Groupe:

Alcatraz Metal Festival - Jour 2

Date:

14 Août 2016

Lieu:

Courtrai (Belgique)

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

FLOTSAM AND JETSAM

Et si on commençait cette deuxième journée avec une bonne dose de thrash ? On a vu hier, avec l'excellente prestation d'Anthrax, que ce style musical avait l'air de préserver ceux qui en jouaient… Et ce sont d'autres vétérans qui prennent la scène de bon matin (enfin 11h, c'est pas l'aube non plus) : Flotsam And Jetsam.

C'est Seventh Seal, extraite du tout dernier album, qui ouvre le bal et, tout de suite, le son est énorme… parfait ! Festival oblige, le groupe qui a quarante minutes pour convaincre va jouer des classiques : Dreams Of Death, Hammerhead, Desecrator et No Place For Disgrace en guise de conclusion. Mais comme il y a un nouvel album à promouvoir, on aura quand même un bon petit Monkey Wrench ainsi qu'un percutant Life Is A Mess qui passent tout seul et ne font que confirmer que Flotsam And Jetsam a effectué un retour aux affaires réussi.

Sur scène, ça envoie du lourd. Les guitaristes sont plutôt du genre concentré, calme… le bassiste est déjà plus mobile mais c'est sans conteste le chanteur qui occupe le plus l'espace et qui communique le mieux son enthousiasme. Eric Knutson est à fond, quand il ne chante pas, il mime les parties de guitare ou de batterie. Il s'éclate. Le public s’active gentiment, il y a un petit circle pit qui se crée dans la partie gauche de la fosse, pas loin de la scène. La prestation du groupe est très convaincante et fait que cette journée démarre de façon impeccable. Mais la température est sur le point de monter de quelques degrés avec le groupe suivant, qui officie dans le même style musical, Exodus.

Setlist Flotsam And Jetsam :

01. Seventh Seal
02. Me
03. Dreams Of Death
04. Hammerhead
05. Monkey Wrench
06. Desecrator
07. Life Is A Mess
08. No Place For Disgrace

 

EXODUS

En effet, le soleil est de sortie et dès le premières secondes du show, la fosse entre en ébullition. On remarque que Gary Holt n'est pas là, sans doute occupé avec Slayer, et qu'un autre guitariste (que je ne reconnais pas) se charge avec enthousiasme de le remplacer. Surprise, le set d'Exodus ne commence ni par une nouvelle chanson, ni par un classique de l'ère Steve Souza, vocaliste qui a récemment réintégré les rangs du groupe. Non, c'est The Ballad Of Leonard And Charles, extrait de l'album Exhibit B: The Human Condition (avec Rob Dukes au chant), qui ouvre les hostilités.

Après cette entrée en matière des plus percutantes, Exodus balance un bon Blood In Blood Out extrait de leur album le plus récent (et du même nom). Et ce sera un retour aux classiques avec A Lesson In Violence qui a pour effet de transformer le centre de la fosse en véritable volcan en éruption. Les fans sont déchaînés, c'est la première fois depuis le début du festival qu’on assiste à un tel défoulement. Et là, on peut dire que le service de sécurité a du boulot ! Pas le temps de souffler, les crowd surfers arrivent par vagues… qui déferlent sans cesse.

Steve prendra la parole pour évoquer la disparition du grand Lemmy et lui dédiera War Is My Shepherd. Encore quelques classiques histoire de briser les quelques cervicales qui, par chance, seraient toujours intactes ? Bien sûr : Bonded By Blood, The Toxic Waltz et un petit final renommé Strike Like A « Motherfucking » Beast  pour l'occasion !! Une, deux et trois claques. A la réflexion, le mot « claque » semble même un peu faible… Sur le dernier morceau, Steve demande (exige) un wall of death… qu'il obtiendra sans avoir à insister. Le fan de thrash est discipliné, mine de rien.

Synthèse du set : une boucherie ! Juste une petite remarque sur l’apparition d'un défaut qui reviendra à quelques reprises lors de cette journée (pour ceux qui sont aussi véritablement venus écouter la musique) : le son est toujours énorme mais la double grosse caisse et la basse sont un peu trop en avant et commencent à couvrir le reste… sans que ce soit inaudible, mais quand même, ça se sent. Et autant sur Exodus, ça passe sans trop de souci, autant sur d'autres groupes à venir, ça va être plus gênant. On en reparlera.

Setlist Exodus :

01. The Ballad Of Leonard And Charles
02. Blood In Blood Out
03. A Lesson In Violence
04. Blacklist
05. War Is My Shepherd
06. Bonded By Blood
07. The Toxic Waltz
08. Strike Like A Beast

 

DEVIL DRIVER : Premier manquement de la journée. C'est la pause déjeuner du warrior. Désolé. Mais j'ai bien l'intention de revenir pour découvrir Korpiklaani.

 

KORPIKLAANI

C'est la grosse fiesta. Franchement, sur un plan musical, c'est pas mon truc et les chances que je m'écoute du Korpiklaani tranquille, tout seul à la maison, sont proches de zéro. En revanche, pour ce qui est du live, c'est une autre affaire. Toi lecteur, tu connais probablement mieux ce groupe que moi mais si ce n'est pas le cas, sache que c'est du folk metal finlandais principalement chanté en finnois, accompagné par de l'accordéon et du violon et dont les paroles ont l'air de pas mal tourner autour de la picole. Sur scène, c’est fun, les gars bougent beaucoup, se laissent même aller à quelques pas de danses, ils se marrent et c'est communicatif. Bonne ambiance, donc. D'ailleurs, le public ne s'y trompe pas, il y a presque autant de crowd surfing que sur Exodus !

Au fait, on a des news du Père Noël et on sait comment il s'occupe pendant l'été. Il se fait une petite teinture et joue de la basse pieds nus dans Korpiklaani ! J'ai des photos qui le prouvent. Et si certains se demandent ce que fait Luke Skywalker pendant les vacances, il joue du violon avec le même groupe ! Et ce chanteur, on croirait vraiment Jack Sparrow qui n'a toujours pas dessaoulé mais s'est fait une petite teinture (blonde)… avec son pote le Père Noël, sûrement. Les chansons se prêtent bien à la consommation de bière… et on regarde tout cela d'un œil amusé. Le chant est parfois approximatif mais on s'en fiche un peu car là n'est pas le principal. Le violoniste et l'accordéoniste font bien le show et se livreront même à une petite danse sur l'avancée droite de la scène. Encore une fois, pas mon truc... mais résolument entraînant et sympa.

Setlist Korpiklaani :

Désolé... pas la moindre idée... Mais ils ont joué un titre qui s'appelle Vodka, ça j'en suis sûr !

 

LITA FORD

Hier, on a croisé quelques femmes sur la scène de l'Alcatraz… aujourd'hui, beaucoup moins. Mais il y en a quand même une (même deux avec Amanda Somerville qui chantera plus tard avec Avantasia), et pas n'importe laquelle puisqu'il s'agit de Lita Ford ! Personnellement, je ne l'avais jamais vue sur scène et j’avoue ne pas connaître plus d'une petite poignée de chansons…. J'ai donc saisi l'occasion de voir cette grande dame et je ne le regrette pas un seul instant car elle nous a offert un super moment de rock ! Une des bonnes surprises de la journée. Et que ce concert est passé vite ! Alors, c'est sûr, il a commencé avec du retard et s'est terminé en avance, ce qui fait qu'on a plutôt eu un set d'une quarantaine de minutes au lieu des cinquante-cinq annoncées... ça aide.

Déjà, il y a l'intro : une bande son d'un père de famille furax qui se rend compte que sa fille lui a piqué les clés de sa voiture... il se met à beugler son nom « Lita !! LITAAAA !! » et on entend le moteur de la voiture qui démarre et le paternel qui gueule de plus belle... Lita Ford débarque alors sur scène avec ses trois acolytes, tous prêts à en découdre, et un Gotta Let Go bien efficace. Parenthèse : Miss Ford a une belle guitare en forme de bouteille de vodka. Excellent. Une petite accélération de tempo avec Larger Than Life, la reprise de The Bitch Is Back d'Elton John, une chanson qui fait référence à ses jeunes années avec The Runaways (Living Like A Runaway)... Tout cela passe super bien sur scène. Les musiciens jouent très bien... Le bassiste attire les regards car il a un jeu de scène très Sheehanien (ceux qui ont déjà vu l'étonnant Billy Sheehan de Mr. Big savent de quoi je parle). Et en milieu de parcours, Lita nous parle de Lemmy à qui elle dédie le titre qu'il avait écrit avec elle : Can't Catch Me. Et là, ça dépote bien. On sent bien l'influence Kilmisterienne, rien que le tempo déjà... Alors ensuite, petit moment de stupéfaction, était-il vraiment nécessaire de caser un solo de batterie dans un set aussi court ? Je ne pense pas mais bon, peut-être y avait-il une raison à cela...

La suite : une reprise des Runaways (Cherry Bomb), le fameux Close My Eyes Forever, chanté à l'époque avec Ozzy Osbourne (dont le rôle est aujourd'hui tenu par le guitariste... qui s'en sort très bien) et surtout un final qui n'est toujours pas sorti de ma tête depuis le 14 août dernier : Kiss Me Deadly, une chanson hyper catchy (eh oui, c'est mal, je ne la connaissais même pas, vous pouvez m'insulter) absolument imparable en concert qui permet d'achever ce set avec un feeling très festif.

Bon son (c'est à noter, car ce n'est pas vraiment une constante aujourd'hui), chouette ambiance, groupe performant (même si la voix de Lita manque parfois de puissance ou de justesse), chansons bien rock taillées pour le live... on a passé un très bon moment.

Setlist Lita Ford :

01. Gotta Let Go
02. Larger Than Life
03. The Bitch Is Back
04. Living Like A Runaway
05. Can't Catch Me
06. Drum solo
07. Cherry Bomb
08. Close My Eyes Forever
09. Kiss Me Deadly

 

CHILDREN OF BODOM

Pas le concert le plus mémorable de ce festival pour moi. Malgré une technicité remarquable et quelques vieux titres qui font plaisir à entendre, le tout reste assez froid. Il y a ce petit souci de son qui revient. Une section rythmique trop en avant, un second guitariste complètement oublié dans le mix et qui ne sert donc à rien... On entend quand même bien la guitare d'Alexi Laiho, un peu moins les claviers de Janne Wirman... Evidemment, je ne nierai pas qu'il se passe quelque chose quand quelques vieux hymnes qui m'ont fait aimer le groupe à ses débuts refont surface : Lake Bodom, Silent Night Bodom Night ou encore Downfall font clairement leur petit effet sur le public et votre serviteur. Je me souviens alors à quel point les Children Of Bodom m'avaient séduit avec leurs premiers disques, avant que je finisse par me lasser (je n'ai plus rien acheté du groupe après Hate Crew Deathroll paru en 2003).

Pour ce qui est de la prestation scénique du groupe, musicalement, c'est assez impressionnant. C'est carré, en place et souvent joué encore plus rapidement que sur album. Mais je trouve que Laiho est un frontman qui manque singulièrement de charisme. Ok, il maîtrise bien le placement de "fuck" tous les deux mots quand il s'adresse à nous ("We fucking love you", "Fuckin' Belgium", "...your fucking beautiful country") et il crache comme un lama mais bon, on a vu plus chaleureux. Il regarde à peine (voire pas du tout) ses camarades de jeu... sauf Wirman qu'il ira voir plusieurs fois pour se livrer à de petits duels guitare/clavier bien sentis. Petite pointe d'humour du claviériste en question : il nous révélera qu'il a trouvé quelque chose de pire que le rap finlandais : jouer avec le soleil en pleine face. On compatit.

La setlist est assez variée, elle ne privilégie ostensiblement ni les nouveautés ni les gros classiques pour nostalgiques, il y a un peu de tout... mais un sentiment d'ennui s'empare de moi à plusieurs reprises. Le groupe fait le boulot mais sans le petit plus qui pourrait rendre l'ensemble vraiment renversant ou divertissant. Dans le style, il y a des groupes pas très chaleureux mais qui nous étourdissent de par leur puissance... et d'autres moins dévastateurs mais qui ont des qualités d'entertainers. Children Of Bodom ne tombe malheureusement dans aucune de ces deux catégories. Ce sont de bons musiciens et certaines de leurs compos sont top... mais en live, c'est encéphalogramme plat. Aujourd'hui, en tout cas. 

Setlist Children Of Bodom :

01. Follow The Reaper
02. In Your Face
03. Morrigan
04. Trashed, Lost & Strungout
05. Hate Me
06. Lake Bodom
07. I Worship Chaos
08. Angels Don't Kill
09. Silent Night Bodom Night
10. Children Of Decadence
11. Downfall

 

SOULFLY : Non merci, votre serviteur a ses limites. C'est l'heure de la pause... il faut garder des forces (et en reprendre) avant le petit enchaînement qui suit : Kreator, Avantasia et Twisted Sister.

 

KREATOR

Justement, on parlait juste au-dessus de Children Of Bodom et du fait qu'il existait des groupes "pas très chaleureux mais qui nous étourdissent de par leur puissance". Eh ben voilà, il me semble bien que, dans le genre, les Allemands de Kreator se posent là. Les gars n'arpentent pas la scène à la manière des thrasheurs d'Anthrax, c'est pas tout à fait le genre à raconter des blagues entre les chansons non plus, ni à demander au public de chanter... Par contre, ça charcle, ça dépote, ça envoie le bouzin !! En guise d'intro, pendant un petit Choir Of The Damned sur bande, deux gars vêtus de noir, cagoulés et portant une sorte de masque tête de mort se tiennent chacun à un bout de la scène en brandissant vers le ciel des fumigènes. Tiens, le groupe aurait-il envie d'ajouter une dimension "spectacle" à son show ? Oui. Au programme, des confettis (des confettis ? Pour Kreator ?? Allez, pourquoi pas...), et beaucoup - mais BEAUCOUP - de pyro !! Le quatuor teuton aime les flammes... c'est rien de le dire !

 

Le son est pas mal... suffisamment fort et puissant sans nous empêcher de saisir les parties les plus mélodiques des compos. Evidemment, qui dit Kreator dit vitesse... La plupart des morceaux joués ont le pied sur le champignon (oui, l'expression est périmée, peu importe) et il n'y aura guère que Phobia (toujours aussi géniale en live) et From Flood Into Fire pour ralentir légèrement la cadence. Sur cette dernière, on pourra même souffler plus que prévu vu qu'elle sera carrément interrompue par une coupure d'électricité. Quelques minutes plus tard, le groupe se remet en selle et repart comme si de rien n'était. 

A part ça, on se prend des grosses baffes thrashy en pleine face : Enemy Of God, Terrible Certainty, Phantom Antichrist, WarcurseHordes Of Chaos... Pleasure To Kill. Bam ! Bam ! Rebam !! Le propos est ultra agressif mais maîtrisé. C'est marrant, au cours du weekend, j'ai remarqué que les groupes "brutaux" tenaient souvent des propos plutôt cool du genre "we love you... take care... etc.". Pas Mille Petrozza. Non, lui reste dans son rôle de bourrin destructeur jusqu'au bout. En plus de réclamer très régulièrement du chaos et du "Belgian moshpit", il ira même jusqu'à dire "I wanna see you kill each other" sur Pleasure To Kill ! Ah ouais... quand même... Hey, Mille, c'est pour rire, hein ? En tout cas, Kreator reste une valeur sûre du thrash live et ce n'est pas ce concert qui lui coûtera sa réputation. 

Setlist Kreator :

01. Enemy Of God
02. Terrible Certainty
03. Phobia
04. Awakening Of The Gods
05. Endless Pain
06. Mantra / Phantom Antichrist
07. From Flood Into Fire
08. Hordes Of Chaos
09. Civilization Collapse
10. The Patriarch / Violent Revolution
11. Pleasure To Kill

 

AVANTASIA

On redescend de plusieurs crans sur l'échelle de l'agressivité car il est l'heure de se faire un petit break Metal/Rock Opera emmené par le joyeux Tobias Sammet et sa bande. J'attendais ce concert avec impatience. J'ai tellement adoré le show parisien de mars dernier que j'étais prêt à m'en reprendre une bonne dose... même écourtée (une heure trente au lieu de trois heures). Tellement sûr de la qualité du show à venir (pour l'avoir vécu quelques mois plus tôt), j'ai regardé mon pote (qui n'avait pas encore vu le groupe sur cette tournée) et lui ai dit "t'es prêt pour le meilleur concert du fest' ?". Il a rigolé en répondant immédiatement que ce titre reviendrait à Twisted Sister, pas à Avantasia. J'aimerais vous dire qu'il s'est fourvoyé... mais non, pas du tout. Avantasia a donné un concert très sympa... mais pas aussi grandiose que ce à quoi je m'attendais. La "faute" (terme à prendre avec des pincettes... cette sympathique troupe a bien fait le boulot) ne revient pas forcément totalement au groupe. Déjà, j'avais peut-être de trop grandes attentes. J'ai donc une part de responsabilité dans ma petite déception. Ensuite, il y a ce problème de son dont je vous parlais plus haut. Là, sur une musique comme celle d'Avantasia, ça ne pardonne pas. La batterie et la basse, toutes deux trop fortes, masquent le travail des guitaristes et de certains chanteurs. C'est dommage. Ce n'est heureusement pas une bouillie sonore, non, loin de là... mais le rendu aurait pu être bien meilleur. Et si l'ambiance fut bonne, elle ne fut pas aussi explosive que celle du Trianon en mars dernier. Le public, bien qu'enthousiaste (et de plus en plus au fur et à mesure que le set progressait... aussi parce que Sammet n'a pas manqué de lui faire remarquer à plusieurs reprises qu'il était un peu endormi), est resté assez sage. Il ne s'est pas enflammé. Un petit coup de fatigue, peut-être ? Hey, les deux jours de festival vont bientôt s'achever... c'est pas impossible. Même si le show de Twisted Sister à venir me donnera quand même un peu tort sur ce point. 

Le show débute, comme le veut la tradition, sans invités. C'est donc Mystery Of The Blood Red Rose avec Sammet au chant qui ouvre. Mais dès Ghostlights, Michael Kiske, à l'attitude toujours aussi décalée (le bonhomme aime à faire dans la nonchalance), débarque sur cette très belle scène (avec ses escaliers, fausses ruines, joli backdrop, etc.). Comme dit plus tôt, le temps de jeu est plus court mais toute la troupe a quand même fait le déplacement et chaque vocaliste aura minimum un titre à interpréter. Ronnie Atkins donnera de la voix (un poil fatiguée) sur Invoke The Machine, Jorn Lande sera de la partie pour l'excellente The Scarecrow, Bob Catley sera mis à contribution sur The Story Ain't Over, Eric Martin (à la voix fatiguée, lui aussi) interprétera Dying For An Angel, Amanda Somerville (à la tenue d'une beauté inversement proportionnelle à celle de sa magnifique chevelure) viendra nous charmer sur Farewell... et on retrouvera tout ce beau monde sur le final habituel, Sign Of The Cross et sa reprise du refrain de The Seven Angels.

Les ingrédients d'un show d'Avantasia sont là : bonne humeur générale, complicité entre les intervenants et humour constant de Tobias Sammet (qui se marre en oubliant les paroles sur The Scarecrow, vanne son batteur, fait mine d'engueuler Miro, le claviériste, parce qu'il a démarré un morceau trop tard...). On passe un bon moment... mais cela reste un peu frustrant, je m'attendais à plus de magie. Avec un meilleur son, un ou deux vocalistes plus en forme et un public plus chaud, j'aurais sans doute trouvé cela plus fort... mais ne crachons pas dans la soupe, c'était quand même bien cool. Vivement la sortie du DVD avec le show intégral de trois heures !


 

Setlist Avantasia :

01. Mystery Of The Blood Red Rose
02. Ghostlights
03. Invoke The Machine
04. The Scarecrow
05. Promised Land
06. The Story Ain't Over
07. Farewell
08. Reach Out For The Light
09. Dying For An Angel
10. Let The Storm Descend Upon You
11. Sign Of The Cross / The Seven Angels

 

TWISTED SISTER

S'il y avait une logique ou une sorte de "justice", il faudrait qu'un festival se termine sur un concert d'anthologie, un final incroyable, une véritable fête... Pas facile, surtout quand, dans le cas qui nous intéresse, il y a eu de beaucoup de bonnes choses depuis le début. Mission impossible pour Twisted Sister ? Absolument pas. C'est "Forty and Fuck It!", leur tournée d'adieu... et je ne crois pas qu'on pouvait imaginer meilleure conclusion à cet excellent weekend.

Avant que les soeurs tordues ne montent sur scène, on a le droit à un diaporama qui retrace l'histoire du groupe... tout ça sur fond de It's A Long Way To The Top d'AC/DC. Puis c'est parti pour un peu plus d'une heure et demie de délire. Un petit trio bien serré What You don't Know (Sure Can Hurt You), The Kids Are Back et Burn In Hell se charge de mettre l'ambiance... avant que l'ultra charismatique Dee Snider ne prenne la parole avec cette langue bien pendue qu'on lui connaît. Il parle donc du fait que c'est vraiment leur tournée d'adieu et en profite pour tacler gentiment au passage tous les Ozzy, Scorpions, Kiss ou Judas Priest qui ont prétendu s'arrêter pour finalement ne pas raccrocher les gants. Dee n'est pas le seul à vanner ce soir? Jay Jay French nous sortira qu'on ressemble à des figurants de la série Game Of Thrones.

 

You Can't Stop Rock'n'Roll, I Wanna Rock, I Am (I'm Me)... Un véritable best of, évidemment. Les tubes défilent donc, le son est top (soulagement... après les quelques déconvenues de la journée), le groupe est en forme et sa prestation est impeccable. Snider est bien en voix, Mark Mendoza donne la fessée à sa basse (eh oui !), les deux guitaristes (French et Ojeda) le rejoignent de temps en temps pour jouer en formation serrée... et derrière les fûts, c'est l'excellent Mike Portnoy qui officie avec précision, efficacité mais aussi discrétion. On sait à quel point ce batteur peut faire le show mais là, on sent qu'il a enclenché le mode humilité. Il remplace et rend ainsi hommage de la meilleure manière qui soit à A.J. Pero décédé l'année dernière.

 

Pero sera bien sûr évoqué (The Fire Still Burns lui sera dédiée) mais Snider n'oubliera pas de parler d'autres disparus (Dio, Jimmy Bain et, bien sûr, Lemmy) avant d'annoncer la chanson The Price. Sur cette dernière, il demandera au public d'allumer tous les briquets ou téléphones portables à disposition afin d'illuminer ce parterre où nous nous trouvons. Un beau moment. Et puis, vous connaissez (sans doute) Snider, il n'est pas du genre à trop verser dans le pathos non plus... ce concert a beau être le dernier que le groupe donne en Europe, il faut que ce soit une grosse fête. Le frontman voudrait que cette soirée ne soit pas triste mais qu'elle ressemble plus à un enterrement irlandais où l'on boit, chante, rit, etc. Pas d'inquiétude à avoir, c'est exactement ce qui se passe... le public est totalement déchaîné et, pour la dernière fois de la journée, les crowd surfers s'en donnent à coeur joie.  

Un concert de Twisted Sister sans We're Not Gonna Take It, vous y croyez ? Non ? Vous avez raison, on l'a eu. Et le groupe a eu du mal à enchaîner avec la compo suivante puisque les fans (et le groupe, du coup) ont repris le refrain non pas deux ou trois fois... mais plutôt cinq ou six (j'ai un doute... mais il me semble bien que c'est six) !!! Enorme. Mais l'heure tourne et le concert est bientôt censé se terminer... Twisted Sister va-t-il devoir exclure un morceau ou deux de son set à cause de cet interminable We're Not Gonna Take It ? Non, personne ne va venir interrompre le groupe et celui-ci va pouvoir jouer au-delà d'une heure du matin afin de bien finir les choses ! Après It's Only Rock'n'Roll (But I Like It), on aura donc le droit à un rappel constitué de Come Out And Play, Tear It Loose, un petit discours d'adieu pendant lequel chaque membre du groupe prendra la parole, et l'indispensable S.M.F. 

Un mot pour résumer tout cela ? Grandiose. Twisted Sister, c'est fini... mais le groupe a su livrer à ses fans belges un concert qu'ils n'oublieront jamais, un véritable final en apothéose.


  

Setlist Twisted Sister :

01. What You Don't Know (Sure Can Hurt You)
02. The Kids Are Back
03. Burn In Hell
04. Destroyer
05. Like A Knife In The Back
06. You Can't Stop Rock'n'Roll
07. The Fire Still Burns
08. I Am (I'm Me)
09. I Wanna Rock
10. The Price
11. I Believe In Rock'n'Roll
12. Under The Blade
13. We're Not Gonna Take It
14. It's Only Rock'n'Roll (But I Like It)
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15. Come Out And Play
16. Tear It Loose
17. S.M.F.

 

Verdict : quel festival ! Des prestations de qualité, une organisation qui roule (les concerts ont quasiment tous commencé à l'heure), une technique à l'avenant (malgré un son un peu moins bon sur quelques groupes le deuxième jour), une ambiance cool... En plus, il a fait beau, on a pu profiter des petits bars et stands de nourritures sympas placés sur le site. On a pu croiser quelques musiciens dans la zone VIP, petit endroit bien cool pour se détendre, faire charger le téléphone, la batterie de l'appareil photo ou se restaurer sous un parasol. Le bilan est plus que positif. C'est un succès total. Bien que l'Alcatraz Festival, forcément victime de sa popularité grandissante, soit de plus en plus important, il garde tout de même (encore) une taille humaine (je n'ai pas les chiffres exacts mais il me semble bien que le frontman d'un des groupes a parlé de onze mille personnes)... ce qui le rend vraiment attachant et attractif. J'ai plus qu'apprécié mon court séjour en Belgique et remercie évidemment l'organisation de son invitation... Et vivement l'année prochaine !