet et, à part la dernière fois pour Behemoth en Octobre dernier, je n’ai jamais vu autant de monde. L’affiche est magique et fait figurer des pointures dans chacune de leur catégorie. Elle regroupe en une soirée Kreator, Sepultura, Soilwork et Aborted. Autrement dit, les leaders du thrash allemand et brésiliens, ceux du death metal mélodique suédois et les bons gros bouchers belges.

Seul l’horaire est déconcertant (pas de jeu de mot). Ouverture des portes à 17h00, c’est plutôt l’horaire salon de thé… Et pour cause, je comprendrai plus tard dans la nuit que Le Bikini enchaine sur une Drum’n Bass party à minuit. C’est vers 23h30 que deux mondes se croisent. Notre “after” coïncidera avec leur “before”. 

En tout cas, cette affiche draine “sérieux”. Je retrouve tous mes potes du Sud-Ouest : les Bordelais (Benji, Adrien, Romuald), les Gersois (Dino, Julien, Kiko), les Toulousains, les Basques (Yan), les Béarnais (Chris et Thom-Thom), bref la crème de la crème est là ce soir (désolé pour ceux que j’ai oubliés). J’ai aussi échangé plus tôt dans la journée avec un groupe de metalleux tout droit venu de Mulhouse. Comme quoi, certains viennent de bien loin. Y a même notre chroniqueur Jean-Mich'Hell d'Angoulême (ça reste un peu Sud-Ouest) que je devais voir mais pas de pot, ça s'est pas fait ce soir-là.

Aborted

Allez, on se met dans l’ambiance. C’est aux Belges d’Aborted que revient d’ouvrir cette soirée. Le public est rapidement dedans. Je n’ai encore jamais vu ce groupe auparavant (c’est bien le seul groupe dans ce cas-là ce soir…). Sven de Caluwé (chant) fait le show à lui tout seul. Les gratteux sont présents mais quand je vois Sven, ben je me dis que les autres sont sa “déco”.  Invitation au circle pit, wall of death, Aborted mène la charge et montre à tous ce que sera la soirée.

Le set fait la part belle à leur actualité et leur album Retrogore sorti en 2016. Le set passe assez vite, première partie oblige. L’actualité de ce soir est l’anniversaire du bassiste qui a droit à un gâteau qui lui est amené sur scène par un des gars de SPM (la prod de ce soir). Sven, dans un français impeccable (normal), nous livre le commentaire sur le gâteau : “ben c’est du gâteau à la bite, parce que t’aimes ça… la bite je veux dire, le gâteau c’est pour faire passer le reste”. Charmant.

Chapeau pour la déco avec les cadavres dans leur cercueil.

Je suis personnellement intrigué par le petit bonhomme derrière les fûts. Du blast mais pas que, des structures alambiquées mais pas que, des passages super rapides mais … aussi des passages bien lourdaux, oppressants. Ken Bedene est d’une décontraction qui laisse perplexe. Tapis de double, blast, tout y passe et le tout avec du groove. Et le gars reste impassible, comme s’il passait sa journée au bureau façon “clavier souris”. Son look de geek contribue fortement à cette image. Je l’ai croisé au bar plus tard dans la soirée et le terme “apaisé” lui va très bien.

Amateurs ou non du groupe, je vous invite à une petite écoute de Cadaverous Banquet, une pure merveille de tuerie. Sur la gratte et sur la batterie, dur de trouver aussi tordu et groovy. La prestation de ce soir, servie par un son de malade me donne l’envie d’aller me renseigner un peu plus sur ce groupe.

Pour ceux que ça intéresse, l’outro se gère avec un passage de Mickael Jackson.

 

Setlist de Aborted :

01. Divine Impediment
02. Cadaverous Banquet
03. Meticulous Invagination
04. Retrogore
05. Coffin Upon Coffin
06. Termination Redux
07. Bit by Bit

 

Soilwork

La salle est chauffée, c’est bon, les grands (les plus grands) groupes peuvent enchainer. Soilwork entre en scène et je constate quelques défections. Il y a celle de Dirk Verbeuren bien connue depuis mai 2016, mais je note aussi l’absence du bassiste et du deuxième guitariste, outre Sylvain Coudret. Ca fait trois titulaires (incluant Bjorn Strid au chant et Sven Karlsson aux claviers) soit seulement 50% du groupe. A la basse, j’ai remarqué un guitar tech et à la batterie c’est Bastian Thusgaard, le remplacement (temporaire ?) de Dirk.

Soilwork ouvre comme il le fait depuis sa sortie sur The Ride Majestic. C’est intense dès le départ, ça speede, ça groove, bienvenue sur la planète Soilwork. On enchaine avec Nerve et là, ceux qui ne bougeaient pas s’y mettent.

Bjorn, comme à son habitude, démontre une maîtrise de haut vol quand il s’agit de l’interaction avec le public.  Il jette son dévolu sur un excité qui est intronisé “capitaine de soirée”, comprenez “suivez-moi dans mon délire”. Il sert donc de guide dans le circle pit.

La qualité du son est plutôt décousue. J’ai eu parfois des difficultés à reconnaître certains passages. Mais comme je suis un inconditionnel, j’ai du mal à être déçu. Le guitariste “live” (connait pas son nom) joue bien son rôle et nous fait plusieurs démos de solo à genoux (voir photo) comme au bon vieux temps. En fait, ça ne se fait plus trop, va savoir pourquoi.

Je ne me lasse pas des poses de Sylvain Coudret dans son numéro de “c’est moi qui fait le solo, je viens au milieu de la scène prendre le soleil”.

Des potes me diront que la prestation du batteur sur Nerve était perfectible. J’étais concentré sur la prise de vue, et de mon point de vue (pas forcément le meilleur quand on est juste devant la scène), ça allait.

 

Setlist de Soilwork :

01. The Ride Majestic
02. Nerve
03. Rise Above the Sentiment
04. Bastard Chain
05. The Living Infinite I
06. The Chainheart Machine
07. Two Lives Worth of Reckoning
08. Late for the Kill, Early for the Slaughter
09. Stabbing the Drama

 

Sepultura

Ca fait bien longtemps que je n’ai pas vu Sepultura. La dernière fois, c’était à Sète, au Théâtre de la Mer, en partage d’affiche avec Napalm Death et Walls of Jericho. Pour moi, la révélation, c’est Eloy Casagrande, le batteur. Il est taillé comme un BIG JIM.

Ce soir, la bande à Derrick (le chanteur, pas l’insp….) ouvre pour Kreator. On se disait à plusieurs que dans les années 90, c’est plutôt les Allemands qui auraient ouvert pour les Brésiliens mais bon, la roue tourne.

Je fais partie de ceux qui apprécient le virage entamé sur le dernier album Machine Messiah plutôt bien représenté avec cinq chansons sur les douze. On aura quand même droit - et faire différemment ne passerait pas - aux grands classiques que sont Inner Self, Desperate Cry, Arise, Refuse/Resist et Roots. C’est rythmé.

Desperate Cry subit un relooking côté batterie, c’est créatif. Cymbales d’effet dans tous les sens, descentes de tom-tom improbables, il en met plein partout. C’est sans doute un peu “too much” car il est difficile de faire mieux qu’Igor Cavalera sur cette partition très réussie. Le batteur est super physique, un de mes potes arrivé tôt dans l’après-midi (pour la “before”) l’a vu revenir de courir.

Le son pour moi est insuffisamment défini. Une seule guitare, celle d’Andreas Kisser, ça peut marcher mais là, sur scène, ça me parait un peu faiblard sur certains morceaux.

 

Setlist de Sepultura :

01. I Am the Enemy
02. Phantom Self
03. Choke
04. Desperate Cry
05. Alethea
06. Sworn Oath
07. Inner Self
08. Resistant Parasites
09. Refuse/Resist
10. Arise
11. Ratamahatta
12. Roots Bloody Roots

 

Kreator

Kreator va sortir le grand jeu ce soir. Le show et la scène font l’objet d’un réel soin. La scène est sophistiquée avec une surélévation dans le fond derrière la batterie et des rampes d’accès sur les côtés pour faciliter la circulation des musiciens. Seul le bassiste appréciera la ballade, les autres préférant sans doute être plus proches du public.  La scène est également agrémentée d’écrans dont le contenu sera ajusté aux chansons, le décor est vraiment très pro et digne d’un headliner. C’est vraiment la grande classe.

On aura droit à du lancer de gros pétales, des jets de flamme, des écrans vidéos, un jeu de lumière très au point. Bref, tous les artifices y passeront. J’ai encore du mal plusieurs jours après le concert à m’en remettre (c’est peut-être l’”after” dont je me remets mal en fait).

La petite musique de Choir of the Damned retentit et, comme c’est l’intro de l’album Pleasure to Kill (1986), je m’attends au massacre mélodique qu’est Ripping Corpse. Que nenni, voyage dans le temps jusqu’en 2009 avec Hordes of Chaos (a necrologue for the elite) et une explosion de pétales. A défaut de confettis, on a des gros pétales projetés en l’air par des canons disposés en front de scène.

La représentation des glorieux teutons est lancée ! Puis c’est au tour de Phobia, extrait d’Outcast (1997) très bien emmenée. Ce que scande Mille "Is there someone following you....etc" est directement repris par la foule, quelle réussite ! A la troisième chanson, voilà enfin le nouvel album avec Satan is Real puis Gods of Violence. Ca m’a un peu surpris qu’ils ne commencent pas par une chanson du nouvel album… On notera dans la setlist qu’il n’y a pas vraiment de temps mort. Ca bastonne sérieux de bout en bout.  

En dehors de quelques “Merci beaucoup”, Mille Petrozza (chant) ne s’aventure pas bien loin, et pourtant combien de fois a t-il joué devant nous, ses honorables voisins ?

Je profite de la fin de session photo pour déambuler dans le Bikini. Ca respire mais il y a vraiment des endroits qui m’interpellent à l’étage. Certaines personnes ont le son mais pas l’image et ça leur va… Va comprendre.

Je prends littéralement mon pied sur des vieux morceaux comme Extreme Agression très bien exécuté ou People of the Lie. Eh oui, je suis un peu classique.

Après une pause “magnéto” en diffusion de The Patriarch, tiré de Violent Revolution (2001), c’est parti pour la dernière ligne droite du show. On a droit à un grand lancer de flammes sur Violent Revolution, la chanson titre. Ah ça fait du bien de la ré-entendre celle-là, signe du renouveau du début des années 2000. Tout cela suivi par le célèbre… “It’s time to raise the flag of hate…”, ok vous avez compris, c’est le gimmick incantatoire du père Petrozza. Une invitation s’ensuit à se lâcher avec de la “bonne haine”, pas la mauvaise… Et bing c’est parti à tout berzingue.

Under the Guillotine se consomme sans faim et c’est l’heure du finish sur Pleasure to Kill …on commence avec cet album et on finit le concert avec lui ! On est même incité à profiter de cette dernière opportunité de nous “entretuer”.

Même si on n’est pas au top de l’interaction avec le public, cela suffit à embarquer tout le monde dans l’univers Kreator. Ce groupe fait partie du top sur scène, pas d’effluves, pas trop de gesticulades mais une livraison aux coutures soignées.  

 

Setlist de Kreator :

01. Choir of the Damned (magnéto)
02. Hordes of Chaos (A Necrologue for the Elite)
03. Phobia
04. Satan Is Real
05. Gods of Violence
06. People of the Lie
07. Total Death
08. Mars Mantra (magnéto)
09. Phantom Antichrist
10. Fallen Brother
11. Enemy of God
12. From Flood into Fire …
13. Apocalypticon (magnéto)
14. World War Now
15. Hail to the Hordes
16. Extreme Aggression
17. Civilization Collapse 


Rappels :

18. The Patriarch (magnéto)
19. Violent Revolution
20. Flag of Hate
21. Under the Guillotine
22. Pleasure to Kill