Groupe:

Fall Of Summer 2017 : Jour 2

Date:

09 Septembre 2017

Lieu:

Torcy

Chroniqueur:

hourkach

Pour la quatrième année consécutive, le lac de Torcy accueille le Fall Of Summer et sa horde de festivaliers prêts à affronter deux jours de décibels et de bières en tout genre. Malheureusement, cette nouvelle édition du FOS a été marquée par l'intrusion d'un invité bien plus coriace que les circle pits ou la boisson, j'ai nommé la pluie ! Je n'ai pas pû assister au premier jour du festival mais ceci est peut être un mal pour un bien car lorsque j'arrive sur place le samedi matin, les tentes et le moral des festivaliers baignent dans une bouillasse et un marasme indigne d'une telle affiche. Qu'à cela ne tienne, je n'ai pas fait cinq-cents kilomètres de bagnole pour tenir un blog météo et je fonce à l'intérieur du site, motivé comme jamais.

Après une p'tite balade au milieu des flaques d'eau et des stands de merchs, le soleil pointe enfin le bout de son nez et provoque le début des hostilités avec l'arrivée sur scène des Angevins de Ende. Il est toujours difficile pour un groupe d'ouvrir le bal car beaucoup de festivaliers se remettent souvent du premier jour en traînant leurs corps enivrées vers les douches et en fumant de nombreuses clopes pour chercher la force de repartir au combat. Ce n'est pas le cas ici car le devant de la scène se remplit rapidement avec les premiers sons de guitare et les multiples vociférations du chanteur. J'avoue ne pas bien connaître ce groupe de black français mais je ne vais pas regretter d'avoir affronter le périph' nord pour venir. Dès les premières notes, la noirceur de Ende vient me glacer le sang avec son lot de riffs destructeurs, ses blasts endiablés et le chant haineux de I. Luciferia.

 

Malgré les immenses flaques devant l'estrade, le public est bien là et encourage chaleureusement chaque note et accélérations délivrées par le batteur Thomas Njodr. Même si Ende vient tout juste de sortir un album (Emën Etan), cela ne l'empêche pas de proposer une setlist variée issue de ses trois opus précédents, Whispers Of A Dying Earth, The God's Reject Demo MMVIII et The Rebirth Of I. Des titres comme Den Glemte Skogen, Black Sorcery Of The Great Macabre ou encore Empty me plaisent particulièrement avec leur ambiance sombre et leurs changements de rythmes assassins. A ce propos, chaque composition comprend des passages bien lourds et puissants ce qui renforce considérablement l'impact de la musique délivrée et vient chatouiller les nuques des nombreux headbangeurs venus retrouver un second souffle après une première journée difficile.
Après un Quintessence Of Evil froid et ravageur, Ende tire sa revérence sous les applaudissements nourris de la fosse. Franchement, si vous ne connaissez pas ce groupe, faites comme moi et jetez-vous sur leur discographie car je vous promets que vous ne serez pas déçus !

Setlist de Ende :

01. Intro
02. When Crows Flew above Märhn
03. Black Sorcery Of The Great Macabre
04. Cylenchar
05. Das Hexenhaus
06. Interlude
07. Den Glemte Skogen
08. Camerula
09. Whispers Of A Dying Earth
10. Empty
11. Quintessence Of Evil

Il est midi et c'est désormais au tour de Crescent de nous accueillir du côté de Torcy plage sur la deuxième scène du festival. Avant de rentrer dans le vif du sujet, je tiens à souligner la beauté du site sur lequel je me trouve car la scène "Blackwater" se situe sur une petite plage en bordure de lac et offre une vue tout simplement imprenable. Rien à voir avec cette daube de Paris plage que les médias tentent de nous vendre chaque année ! C'est donc avec les yeux ébahis et les pieds dans le sable que je suis la montée sur l'estrade du quatuor égyptien. La musique de Crescent est un savant mélange de Death pur-sang et de parties plus atmosphériques créant une ambiance "orientale" sombre et terrifiante. Le public ne s'y trompe pas et même si la fosse est moins fournie que pour Ende, l'ambiance monte vite d'un cran grâce à un public de connaisseurs. Le drapeau égyptien est arboré par un fan du groupe et semble décupler la hargne du frontman Ismaeel Attallah et de ses trois compagnons de route. Les guitares sont puissantes, les changements de cadence sacréments violents et la voix du chanteur bien profonde. Crescent enchaîne les titres de son album Pyramid Slaves avec une technique irréprochable et produit une cinquantaine de minutes de show qui valaient le coup d'être vu.

Setlist de Crescent :

01. Intro
02. Through The Scars Of Horus
03. Sons Of Monthu
04. Beyond The Path Of Amenti
05. Reciting Spells To Mutilate Apothis
06. Obscuring The Light

Retour sur la scène "Sanctuary" avec le Heavy des New-Yorkais de Toxik. Je ne vais pas vous baratiner, je ne pourrai jamais écouter ce style de musique car je suis viscéralement attaché au Death et au Black metal. Toutefois, je dois avouer que la prestation scénique des Ricains m'a beaucoup plu car le groupe a de l'expérience et sait mettre l'ambiance en partageant sa passion avec le public. Charles Sabin passe son temps à courir partout pendant que le guitariste Josh Christian étale sa technique avec de nombreux soli bien stylés. Au bout de quelques titres, les parapluies font malheureusement leur retour mais n'entament en rien la motivation des festivaliers hypnotisés par la rage délivrée. Le frontman continue d'haranguer la foule et les premiers circle pits du samedi voient le jour sous l'oeil amusé des membres d'Immolation venus soutenir leurs vieux potes de New-York.

Toxik balance bien entendu de nombreux morceaux de leurs albums Think This et World Circus mais varie également les plaisirs en jouant les titres Stand Up et PSYOP tirés de leur tout récent EP Breaking Class. L'ambiance atteint son apogée lorsque le groupe accueille sur scène sa pote Esther. La jeune guitariste est un peu impressionnée par le monde mais les nombreux encouragements de la foule la mettent de suite à l'aise et crée un moment inoubliable. En plus, je vous garantis que la fille n'a pas qu'un joli minois et assure grave derrière le manche. Après cet instant de partage et une heure de concert parfaitement maîtrisé, Toxik quitte les planches sous les ovations des centaines de personnes présentes.

Setlist de Toxik :

01. Spontaneous
02. Heart Attack
03. Social Overload
04. Stand Up
05. Greed
06. Count Your Blessings
07. False Prophets
08. PSYOP
09. World Circus
10. Think This

Place désormais aux légendes du Doom, Count Raven. Dans la continuité du show précédent, ce style musical ne m'emballe pas du tout mais la curiosité me pousse quand même à aller voir ce que valent ces papys sur scène. Malgré l'ambiance toujours aussi bonne, mes oreilles ont beaucoup plus de mal à supporter la musique du trio Suédois. Count Raven évolue dans un Doom Rock des années 80, très typé Black Sabbath ce qui n'est pas loin d'être un supplice pour moi. Je ne remets absolument pas en cause la qualité intrinsèque de ces musiciens mais je n'écoute pas du tout ce style de musique et la prestation très "planplan" du groupe ne me permet jamais de rentrer dans leur trip. Après vingt minutes de concert, je bats en retraite et pars me réfugier dans un stand de disques à la recherche d'une bonne occaz.

Setlist de Count Raven :

01. The Poltergeist
02. Masters Of All Evil
03. An Ordinary Loser
04. Within The Garden Of Mirrors
05. Nephilim
06. The entity
07. The Madman From Waco
08. Let The Dead Bury The Dead
09. High On Infinity
10. Wolfmoon
11. In Honour

Après avoir embelli ma discographie de nouvelles tueries, je me précipite vers la première estrade pour ne pas râter une seule note du live d'Azarath. Je suis totalement fan de ce groupe, alors leur présence au FOS explique largement ma venue, aujourd'hui. En plus, les mecs ne font qu'une seule date en France et il était strictement impensable que je loupe leur nouvelle tournée ! A ma plus grande joie, les Polaks entament leur show par un roulement de caisse claire et leur nouveau titre The Slain God. Suite à une récente paternité, le dieu Inferno n'est malheureusement pas de la partie mais son remplaçant n'est pas là pour faire de la figuration et rassure tout le monde en artillant derrière les fûts avec une facilité déconcertante. Kaos (ex-Hate), le nouveau chanteur, balaie également mes inquiétudes suite au départ de Necrosodom : il faut voir comment le bonhomme possède un chant moins caverneux mais tout aussi malsain que son prédécesseur. Une chose est sûre, la machine de guerre Azarath est lancée et rien ne pourra plus l'arrêter. Le quatuor enchaîne vingt premières minutes de folie en passant en revue ses différents albums et en nous explosant la gueule à grands coups de blasts sur des titres comme Christscum, Baptized In Sperm Of The Antichrist ou encore For Satan My Blood.

Malheureusement, les blasphèmes de Kaos ont mis les dieux en rogne qui se vengent en nous plongeant sous un déluge impitoyable. Même si les musiciens restent pro en continuant leur set, l'agacement et la frustration se font sentir car le bassiste passe son temps à invectiver le ciel à grands coups de doigts d'honneur et d'injures. Toutes ces amabilités ne font qu'agraver le mauvais temps qui contraint beaucoup de spectateurs à fuir la fosse pour aller se réfugier sous des abris improvisés. Je ne suis pas plus vaillant que les autres et c'est à ce moment-là du festival que j'ai fait la connaissance d'un pote qui ne me quittera quasiment plus jusqu'à la fermeture du FOS, "l'érable". Vous devez me prendre pour un dingue mais je vous jure que cet arbre m'a sauvé la vie en m'abritant suffisamment pour que je puisse continuer à assister au concert de l'une de mes formations de black/Death préférée. Trêve de plaisanterie : même si cette putain de pluie m'a permis de communier avec Dame nature, elle a aussi totalement douché l'enthousiasme furieux du public. Quelques titres comme Infested With Sin, Doombringer ou Let My Blood Become His Flesh brisent toujours des nuques mais, dans l'ensemble, le live se mue en une succession de chansons face à un public paralysé par le froid et blotti, comme moi, sous mon pote de fortune. Après un ultime titre extrait de son dernier pamphlet In Extremis, Azarath disparaît rapidement de ma vue sous quelques beuglements de fous-furieux restés nager dans le pit. Je vais pas vous balader mais, même si voir Azarath jouer en live était fabuleux pour moi, j'espère vraiment les revoir un jour bien au sec et dans une autre ambiance.

Setlist de Azarath :

01. The Slain God
02. Christscum
03. Baptized In Sperm Of The Antichrist
04. Suprem Reign Of Tiamat
05. For Satan My Blood
06. At The Gates Of Understanding
07. Whip The Whore
08. Infested With Sin
09. Holy Possession
10. Doombringer
11. Devil's Stigmata
12. Let My Blood Become His Flesh

Direction la plage trempée de Torcy pour désormais assister au show de Bulldozer. Comme vous pouvez vous en douter, le Speed/Thrash des ritals ne me plait guère. A l'image de Toxik, les Italiens délivrent une prestation carrée mais ce style de musique ne me parle pas. Il n'en est pas de même pour le public venu acclamer en nombre les Milanais et leur chanteur atypique. Caché derrière son pupitre, ce dernier profite du retour du soleil pour emballer la fosse et redonner le sourire aux festivaliers. Le show est vraiment propre, intense et même limite émouvant avec leur ultime chanson dédiée à leur camarade suicidé à la fin des années 90. Même si Bulldozer ne fait pas partie de ma discographie, le quintet italien a eu le mérite de remotiver le public et de relancer la machine à headbang. Rien que pour cela, respect les gars !

Setlist de Bulldozer :

01. Neurodeliri
02. IX
03. Desert!
04. Ilona The Very Best
05. The Derby
06. Impotence
07. Minkions
08. The Final Separation
09. Ride Hard-Die Fast
10. Cut-Throat
11. Whisky Time
12. Fallen Angel

Il est 16h30 et c'est maintenant au tour des Hébreux de Melechesh de détruire la scène "Sanctuary". Les stigmates du déluge sont encore impressionnants et la fosse ressemble à un marécage de boue. Voyez plutôt, des palettes ont même été installées en catastrophe sur le devant de la scène pour que les photographes puissent continuer à bosser sans s'enliser. Sans dec, si le ciel nous tombe à nouveau sur la tête, on va finir en remake de l'Arche de Noé ! Enfin, je n'avais jamais vu ça auparavant et j'avoue que ce défi d'équilibriste rajoute un certain charme à ce festival ! Malgré ces conditions dégueulasses, Malechesh joue en terrain conquis devant une foule serrée et acquise à sa cause. Charismatique, le guitariste chanteur Malechesh Ashmedi, électrise immédiatement la foule en plongeant le public dans un climat antique et occulte dont seul le groupe a le secret.

La communion entre la formation de Jérusalem et ses fans est géniale à voir car les circle pits s'enchaînent à chaque chanson et mettent enfin une ambiance de feu capable d'assécher la fosse. En milieu de set, le frontman chauffe le public à blanc et provoque même le premier wall of death de la journée. Un vrai bonheur ! Après une dizaine de titres joués, le quatuor salue chaleureusement les centaines de personnes amassées devant l'estrade et quitte la scène avec le sentiment du devoir accompli.

C'est à peine croyable mais c'est sous le soleil que je me dirige maintenant vers la scène "Blackwater" pour y voir les Américains de Demolition Hammer. Sur le papier, rien ne me destine à kiffer ce groupe plus que les autres mais c'est pourtant l'inverse qui va se produire car les quatre thrasheux vont véritablement me coller LA fièvre du samedi. Dès Skull Fracturing Nightmare et Carnivorous Obsession, Steve Reynolds et ses trois compères foutent le feu à la plage avec leur Thrash/Death ultra bourrin. Le pit s'embrase comme un feu de paille sous les rafales de riffs meurtriers des deux guitaristes et le service de sécurité a du mal à contenir tous les fous-furieux portés par la foule.

Pendant que le chanteur harangue le public avec son lot d'injures, Derek Sykes martyrise ses cordes avec un style bien particulier qui me fait penser aux guitaristes Vigna et Rizzo (respectivement gratteux chez Immolation et Soulfly). Le résultat est incroyable car l'attitude survoltée de chaque musicien nous faire perdre la boule ! Demolition Hammer a tout misé sur la violence de son set et enchaîne les tueries comme Hydrophobia, Neanderthal ou encore Omnivore issus de leurs deux premiers chefs d'euvre Tortured Existence et (surtout) Epidemic Of Violence. Histoire d'achever tout le monde, Demolition Hammer termine son live par une gifle phénoménale, .44 Caliber Brain Surgery. Les riffs sont toujours aussi gras et la batterie vient nous enfoncer une dernière fois la tête sous le sable sans que l'on puisse résister à ce déchaînement de haine. En seulement cinquante minutes, les New-Yorkais ont vraiment tout cassé et je comprends désormais pourquoi ce groupe est considéré comme l'une des formations culte des années 90. Chapeau bas, les quinquas !

Setlist de Demolition Hammer :

01. Skull Fracturing Nightmare
02. Carnivorous Obsession
03. Hydrophobia
04. Neanderthal
05. Omnivore
06. Human Dissection
07. .44 Caliber Brain Surgery

Dur dur de rependre ses esprits après une telle démonstration mais je n'ai pas le choix car la suite des réjouissances s'annonce encore intéressante. Initialement programmé à cette heure de la journée, le groupe Doom cède sa place aux Américains de Morbid Saint suite à la blessure de leur guitariste. Après une courte intro, la scène "Sanctuary" explose sous un tonnerre de blasts et de riffs acérés. Je suis tout de suite impressionné par la technique de chaque musicien et par la vitesse d'exécution de Dj Bagemehl derrière les fûts. Voici encore un mec qui me donne l'impression d'avoir quatre bras tellement il va vite ! La paire de guitaristes n'est pas non plus en reste car les mecs enchaînent riffs ultra techniques et soli aiguisés sans l'ombre d'une hésitation. Au milieu de ce déluge de décibels, cette fois-ci, le frontman passe son temps à gesticuler dans tous les sens et à nous assommer avec ses hurlements surhumains. Le résultat est plutôt intéressant car Morbid saint propose des nouveaux titres extraits de son dernier album sorti en 2015, Destruction system, mais également des morceaux plus anciens de leur meilleur opus, Spectrum Of Death. Les Ricains ne s'embarrassent d'ailleurs pas en jouant l'ensemble de cet album sans même changer l'ordre des chansons. Malgré les immenses flaques de boue, le public répond bien présent durant ce live car la fosse voit s'enchaîner petits circle pits et slams de barjos pour le plus grand plaisir du chanteur. Au final, Morbid saint m'a plu même si la prestation des musiciens manquait un peu d'envie. A part le chanteur, les autres musiciens sont restés trop statiques et n'ont pas transmis la même folie que sur le show précédent. En même temps, je crois bien qu'il va être difficile de tomber sur un meilleur live que celui de Demolition Hammer...

Setlist de Morbid Saint :

01. Destruction System
02. Flesh Of The Disease
03. Daku
04. Lock Up Your Children
05. Burned At The Stake
06. Assassin
07. Damien
08. Crying For Death
09. Scars
10. Beyond The Gates Of Hell
11. Thrashaholic

Ces neufs premiers groupes m'ont ouvert l'appétit et je décide alors de zapper les Anglais de Orange Goblin pour aller me ravitailler au milieu des stands de bouffes et de meteors. C'est un peu cruel pour ce groupe mais leur style ne m'aurait de toute façon pas plu alors je préfère préserver mes oreilles sur ce coup là.
Un bon hamburger et une grande mousse et me voilà reparti au combat pour affronter les dieux vivants d'Immolation. Le mot est faible pour qualifier Ross Dolan et Robert Vigna qui sont l'une des références du Death grâce à trente ans de carrière et dix albums studio. En plus, cela fait déjà douze ans que je ne les ai plus revus en concert alors imaginez mon excitation ! La nuit commence à peine à tomber lorsque Immolation monte sur scène et nous balance tout simplement dans la gueule The Distorting Light et When The Jackals Come. Tirés de leur dernier album Atonement, ces deux morceaux annoncent d'entrée la couleur avec ses nombreux riffs torturés et ses mid-tempos oppressants. C'est un véritable bonheur de constater que ces légendes ont toujours la même hargne et la même passion malgré le poids des années. Robert Vigna enchaîne les notes et soli endiablés avec son style inimitable pendant que le Sieur Dolan headbangue sauvagement sur le bord de l'estrade. Steve Shalaty est toujours aussi précis les baguettes à la main et le pauvre Alex Bouks a du mal à exister face au charisme naturel du maestro Vigna.

Cela n'est pas très important car lorsque les New-Yorkais reviennent vingt cinq ans en arrière en jouant le titre No Forgiveness (Without Bloodshed), le public commence à devenir incontrôlable et fait honneur au quatre musiciens à grands coups de headbanging et de slams en tout genre (certains en abuseront même mais bon, il faut toujours des gros lourds dans un concert). Immolation insiste naturellement sur son dernier album mais varie aussi sa setlist en nous baladant à travers sa discographie avec des boucheries comme Nailed to Gold, Kingdom Of Conspiracy ou The Purge. Le résultat est magistral et je ne râte aucune note de leur prestation. Malheureusement les bonnes choses ont une fin et Ross Dolan annonce déjà la fin du carnage non sans avoir remercié une nouvelle fois les fans ainsi que les organisateurs du FOS. Comme si on n'en avait pas assez eu dans la tronche, Immolation achève sa démonstration par un morceau cultissime, Into Everlasting Fire. Après une telle gifle, aucun superlatif ne peut être assez fort pour qualifier la prestation et l'attitude du quatuor américain. Immolation reste et restera toujours un rouleau compresseur animé par l'enthousiasme et l'ivresse de sa musique.

Setlist de Immolation :

01. The Distorting Light
02. When The Jackals Come
03. No Forgiveness (Without Bloodshed)
04. Destructive Currents
05. Nailed To Gold
06. Above All
07. Kingdom Of Conspiracy
08. Fostering The Divide
09. Rise The Heretics
10. The Purge
11. Lower
12. Into Everlasting Fire

Plongé dans l'obscurité de la nuit, le public attend désormais sagement les Américains de Coven. Encore un groupe que je ne connaîs pas mais je vais vite comprendre pourquoi. Après de nombreuses incantations sataniques, trois membres du groupe habillés en moines se dirigent vers un cercueil orné d'une belle croix renversée, posé à la verticale devant la batterie. Le trio reste statique jusqu'à ce qu'une silhouette ne sorte de la boîte les bras levés vers le ciel.

La mise en scène est plutôt sympa mais lorsque chaque musicien se met à cracher ses premières notes, mes oreilles commencent à se liquéfier instantanément. Coven évolue dans un style très particulier mélangeant des influences Rock, Pop, Blues et même du Folk sudiste. La chanteuse possède, certes, un charme fou et une belle voix mais là c'est tout simplement impossible pour moi d'écouter une telle musique. Pour vous dire, des groupes comme Toxik ou Count Raven étaient même fabuleux comparés à Coven ! Je ne vais peut-être pas me faire que des amis en disant cela mais j'assume totalement car ce n'est pas du tout mon genre de musique. L'important est que Coven parle à ses fans et quand je vois le monde agglutiné devant la scène, je suis au moins content que le FOS propose des groupes aussi varés et pour tous les goûts.

Setlist de Coven :

01. Out Of Luck
02. Black Sabbath
03. Coven In Charing Cross
04. White Witch Of Rose All
05. Wicked Woman
06. The Crematory Choke
07. Thirst
08. Black Swan
09. Dignitaries Of Hell
10. F.U.C.K
11. Epitaph
12. Blood On The Snow

C'est au pied de mon érable préféré que j'assiste aux balances de Marduk et plus particulièrement de son batteur Fredrik Widigs. J'espère que ça va rouster car le type semble bouillant et bien vénèr ! Ca y est, je n'entends plus la douce voix de Jinx Dawson, Marduk va pouvoir enfin s'emparer de la scène. Comme à leur habitude, les Suédois débutent leur grand messe en pilonnant nos lignes avec les titres Frontschwein et The Blond Beast. J'avais raison sur la forme de Widigs car le mec n'est pas venu enfiler des perles et mitraille comme un sauvage sur sa batterie sans la moindre faiblesse. Le légendaire Morgan n'a pas pris une seule ride et vient nous agresser armé de sa gratte militaire tandis que Mortuus fait des risettes aux fans. Non je rigole, le frontman est toujours aussi flippant car son visage ne laisse transparaître aucune émotion hormis celles de la haine et de la noirceur. Même si Marduk a renouvelé sa setlist en jouant des morceaux incontournables comme Of Hell's Fire, Materialized In Stone ou l'énorme Legion, je trouve que le quatuor aurait pû faire un effort supplémentaire en supprimant certains titres comme The Levelling Dust ou Cloven Hoof. Marduk joue toujours ces deux chansons depuis près de deux ans alors je trouve que cela aurait été judicieux de les remplacer. Enfin bref, je me plains mais sur le moment je ne crachais pas trop dans la soupe quand même...

En revanche, une chose m'a énervé au plus haut point, c'est l'attitude du public. Bon Dieu, pourquoi n'y a t'il pas de circle pits ou autres slams dans un concert de Black ? Je pose sincèrement la question car je ne comprends pas que les gens soient fin fous devant Immolation ou Demolition Hammer et statiques devant un monstre comme Marduk. Mortuus semble d'ailleurs me donner raison car il a passé le concert à traiter les gens de trouillards entre chaque chanson. Il y a certes beaucoup de folklore derrière ces vociférations mais pas que... car je me souviens que Marduk avait écourté l'un de ses concerts en Suisse à cause du manque d'ambiance. J'y étais alors je peux vous dire que cela m'avait marqué. Je trouve ce calme d'autant plus regrettable car le chanteur semble beaucoup plus motivé qu'à l'acoutumée et headbangue sauvagement sous les multiples blasts de Widigs. Heureusement, les trois dernières chansons vont balayer cette impression de calme et réveiller un public ne demandant qu'à débrancher son cerveau. L'enchaînement Legion, Wolves et Panzer Division Marduk est tout simplement orgasmique et vient clôturer de la plus belle des manières un concert jusque là un peu trop mou. Musicalement, Marduk a fait le job mais je trouve vraiment dommage que le public ne se soit réveillé que tardivement car l'osmose entre le groupe et la foule, en cette fin de concert, était juste parfaite !

Setlist de Marduk :

01. Frontschwein
02. The Blond Beast
03. Of Hell's Fire
04. Materialized In Stone
05. The Levelling Dust
06. Throne Of Rats
07. Cloven Hoof
08. Wartheland
09. Legion
10. Wolves
11. Panzer Division Marduk

 

Pour la dernière fois de la soirée, la plage de Torcy accueille un groupe mais pas n'importe lequel car je vous parle ici des légendes de Venom ! Suite à quelques problèmes techniques, le concert débute avec une vingtaine de minutes de retard. Le public s'impatiente mais Conrad "Cronos" Lant et ses deux compagnons d'arme débarquent enfin sur scène sous un tonnerre d'applaudissements et de hurlements. Que les choses soient claires, mon respect pour ces précurseurs du metal "extrême" est total mais musicalement parlant, les notes sont bien trop douces pour moi. Cela ne m'empêche pas d'assister à un show intéressant grâce au talent de chaque musicien et aux effets pyrotechniques mis en place sur le bord de l'estrade. De nombreuses flammes jaillissent régulièrement devant mes yeux et rajoutent un intérêt majeur au concert de Venom.

J'ai également été bluffé par le niveau technique du guitariste et du batteur ; les deux bonhommes sont des showmen et je suis longtemps resté collé à l'estrade pour admirer le jeu de baguettes du Sieur Danny "Dante" Needham. On ne voit pas souvent des batteries montées de la sorte et le jeu atypique du batteur faisant sans cesse tourner ses baguettes entre ses doigts m'a totalement séduit. Venom ne cherche pas à ratrapper son retard à l'allumage et le frontman prend le temps d'échanger ou de ricaner avec le public entre chaque brûlot. Peut-être même un peu trop car le concert ne gagne jamais en intensité et perd vite de sa saveur avec un son assez moyen et une tracklist assez molle. Je reste quand même assez indulgent car c'est la première fois que je les vois mais je serai beaucoup plus sévère la prochaine fois, comptez sur moi ! Au final, même si la musique ne me touche pas particulièrement, je suis fier d'avoir vu ces légendes de mes propres yeux et de m'être brûlé la face à chaque jet de flammes !

Setlist de Venom :

01. From TheVery Depths
02. The Death Of Rock'n Roll
03. Bloodlust
04. Antechrist
05. Hammerhead
06. Buried Alive
07. Pandemonium
08. Fallen Angels
09. Long Haired Punks
10. Grinding Teeth
11. Welcome To Hell
12. Countess Bathory
13. Pedal To The Metal
14. Warhead
15. Rise
16. Black Metal

Bien entendu, les vingt minutes de retard de Venom se répercutent sur l'ultime live du FOS, pour le plus grand désespoir des fans de Septicflesh déjà présents face à l'immense drapeau représentant l'artwork du dernier album des Grecs (Codex Omega). Après une attente interminable pour les fans, le quatuor arrive enfin sur scène sous les hurlements nourris de la foule. La fosse est blindée et cela fait vraiment plaisir de voir que le public reste toujours aussi bouillant malgré la fatigue et le froid. Dès les premières notes, Septicflesh tape fort grâce à un son de guitare surpuissant. Le chanteur remue sa basse comme un malade et headbangue à longueur de temps comme s'il allait péter l'estrade en deux. Des titres comme War In Heaven, Communion ou Pyramid God dévastent tout sur leur passage grâce à ce savant mélange de brutalité et de passages symphoniques plus mélodiques. Je n'ai jamais accroché sur Septicflesh mais il faut avouer qu'en live, tu ramasses tes dents par terre. Aucun temps mort à l'horizon et le frontman enfonce même le clou en annonçant que les morceaux Martyr et Portrait Of A Headless Man (extrait de leur tout dernier opus) vont être joué en live pour la première fois. Au bout de trente minutes, la fosse n'est plus qu'un champ de bataille dans laquelle les riffs et parties orchestrales agissent comme des coups de poignard sournois. Après une telle beigne, je crois que je vais quand même repartir jeter une oreille et un oeil sur la discographie des Grecs car certains morceaux me colleront assurément des frissons.

Setlist de Septicflesh :

01. Dogma Of Prometheus Orchestra
02. War In Heaven
03. Communion
04. Pyramid God
05. Martyr
06. Prototype
07. Lovecraft's Death
08. Portrait Of A Headless Man
09. The Vampire From Nazareth
10. Anubis
11. Prometheus

 

Et voilà, la quatrième édition du Fall Of Summer est déjà terminée et c'est avec une énorme banane que je regagne ma voiture. Honnêtement, malgré la pluie et certains groupes à des années-lumière de mes goûts, j'ai pris un pied total tout au long de la journée ! Que ce soit au niveau de l'organisation, de la programmation ou des services proposés, tout était nickel et ce fut un véritable privilège, pour moi, d'assister à ce festival. Le site est tout simplement magnifique et j'espère y revenir l'année prochaine pour revoir certains dieux vivants du metal ou découvrir de nouvelles formations pleines de talent !
Merci encore et à l'année prochaine... sans la pluie évidemment !