Groupe:

Miss America + Glamory

Date:

19 Mars 2016

Lieu:

Puget Sur Argens

Chroniqueur:

Didier

Deux des groupes phares de la scène niçoise, Glamory et Miss America, se déplaçaient dans le département voisin du Var, au Rat’s de Puget sur Argens plus exactement. C’était donc pour moi l’occasion idéale d’enfin découvrir cette (relativement) nouvelle salle. Au final, je suis content de découvrir que la salle n’est qu’à trente-cinq minutes de chez moi, c’est beaucoup plus simple que de sortir sur Nice. C’est bon à retenir. La salle est assez grande, la scène bien surélevée et de taille suffisante. Un grand bar bien garni permet de boire un coup en écoutant de la bonne zic, debout ou assis sur les quelques sièges et tabourets hauts disposés sur les côtés. Dehors, il y a un foodtruck qui propose de quoi se restaurer. La salle est bien pleine déjà quand j’arrive. Je suis en solo, mon photographe habituel n’étant pas dispo. Je repère de suite dans la petite foule un géant barbu, qui n’est autre que Chris Holmes (ex-WASP). Il habite dans la région cannoise depuis quelque temps et c’est un pote à Lionel Aubert, le charismatique leader de Glamory. En fait, on dirait que la salle entière est constituée de potes de Lionel. D’ailleurs, avant le concert il circule et salue tout le monde, distribue des bises. On discute un peu, du coup. Ils ont mis le paquet sur ce concert, m’explique-t-il. Ils sont comme des frères avec leurs potes de Miss America, et c’est naturellement que Glamory et Miss America se partagent la scène. Ce soir, ce sera Glamory qui ouvrira pour Miss America. Derrière la batterie, un écran géant en trois parties a été installé (encore par Lionel) et transmet des feeds de deux caméras, une en fond de salle et une latérale, devant la scène. La scène est bien éclairée par de nombreuses lumières, dont pas mal face à nous, un cauchemar de photographe. Nous sommes d’ailleurs pas mal de photographes installés devant la scène. Derrière nous, environ deux cent personnes ont répondu à l’appel.

Vers 21h10, Lionel et ses complices montent sur scène. Dès l’intro samplée, le son me semble ultra fort et comme je dois faire quelques photos, je suis un peu coincé devant. Le premier morceau est un instrumental, Into The G, et il permet à tout le monde de se mettre en place. Lionel est déjà à fond. Alban Sibilia, le chanteur, assure la guitare rythmique en attendant de pouvoir donner de la voix.  Derrière lui, Jean-Baptiste Pol est caché derrière son gros set de batterie ; il sera difficile de le capturer en photo avec le matériel dont je dispose. Derrière Lionel, je note aussi la présence discrète de Flora Spinelli, la chanteuse de Kerion, qui assure ici des chœurs sur pratiquement tous les morceaux (dans l’album elle était créditée sur l’excellent Weirderland). Sa présence apporte un réel plus, et vient appuyer le chant d’Alban. Outre JB (aussi dans Kerion), j’ai pu voir d’autres membres de la famille Kerion dans la salle : Issa Nissa ! Sympa de voir une bonne ambiance et ces croisement de musiciens entre tous ces groupes régionaux. Comme pour JB, Flora, toute de noire vêtue et en retrait sur scène, sera difficile à immortaliser sur pellicule, euh jpg. Enfin tout à gauche sur scène c’est Bertrand Coste qui est à la quatre cordes. Lui et JB assurent une section rythmique de première classe. Comme je le disais, Glamory a mis le paquet pour ce premier test en live de leur dernier album, Glam Over. Et du coup, on a droit sur l’intro du premier morceau chanté, Night Time Mirage, à la voix grave de Tommy Roves (le chanteur de Miss America), comme sur l’album. Quand Alban chante, j’ai beaucoup de mal à l’entendre d’où je suis. En reculant dans le fond de la salle, c’est mieux mais je ne peux plus shooter, donc je reviens me placer devant la barrière. Il faut dire que, pour un photographe, le père Lionel c’est le sujet idéal, lui et sa guitare (une jolie Jackson blanche dédicacée par Marty Friedman en personne) ne font qu’un et même s’il ne tombera pas la chemise (contrairement à qu’on avait pu voir dans le clip de Hell Yeah!), il prend pas mal de poses en exécutant ses plans de guitares atomiques.

Glamory Rats 2016 Glamory Rats 2016

Glamory Rat 2016

Un vrai guitar hero, comme on les adore. L’ambiance est à la fête, sur scène et dans la foule. Lionel échange avec le public, totalement acquis à sa cause. A un moment quelqu’un (quelqu’une plutôt) lui crie « A poil », et tout en accordant sa guitare, et sans regarder la foule, il répond à la personne par son prénom. Il donne l’air de connaitre tout le monde. Ca bouge bien dans la foule, et en me retournant je découvre un gars déchainé, dont la tête me rappelle quelqu’un. Ca y est, j’y suis, c’est Franck Sémonin, un des flics de la série Section de recherches. C’est encore un pote de Lionel, et d’ailleurs il ne se gêne pas pour le chambrer. Dommage qu’il ne soit pas venu avec Sarah (je rigole !). Sur scène Glamory déroule grosso modo les morceaux dans l’ordre exact de l’album. Dancer In Paradise est un des meilleurs moments, sur lequel Alban invite un guest, qui est l’harmoniciste qui était aussi sur l’album, Eric Frerejacques. Grand moment même si l’harmonica est un peu noyé dans le mix.

Glamory Rats 2016 Glamory Rats 2016

C’est vraiment cool que tous les guests de l’album soient présents. Glamory montre ici un sacré gout du détail. Ils rendent un  bel hommage à Pink Floyd (Lionel est fan inconditionel de David Gilmour) avec une reprise de Welcome To The Machine, enchainée avec Human Nature, le seul extrait de leur premier album. Au final, quand ils quittent la scène, le seul morceau du dernier album qui n’a pas été joué est le premier single, Hell Yeah! Et bien justement c’est le morceau qu’ils ont choisi pour le rappel devant la foule de plus en plus agitée.
Ils quittent définitivement la scène (quoique... lisez la suite) sous les applaudissements nourris. Tout le monde est conquis et sous le charme de Glamory, et en particulier d’Alban et de ses petits airs de Jim Morrison et bien sûr de notre guitar hero Nissard, véritable bout en train déconneur, un brin poseur (Noooon !), de Lionel, qu’on adore. Au final c’est une belle entrée en matière, et même si le son n’est pas au top (surtout par rapport au son aux petits oignons de l’album), on a passé une excellente première heure.

Glamory Rats 2016

Setlist de Glamory :

01. Intro - Into The G
02. Night Time Mirage
03. Weiderland
04. Dancer In Paradise
05. Inside Out
06. Divine Bullshit
07. Shitty Belly
08. Welcome To The Machine – Human Nature
09. Whirlwind
10. The Source
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11. Hell Yeah!

Je ne connais pas du tout Miss America, mais tout ce que j’ai pu en lire était plutôt encourageant. Ca n’est jamais facile de découvrir un groupe en live, mais j’aime ce genre de challenge. La scène est assez rapidement prête pour le deuxième groupe qui est composé d’une section rythmique de charme, sous la forme de Lola Evangelista (basse) et Morgane Taylor (batterie).

Miss America Rats 2016  Miss America Rats 2016

Aux guitares on trouve Dimitri Walas et Tommy Roves, et c’est aussi Tommy qui chante d’une voix assez basse et très agréable. Leur look est assez sympa, avec Tommy et Morgane plutôt aux couleurs USA, et Lola et Dimitri plutôt couleur USSR. Lola joue pas mal sur un look ravageur, mini robe rouge éclatante assortie à sa magnifique Fender Jaguar, grosse veste militaire russe qu’elle tombe au bout de deux morceaux, et casquette militaire russe un peu grande. Dans la deuxième partie du concert elle changera de veste pour une à lamée, trop chaude aussi puisque elle finira en robe rouge. Un bon look qui plait au premier rang de photographes en tout cas. Dimitri porte une fine moustache à la Freddie Mercury et manie sa guitare avec sauvagerie (moulinets, à genoux, …), bref il s’éclate. Derrière eux, Morgane, drapeau américain en bandana, assure un tempo de métronome. Lola se retourne souvent vers elle, complice, la section rythmiques est impeccable. Tommy n’a plus qu’à faire son show.

Miss America Rats 2016 Miss America Rats 2016

Et il fait ça bien. Il commence le concert avec une superbe Les Paul, qu’il change assez rapidement pour une tout aussi jolie Stratocaster. Il passe beaucoup de temps à l’accorder entre les morceaux (chose que Dimitri ne fait quasiment jamais sur sa super Duesenberg, ou alors bien plus discrètement), du coup, à ma gauche, le duo Lionel-le-guitar-hero tout droit sorti des loges, et Franck-le-pote-acteur, n’arrête pas de le chambrer : « C’est pas une Gibson, pas besoin de l’accorder tout le temps ». L’ambiance est super sympa. Mais il n’empêche, Tommy se bat un peu avec sa guitare, sur une morceau, il est même obligé de réaccorder en jouant, et en chantant, pas évident. En tout cas j’aime beaucoup sa voix, et son anglais est impeccable. Il sort aussi un harmonica sur un des morceaux, et fait remonter sur scène Eric Frerejacques pour un petit battle d’harmonica bien sympa.

Miss America Rats 2016

Il me semble que le son est mieux géré que pour Glamory, la voix de Tommy est nettement plus claire. Peut-être que le fait que Dimitri ait placé son ampli dans l’angle de la scène, évite que les premiers rangs se fassent défoncer la tronche. Difficile de vous parler des différents morceaux que je ne connais pas, mais j’aime beaucoup le style du groupe qui pioche dans des influences multiples, tantôt blues, tantôt plus rock, punk et hard rock. D’ailleurs à la fin de leur dernier morceau, Sextasy, ils casent quelques mesures du célébrissime riff de Kashmir. Les spécialistes auront certainement repéré le clin d’œil. Aujourd’hui, ils n’ont à leur actif qu’un EP, mais, le premier album est dans les cartons. Stay tuned!

 

Miss America Rats 2016
Pour le rappel, Tommy demande à Lionel de remonter sur scène, mais quand celui-ci monte sur scène et commence à préparer son petit bazar (ampli, micro ampli, pédales, …) il se fait chambrer par le public et par Tommy. Du coup, c’est Lola et Morgane qui improvisent l’intérim le temps que notre guitar-hero-pas-pressé se retransforme en super-guitar-hero. Ils attaquent alors une reprise de Queen, I Want to Break Free, sur laquelle Lionel balance encore quelques bons solos avec Dimitri à la rythmique, sauf que quand le morceau change de riff, Lionel est largué, et il ne peut que regarder Dimitri assurer comme une bête. Du coup il va tenter de draguer Lola et soulever sa robe. Sacrés guitaristes, même pas peur de se prendre un coup de manche de basse. Ils enchainent sur We Will Rock You, qui clôture cette belle soirée en apothéose.

Il est dans les environs de minuit, les oreilles ont pris cher ce soir, le son était un peu trop fort à mon goût, et le mix pas toujours adéquat. Mais bon, c’est aussi ça le Rock ‘n’ Roll non ?

Miss America Rats 2016



Setlist de Miss America :

01. Cocaine Cola
02. Say Yeah
03. Sometimes
04. Go Away
05. Delicatessen Messiah
06. Shake The Hell
07. Promises (Loved By The Night)
08. The Outcast
09. I Don't Care
10. Ulysses
11. I'm On Fire
12. Sextasy
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13. I Want To Break Free
14. We Will Rock You