Groupe:

Symphony X + Myrath + Melted Space

Date:

01 Mars 2016

Lieu:

Bordeaux

Chroniqueur:

Deicide5000

La tournée européenne de Symphony X passe par Bordeaux. Comment les louper ? Vous l’avez compris, ce n’est pas possible, qu’on adore ou pas.

Ce n’est pas la première fois que je les vois puisque je les ai matés au Hellfest 2014, mais là, je ne vais pas vous donner un grand suspense : ce soir ça a été de la plus pure tuerie.

 

Melted Space

Les Troyens (pour une fois que je peux la faire) font leur première apparition à Bordeaux. Pour avoir lu d’autres live reports, je sais que l’équipe de chant (oui, littéralement “l’équipe”) peut varier.  Ce soir, on a droit à deux chanteurs et une chanteuse (Clémentine Delauney).

Côté zicos : batteur, clavier, une gratte, une basse et le tour est joué. Le concert commence de manière ponctuelle à 20h30 et se finira non moins ponctuellement 30 minutes plus tard. Ca ne donne évidemment pas beaucoup de temps à des groupes qui ont besoin d’être découverts.

Ce groupe pratique un metal rock, teinté de symphonique et de death à la voix. La voix féminine est sympa même si un peu classique. 

Et j’allais vous dire que l’un des chanteurs se la jouait à la Guillaume Bideau (Scarve, Mnemic)…jusqu’à ce qu’Internet me dise le reste, c’est bien lui, il n’y a donc pas d’usurpateur.

Les chansons sont bien emmenées et on a droit à plusieurs beaux duos/duels entre Guillaume et Clémentine.

Les voix sont ce qu’il y a de plus réussi dans ce groupe car le son des instruments n’est pas bien mis en valeur. Le son est “trouble”. Je trouve cependant leur répertoire intéressant mais manquant d’originalité.

 

Setlist de Melted Space

01. Terrible Fight
02. Trust And Betrayal
03. Hopeless Crime
04. Titania
05. Para Bellum
06. No Need To Fear

 

Myrath

J’entends parler depuis longtemps de Myrath, groupe franco-tunisien, dont les prestations studio et scéniques semblent valoir le détour. Ils entrent en scène à peine un quart d’heure après que les Melted Space l’aient quittée. Belle perf', les roadies !

Le groupe est porté par la performance absolument envoûtante de Morgan Berthet, leur batteur. Son interprétation et ses choix rythmiques sont purement bluffants. Son kit est assez dépouillé, privilégiant les cymbales aux toms (avec une préférence pour celles à trou). Le gars est surdiplômé en musique (le fameux Music Academy International de Nancy) et surdemandé puisque intégré à une foultitude de projets : Myrath, Adagio, Klone, Eths, Headcharger, Kells, Kadinja, Eyeless, Frontal, The Mars Chronicles, In Other Climes.

En voilà un groupe qui joue sur ses origines sans les trahir. On a droit à du metal arabisant, bien pensé, bien exécuté. La présence scénique de Zaher Zorgati est indéniable (même si elle sera absolument reléguée bien loin par le brillantissime Russell Allen plus tard dans la soirée).

Le son est correct même si les soli de guitare ne sont pas très audibles et le son de gratte pas assez lourd à mon goût.  Je n’ai entendu que la batterie (j’étais pile en face) et un peu de basse six cordes, plus deux trois doses de clavier.

Le show est somme toute assez vite plié et se termine trente minutes plus tard. Ce fut une bien belle entrée pour ce qui reste à venir.

 

Setlist de Myrath

01. Storm of Lies
02. Get Your Freedom Back
03. Believer
04. Sour Sigh
05. Nobody’s Lives
06. Merciless Times


 

Symphony X

Après un changement de scène rapide entre Melted Space et Myrath… ben non, là le changement durera une bonne demi-heure. Occasion de voir la différence avec le gros son (relativement) qui débarque. On a même droit à un quasi sound check, chaque instrument y aura de nouveau droit. 

Les Symphony X prennent d’assaut la scène à 22h15.  Comment démarrer plus fort qu’avec le tube Nevermore issu du dernier album Underworld (2015) ?  Le groupe est déjà au taquet avec une chanson comme celle-ci. 

Russell Allen, probablement l'un des meilleurs frontmen du moment, captive mon attention dès le début.  Il est chaud-bouillant, les cheveux tirés, les lunettes de soleil chaussées. Il ne se fait pas prier pour engager le public et le rallier à sa cause dès les premiers instants.  Il est juste, puissant, c’est un animal. J’assiste ce soir à un sans faute. Je ne suis pas vraiment un gros fan de ce groupe qui avait commencé à m’intéresser avec leur album Paradise Lost (2007) mais aussi leur titre A Fool’s Paradise.

Après trois chansons, Russell fait une pause. Je suis au deuxième rang et à côté de grands malades, des fans super gigotants. Ils ne savent pas se retenir tellement l’émotion est grande pour eux. Russell s’en amuse et jouera avec le plus grand d’entre eux comme son fil rouge.  Il lui demandera s’il “explose d’amour”, très bon écho aux déclarations d’amour (oui, d’amour) que lui fait le fan.

Sur Charon, le chanteur saisira le pied de micro pour accompagner le thème et s’en servir tel une perche de “gondole”. Je vous invite à voir qui était Charon dans la mythologie grecque pour mieux cerner. Vous comprendrez l’expression “se laisser transporter” par une chanson… ou mieux “se laisser chavirer”.

Sur To Hell and Back, on a droit au gimmick des deux masques que chausse Russell Allen en fonction des couplets.  Juste quand je m’émerveille du show, Michael Romeo (le guitariste fondateur) étonnant de facilité, détachement, flegme nous fait une grosse démo de sweeping, tapping, tout y passe. Le mec te dégoute. 

Après le changement de masques, les cheveux sont lâchés. A lire d’autres live reports, je vois que tout cela est tout sauf de l’improvisation.

C’est le moment de prendre la claque monumentale avec In My Darkest Hour. L’exécution est remarquable. Quel refrain puissant ! Le bassiste Michael Lepond est complètement dans son trip, il est souriant et passe un très bon moment.

Sur Run with the devil, Russell allie les actes aux paroles, il court littéralement sur scène (sur place) pendant l’intro puis un peu plus loin dans la chanson. Russell (définitivement il n’y en a que pour lui…) pousse le public à faire des “Yeah” de plus en plus forts.

Avant Out of the Ashes, Russell nous entretient des épreuves de la vie et la difficulté liée à l’acceptation du départ des êtres proches, et plus particulièrement quand c’est lié à l’alcool, la drogue. Il évoque même un cas très personnel : trois jours avant le début de la tournée, son épouse a perdu un de ses cousins à cause d’une overdose.

Il est 23h30, après une heure quinze de show, on s’arrête. Pas plus de deux minutes plus tard, les gars reviennent sous les acclamations “Symphony !, Symphony !”.

Après une bonne journée de taf, enchainer un tel concert où on doit sécuriser une bonne place pour prendre des photos décentes (il n’y a pas de couloir photo dans cette salle), n’est pas chose aisée quand on a mal au dos (la station debout pendant des heures….). Non content d’avoir mal au dos, je tire la gueule et ai eu du coup la chance de me faire repérer par le sieur Russell Allen.

Profitant d’une pause avant la dernière chanson, je fis ainsi les frais de son humour.  Apparemment, il y en a un par soirée (c’est lui qui le dit) et il l’appelle le “Nemesis”, le gars qui a la gueule de grincheux, prêt à mordre.  Ben ouais, vous avez compris, ce fut moi ce soir-là. Mais ça finit bien, après avoir bien plaisanté sur le fait que je m’éclatais ou non, c’est la bonne poignée de main avec le BOSS.

Je repars de ce concert avec des feux d’artifice dans les yeux, une légère déception sur la qualité de son, mais une impression et une opinion amplifiée sur Symphony X.

 

Setlist de Symphony X

01. Nevermore
02. Underworld
03. Kiss of Fire
04. Without You
05. Charon
06. To Hell and Back
07. In My Darkest Hour
08. Run with the devil
09. Swan Song
10. Death of Balance
11. Out of the Ashes
12. Sea of Lies
13. Set the World on Fire
14. Legend