Groupe:

6:33 + In Arkadia + Atlantis Chronicles

Date:

06 Mai 2017

Lieu:

Puget Sur Argens

Chroniqueur:

Didier

J’ai découvert 6:33 et son délire-rock-metal avec l’album The Stench from the Swelling (A True Story) en collaboration avec Arno Strobl. J’ai assez vite succombé. D’autant qu’est arrivé ensuite l’album Deadly Scenes que je trouve absolument génial. Quand Eric m’a annoncé la venue du groupe au Rat’s, j’ai noté la date sur mon agenda, en rouge ! Et nous y sommes. Par contre le plateau est chargé ce soir au Rat’s, puisque quatre groupes se partagent l’affiche. Tous français sauf le tout premier, c’est un peu le monde à l’envers. En effet, la soirée attaque avec For The Wicked, un groupe roumains, puis c’est au tour de Atlantis Chronicles, puis de In Arkadia et enfin 6:33. Je l’avoue de suite j’ai fait principalement le déplacement pour 6:33, que les autres groupes me pardonnent. On peut quand même se poser la question : pourquoi quatre groupes en une soirée ? Et en question subsidiaire : quels groupes pour assurer une première partie de 6:33, un groupe totalement inclassable ? Voilà je ramasse les copies dans deux heures ! Non sérieusement, je trouve bien d’avoir plusieurs groupes dans une même soirée mais quatre groupes c’est trop. Ca veut surtout dire que la tête d’affiche, celle pour laquelle tu as fait le déplacement et tu as payé l’entrée va, au final, ne jouer qu’une heure. C’est un peu ballot. Pour la question numéro deux, et après en avoir débattu longuement dans la voiture sur le chemin du retour, il est en effet très compliqué de trouver quelque chose que se marie bien à un show de 6:33. Après avoir, au départ, un peu râlé sur le plateau proposé, je dois reconnaitre que ça n’était pas si mal que ça.

Nouvelles excuses pour For The Wicked, dont je rate complètement le set, pour cause d’arrivée tardive sur Rat’s. La salle compte environ une soixantaine de personnes, c’est peu pour un samedi soir. Dommage. Le premier groupe pour moi est donc Atlantis Chronicles, dont je me souviens très bien avoir reçu le CD promo que JeanMichHell avait particulièrement apprécié.

Clairement le groupe opère dans un style qui est assez loin de mes goûts de référence : le death technique. Et dans death technique, il y a death, dont le chant n’est franchement pas à mon goût. Et il y a technique, qui, ça, aurait plutôt tendance à me plaire. Le groupe de Paris est explosif avec un chanteur qui saute de partout et s’égosille dans son micro. Ses deux guitaristes (Alex Houngbo et Julien Rosenthal) sont particulièrement impressionnants de technicité, notamment Alex particulièrement souriant pendant tout le set. Il assure aussi des growls en support du chanteur. A la section rythmique, on trouve Simon Chartier et Sydney Taieb, respectivement basse et batterie.

A noter que ça n’était pas Antoine Bibent (le chanteur habituel du combo) au micro, mais Tristan Haillot (Weaksaw) qui le remplace sur la tournée actuelle (problème d’agenda pour Antoine). Même si je ne suis pas fan de chant death, je trouve un peu dommage qu’il n’ait pas été plus poussé dans le mix. On pouvait le voir gueuler dans son micro, mais on l’entendait peu, même en se déplaçant dans la salle. Côté instrumental, je suis épaté par les musiciens sur scène, qui sont bien en place. Julien et Alex alternent les solos de guitares, et nous font un déballage de ce qu’il est possible de faire avec une guitare. Gros son, pas trop dans ma came, mais gros son quand même.

Selist de Atlantis Chronicles :

01. 50°S ,100°W
02. Echoes Of Silence
03. Thousands Carybdea
04. The Odysseus
05. Homocene
06. Architeuthis Dux
07. Back To Hadatopia
08. Upwelling Part 1
09. Ten Miles Underwater
10. Within The Massive Stream

Le plateau est rapidement mis en place pour le groupe suivant, In Arkadia, un groupe lyonnais de blackcore. Ils sont cinq sur scène et opèrent à deux chanteurs, Alix Jeanguillaume et Mike Faux. Les deux chanteurs alternent les phrases, se répondent, ou chantent en duo. La page du groupe indique un sixième membre à la guitare, mais là, nous n’en avions qu’un dont le visage était caché par un masque type ghoul du groupe Ghost et sa tête cachée sous une capuche d’où dépassaient des dreadlocks.

Donc pas facile de se prononcer sur son nom [renseignement pris, il s’agissait de Jiben alias Benjamin Daveyan et c’est donc Jeremy Lagrabe dit Mirfin qui manquait à l’appel]. D’autres membres apparaissent partiellement masqués, comme Thibault Boussac dit Boti, à la basse, qui porte un masque néoprène qui lui couvre le bas du visage et Florent Marzais le batteur (et fondateur du groupe) dont le bas du visage est peint en noir. Tout ce petit monde, par ailleurs gribouillés de noir, n’est pas venu là pour faire du tourisme et dès les premières mesures, ils mettent le feu à la petit foule du Rat’s.

Le chant est un peu plus présent dans le mix, je ne suis toujours pas fan de ce type de chant, mais je me laisse prendre au jeu très énergique du groupe qui demande à tout le monde de se rapprocher histoire d’en prendre vraiment plein la gueule. Le jeu de guitare est beaucoup plus simple, plus indus bien souvent, avec peu ou pas de solo (peut-être est-ce dû au fait qu’un guitariste manquait à l’appel, je ne saurais dire, ne connaissant pas du tout la musique du groupe). Le bassiste joue assez saturé, il tourne sur lui-même et grimpe sur une des mini estrades placées sur le devant de la scène. Ca chahute un peu dans la salle, et les deux chanteurs font tout pour emballer la petite foule. Ils nous expliquent aussi que leur nouvel album est pour bientôt et d’ailleurs la setlist est déjà bien orientée vers ce nouvel album puisque à part trois titres  (Litany, Orgasmophobia et Recurrence) et la reprise de Slipknot (People=shit), tout le reste en est extrait. Ils terminent leur set dans une très bonne ambiance.

Setlist de In Arkadia :

01. Head Towards Back
02. Greetings From the Ground
03. Litany
04. Gangbangers
05. Orgasmophobia
06. People=shit
07. Answers
08. Perfect Bliss
09. We Are Lions
10. Recurrence

Le changement de plateau est assez long pour le set de 6:33. La batterie acoustique est carrément évacuée, ça surprend un peu. Par contre il y a beaucoup d’accessoires sur scène. Deux claviers, une mini batterie électronique sur un côté, aucun ampli, et un écran à la forme biscornue, des lampes de bureau géantes (à la Pixar), des lampes Led plates. Visiblement, 6:33 sur scène c’est un spectacle, et c’est tant mieux, j’ai hâte que ça commence. D’autant qu’il est déjà plus de 23 heures et que le « 6:33 crew », mené par deux nanas (c’est assez rare dans ce milieu pour le souligner) continue de s’activer sur scène.

Il est environ 23h15 quand les lumières s’éteignent enfin. Les musiciens qui s’occupaient d’installer leur matos sur scène ont revêtu leur tenues de scène. Tous sont masqués, avec un masque Anonymous au clavier de droite, un masque de troll pour le clavier de gauche, un masque de squelette à la guitare, un de catcheur à la basse et un autre masque de catcheur au micro. Le tout fait évidemment son petit effet. Si je vous donne les noms des musiciens ça va peut-être vous aider ? Alors c’est Rorschach qui est au chant et au show, Niko à la guitare, S.A.D. à la basse, Howahkan Ituha et # (ben ouais !!) aux claviers et machines diverses.

Oui nous voilà bien avancés pour les noms. Pour le son, par contre, c’est grandiose, car les vengeurs masqués de 6:33 (prononcer 6 heures 33) envoient la purée (et les grumeaux) dès la première seconde de Hellalujah. Le son de batterie enregistré sonne super bien. Seul souci, pendant la première minute, la sono tourne que sur un côté, mais ça réagit vite et tout s’arrange. Rorschach fait le show et joue avec des partenaires virtuels sur l’écran très lumineux qui diffuse ses images derrière lui. On y voit défiler des vidéos en rapport avec les morceaux, des choristes nonnes très mignonnes (Hellalujah), des dessins animés et toutes sortes d’autres choses. C’est très interactif, super bien foutu, et bien synchronisé avec le show.

Au total, cinq morceaux du dernier album Deadly Scenes sont interprétés (Hellalujah, Black widow, The walking fed, Ego fandango, I’m a nerd), et j’avoue avoir vraiment apprécié ces moments. Le summum du set fut I’m a Nerd. Ce morceau est une tuerie, et la mise en scène l’a encore transcendé. Je dis ça mais la petite ligne de basse de S.A.D. sur Ego Fandango était aussi un grand moment, d’autant que je m’étais positionné à ses pieds pour ne pas en rater une miette. Pour compléter le set, on a aussi eu quelques morceaux plus anciens comme I like it, Order of the red nose et M.I.D.G.E.T.S. extraits de l’EP Giggles, Garlands & Gallows ainsi que Burn-In extrait de The Stench from the Swelling (A True Story). 

Rorschach est un vrai showman, il est théâtral, il joue avec sa tête, puis il passe derrière la batterie électronique pour l’intro tribale de The walking fed, il lance un circle pit, qui a la particularité d’être surtout animé par une horde de filles déchainées. Eh oui, avec 6:33, le spectacle n’est pas que sur scène ! Il descend ensuite carrément faire le pitre avec les spectateurs : il vient danser avec une petite fille d’une douzaine d’années, la plus jeune fan de ce soir, et il me pique mes lunettes de soleil qu’il enfile par-dessus son masque, avant de me les rendre en me les lançant. Quand il annonce le dernier morceau, nous lui répondons « hooooo », il faut dire qu’il est minuit quinze et que bon, ils ont commencé bien tard. Mais il prévient que c’est un morceau de … douze minutes. Sacré Rorschach ! Il profite aussi pour remercier le Rat’s et nous rappeler que nous avons beaucoup de chance d’avoir une salle comme celle-là.

Et donc c’est parti pour un désormais classique M.I.D.G.E.T.S. J’aurais préféré les treize minutes de Deadly Scenes mais bon, je vais pas faire mon chieur. Il n’est pas loin de minuit et demi quand 6h33 tire sa révérence, tombe les masques et salue le public.
Je reste carrément sur le cul ! Que de talent, que de créativité. Il est déjà très difficile de décrire la musique de 6:33 sur album, et bien un concert c’est pareil mais en Panavision, que dis-je, en 3D. On y trouve de nombreuses références au cinéma, c’est théâtral, c’est burlesque, bouffonesque (bon sens du terme), hyper scénique, décoiffant, détonnant, délirant, hystérique et clairement avant-gardiste.

Bref, j’étais déjà fan de 6:33, mais là je passe à la catégorie supérieure de fan absolu, je choppe le pack 3 CD (je n’avais que les promos-carton-bidons) et c’est l’heure de reprendre le chemin de la maison, non sans avoir salué Eric & Gina, et les avoir remerciés pour nous avoir encore une fois proposé une superbe soirée. A noter que, rien que sur ce week-end, le Rat’s a accueilli Kathy Boyé (blues rock) le vendredi soir, 6:33 (rock metal barré) le samedi soir, et que demain dimanche, il reçoit Fleshgod Apocalypse (death metal). Euh ! Si avec ça, t’as toujours pas compris où était l’épicentre du rock dans le Sud Est, ton cas est vraiment désespéré !



Setlist de 6:33 :

01. Hellalujah
02. Order of the red nose
03.  like it
04. Black widow
05. Burn-in
06. The walking fed
07. Ego fandango
08. I'm a nerd
09. M.I.D.G.E.T.S.