Groupe:

Alcatraz Metal Festival - Jour 1

Date:

13 Août 2016

Lieu:

Courtrai (Belgique)

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Alcatraz, nous voilà. Enfin, me voilà... Pas un seul autre membre des Portes du Metal pour entreprendre avec moi la conquête de ce festival belge qui ne cesse de grossir d'année en année. Quelle tristesse... Mais passons. Cela fait des années que j'ai envie de découvrir ce festival dont je n'entends que du bien. Cette fois-ci, les dates de vacances et celles de l'événement concordent... Rien ne saurait se mettre en travers de mon chemin ! Le programme est alléchant, il n'y a qu'une scène, on n'a donc pas à choisir un artiste ou un groupe au détriment d'un autre. Si l'on veut tout voir, on le peut ! Après, ce n'est évidemment pas une obligation non plus, d'autant plus que les pauses entre les différents intervenants sont assez brèves (vingt-cinq minutes environ). L'affiche est plus que séduisante et fait dans l'éclectisme : le hard sous influence 70s (The Answer) côtoie le bon vieux thrash ricain (Anthrax, Flotsam And Jetsam, Exodus), le metal sympho est de la partie (Within Temptation), l'opera rock également (Avantasia)... on a aussi bien du vétéran (Whitesnake, Twisted Sister) que du plus jeune (Airbourne, Avatar...), on n'oublie pas la petite touche de folk (Korpiklaani), d'indus (Ministry), de doom (Candlemass) et j'en passe. Il y a en a vraiment pour tous les goûts. A taaable !!! 

 

THUNDERMOTHER

La première journée commence avec une touche de féminité venue de Suède puisque c’est Thundermother qui ouvre le bal. Mais le temps de récupérer mon pass à l’entrée, le set a déjà démarré. J'arrive donc sur la deuxième chanson du concert, le single que certains d'entre vous connaissent peut-être déjà, j'ai nommé Thunderous. Le hard rock de ces jeunes femmes passe très bien… Il faut dire que la recette est assez semblable à celle d'un groupe comme Airbourne… En fait, autant dire tout de suite qu'en gros, c'est très très proche d'AC/DC. Pas révolutionnaire donc mais très efficace en live. Et sans vouloir tomber dans les clichés machistes de bas étage, j'ajouterai quand même que quand la soupe est servie par de telles personnes, la petite touche sexy apportée fait encore mieux passer la chose. Ouais, c'est mal… peut-être…

La frontwoman nous annonce avec une certaine fierté qu'il s'agit de leur premier show en Belgique. Elle demande à la foule de lever la main si c'est la première fois qu'elle voit Thundermother en concert… en précisant qu'elle espère que ce ne sera pas la dernière. Le groupe enchaîne ensuite avec Just A Tease puis Enemy… Sur la très groovy Thunder Machine, (elles aiment le tonnerre, décidément), la foule est divisée en deux pour chanter le refrain. Rock'n'Roll Disaster porte mal son nom tant elle s'avère agréable. La dernière chanson sonne très AC/DC également… Shoot To Kill, qu'elle s'appelle. Le son est vraiment bon, avec une basse bien ronflante. Sur le final, la guitariste soliste part faire un tour dans la foule… Pendant que la chanteuse entonne les premiers mots de Highway To Hell, tiens tiens…

Thundermother, c'est passé comme une lettre à la Poste. Un set énergique, carré, bien rock’n’roll et sympa. Le tout fut emballé par un groupe motivé et une chanteuse très en voix. Idéal pour bien commencer une longue journée de fest' !

Setlist Thundermother :

01. ???
02. Thunderous
03. It's Just A Tease
04. Enemy
05. Thunder Machine
06. Rock'n'Roll Disaster
07. Shoot To Kill

 

METAL CHURCH

Vingt-cinq minutes plus tard, changement de registre avec Metal Church ! Bye bye le rock’n’roll, hello le heavy thrash US des eighties. C'est le thème du film Terminator qui accompagne les membres du combo alors qu'ils investissent la scène. Comme Metal Church célèbre le retour de Mike Howe en son sein, il commence logiquement son set par un classique extrait de l'album Blessing In Disguise : Fake Healer. Et puis, histoire de se mettre les fans de longue date dans la poche dès le départ, les Américains enchaînent avec Start The Fire du cultissime The Dark. Bien vu !


C'est mon premier concert de Metal Church et il y a deux choses qui me réjouissent particulièrement : la setlist fait la part belle aux albums qui m'ont fait découvrir et aimer ce groupe (on a donc le droit à Watch The Children Play extraite de The DarkBadlands qui nous vient tout droit de Blessing In Disguise ou encore à The Human Factor tirée de l'album du même nom) et, très bonne surprise, le vocaliste Mike Howe qui n'a pas chanté en studio ni fait de tournée depuis une vingtaine d'années est étonnamment en voix. Il est même carrément bluffant. Le gars a conservé son organe, je ne m'attendais pas à le trouver si à l'aise.

Le reste du groupe assure sans en faire des caisses. Les musiciens ne sont pas du genre à courir partout sur scène mais ils sont carrés, pros. Jeff Plate se donne bien derrière les fûts, Kurdt Vanderhoof (qui ressemble étrangement à Wilson Fisk, le vilain de Daredevil) est tout sourire… et on retiendra que Steve Unger, le bassiste, est l'un des seuls à être sorti de son petit espace de jeu (Howe à part) pour venir se rapprocher du public en jouant à l'extrême droite de la scène.

Notons qu'en plus des titres déjà cités, le combo nous balancera une compo bien efficace de leur dernier album : No Tomorrow. Le concert se termine par un The Human Factor bien pêchu et un message plein d’amour de Mike Howe "prenez-soin de vous et les uns des autres, on vous aime".

Sept chansons pour quarante minutes, c'est un peu court et ça passe forcément vite mais ce fut bien bien sympa.  

Setlist Metal Church :

01. Fake Healer
02. Start The Fire
03. No Tomorrow
04. Watch The Children Play
05. Beyond The Black
06. Badlands
07. The Human Factor

 

THE ANSWER

Troisième concert de la journée : The Answer. On change encore de style musical pour se lancer dans un rock hard bien typé 70’s, plein de groove.

Le quatuor irlandais entre sur scène sur une espèce de musique délirante totalement décalée avant de balancer tout son savoir-faire sur I Am What I Am.

Les musiciens ont la classe, Cormac Neeson est un chanteur toujours aussi impressionnant et habité. Après cette entrée en matière réussie, le quatuor joue quatre titres extraits de leur excellent premier album, Rise. Serait-ce parce que l'opus en question a dix ans cette année ? Evidemment, c'est un peu dommage si l'on s'attend à écouter des chansons des autres albums mais il faut bien reconnaître que des titres comme Under The Sky ou Come Follow Me sont excellents et particulièrement efficaces en concert. La journée ne fait que commencer, The Answer n'est pas placé très haut sur l'affiche, alors le set est forcément court. Après une vingtaine de minutes consacrées à Rise, les Irlandais décident de finir en nous donnant un avant-goût de l'album à paraître.

Les deux nouvelles chansons sont sympas mais moins festives ou entraînantes. Terminer le set avec elles est une initiative aussi couillue que déstabilisante dans la mesure où le show (tout en restant bon, évidemment) perd quand même un peu en intensité. A revoir en décembre prochain en co-tête d'affiche avec The Dead Daisies pour voir ce que le groupe peut nous proposer avec un temps de jeu un peu plus consistant.

  


Setlist The Answer :

01. I Am What I Am
02. Under The Sky
03. Never Too Late
04. Come Follow Me
05. Preachin'
06. Thief Of Light
07. Solas

 

CANDLEMASS

Et maintenant, c'est l'heure de sortir les bougies et d'aller à la messe, c'est l'heure de… Candlemass, bien sûr. Eh ouais… du doom, comme ça, en tout début d'après-midi, sous un soleil plombant… Bizarre sur le papier mais en fait, ça passe pas mal, finalement. Gros son heavy à décorner des bœufs, une rythmique à l'avenant, des classiques (le show commence d'ailleurs par Mirror Mirror) mais aussi, et surtout, aurais-je envie de dire, un chanteur et pas n'importe lequel : Mats Levén, mesdames et messieurs. Pour moi qui ne suis pas un grand amateur de Candlemass, ce monsieur y est pour beaucoup dans l’intérêt que je porte au show. Il est très bon, on reconnaît son timbre bien particulier et on apprécie sa puissance… et pour ma part, je le découvre dans un registre tout de même assez différent de celui auquel j'étais habitué (j'ai vu le vocaliste se produire avec des groupes comme At Vance, Therion, Adagio ou Firewind. Tout en conservant une bonne partie de sa personnalité, il me surprend en adoptant ici un chant forcément plus théâtral et pesant qu'à l'accoutumée. Belle prestation.

Si le show est de qualité, on peut quand même se demander pourquoi, sur une prestation relativement courte, le groupe a décidé de placer un solo de guitare (heureusement pas trop long) après trois chansons. Comme il ne faut pas trop plomber le festivalier qui doit tenir bon jusque dans la nuit, Candlemass propose un set « doom mais pas trop ». Quelques titres ont un tempo enlevé mais le combo sait retrouver la pesanteur propre au style (en fin de concert surtout) avec les classiques At The Gallows End ou Solitude. Perso, je n'aurais pas craché sur un petit Death Thy Lover (chanson titre du dernier EP en date)... mais bon, on ne peut tout avoir, n'est-ce pas ?

Setlist de Candlemass :

01. Mirror Mirror
02. The Dying Illusion
03. A Cry From The Crypt
04. Emperor Of The Void
05. At The Gallows End
06. Crystal Ball
07. Solitude

 

AVATAR

Et hop, si on changeait encore de style ? Décidément, les groupes se suivent et ne ressemblent (vraiment) pas, il est l'heure de se prendre une dose d'Avatar dans les cages à miel ! Quoique ce sont sans doute les yeux qui sont d'abord le plus sollicités vu le look arboré par les membres du groupe.

Pas de bol, quand Johannes Eckerström, le maître de cérémonie, pousse son premier hurlement, le son du micro est mal réglé et on n'entend rien… Allez, pas grave, quelques instants plus tard, tout sera rentré dans l'ordre.

 

Jusque-là, on changeait de registre musical de groupe en groupe mais avec Avatar, les choses se corsent… on change de style d'une chanson à l'autre ! House Of Eternal Hunt fait dans une espèce de power mélodique speedé qui me rappelle Dragonforce, musicalement bien sûr... pas au niveau du chant. Hail The Apocalypse propose un metal mid-tempo beaucoup plus moderne, groovy et agressif. The Eagle Has Landed est également assez différent, surtout avec son refrain ultra mélodique et festif... alors que For The Swarm tente une incursion bien plus System Of A Down dans l'esprit. Cette diversité est intéressante et les musiciens sont très bons. Eckerström s'amuse avec son personnage de Joker déjanté (pléonasme). Divertissant. Je ne suis pas un grand spécialiste du groupe alors je ne suis pas totalement certain de la setlist (trouvée sur le net) qui me semble bien courte. Toutes mes excuses pour cette faute professionnelle. Si vous voulez me souffler des chansons supplémentaires, n'hésitez pas ! 



Setlist Avatar :

01. Regret
02. House Of Eternal Hunt
03. Hail The Apocalypse
04. The Eagle Has Landed
05. Smells Like A Freakshow
06. For The Swarm 

 

TRIPTYKON

Alors là, il ne va pas falloir m'en vouloir, cher lecteur, mais Triptykon, ce sera sans moi. Tout warrior of steel que je suis, il faut faire des pauses et se sustenter… C'est donc Triptykon qui en fera les frais… À moi, la bière, les frites et les ribs !!! Et puis, comme je ne connais pas du tout ce groupe, je préfère que ça tombe sur lui que sur le suivant… car le suivant, c'est Anthrax… et tous les ribs de la terre (même accompagnés d'une bonne sauce bbq) ne me feront pas louper Anthrax ! Cela dit, je suis resté le temps d'un morceau et comme je suis d'humeur généreuse, je vous propose deux petites photos. Vous remarquerez à quel point la bassiste avait l'air ravie d'être là. 

 


ANTHRAX

Voilà un concert que j'attends avec impatience… mais aussi avec une petite appréhension. La dernière fois que j'ai vu ces messieurs, Joey Belladonna n'avait pas encore réintégré les rangs d'Anthrax et je garde d'excellents souvenirs de la tournée pour l'album We've Come For You All… Je n'ai évidemment aucun problème avec le retour de Joey mais ces derniers temps, on m'a dit que le frontman n'avait pas spécialement brillé par son chant et que les prestations du quintet avaient perdu en intensité. L'ami qui m'accompagne me confie même qu'il s'est sacrément ennuyé lors d'un concert très récent… Non, c'est pas possible !? Si ? Non. Au bout de trois titres (You Gotta Believe, l'ultra classique mais ultra efficace Caught In A Mosh et Got The Time, toujours aussi fun), le suspense s'est totalement dissipé : le groupe est en forme olympique !


En plus, on a de la chance, c'est bien Charlie Benante (qui n'assure pas toutes les tournées du groupe depuis un moment et se fait donc régulièrement remplacer) qui est assis derrière les fûts ! Soulagement : Belladonna est en voix et joue son rôle de frontman à la perfection. Il court d'un bout à l'autre de la scène et se croûte magistralement en tapant dans les mains de quelques fans ! Les risques du métier. La setlist : assez prévisible (oui, il y aura MadhouseAntisocialIndians) mais pas trop nostalgique dans la mesure où les New-Yorkais balanceront quand même trois nouvelles chansons (You Gotta BelieveBreathing Lightning et Evil Twin) et une rescapée du précédent Worship Music (Fight' Em 'Til You Can't). Sur Indians, dernière chanson du set, la fosse bouge sacrément… ça fait plaisir. Belladonna court dans tous les sens et attrape au passage les cameramen qui se marrent bien. Groupe au top, excellente ambiance... L'un des grands moments de ce festival ! 

Setlist Anthrax :

01. Gotta Believe
02. Caught In A Mosh
03. Got The Time
04. Madhouse
05. Fight'Em Til You Can't
06. Evil Twin
07. Antisocial
08. Breathing Lightning
09. Indians

 

MINISTRY

Après le show intense et impeccable d'Anthrax, je décide de faire l'impasse sur Ministry. La journée est loin d'être terminée, il faut être raisonnable... et, musicalement, le groupe d'Al Jourgensen se situe à des années lumières de mes goûts. 

 

AIRBOURNE

Tiens, encore un concert qui commence avec le thème du film Terminator. Mais toute ressemblance avec le set de Metal Church s'arrête là. En une minute, les Australiens ont parcouru plus de distance sur scène que les Américains sur tout leur set. Et la première chanson n'est pas finie qu'ils sont déjà bien en sueur.

J'aime bien Airbourne mais je vous avoue que je ne suis pas non plus un grand fan. Pour tout dire, je n'ai qu'un album d'eux… Donc voilà, ce n'est pas forcément le groupe que j'attends le plus à l'Alcatraz… Eh bien, mes amis, quelle claque ! Rock ultra efficace en live (ça, je m'en doutais un peu) et hyper énergie tout au long du set. C'est le premier album (le favori de beaucoup, groupe compris ?) qui se taille la part du lion dans ce set avec pas moins de six titres dont les excellents Too Much, Too Young, Too FastStand Up For Rock'n'Roll et Girls In Black.

Sur Chewin' The Fat, seule rescapée du deuxième opus (No Guts No Glory), ce grand fêlé de Joel O'Keeffe se fracasse une grande canette de bière sur la tronche et en rythme, s'il vous plaît. Cet exercice, probablement un peu dangereux pour la boîte crânienne sur le long terme, sera répété sur le morceau final, Runnin' Wild. Fun ! Musicalement, il y a toujours un petit souci avec Airbourne, voire deux. Un héritage AC/DC pas très discret qui fait que l'identité réelle du groupe peine à percer. Et beaucoup de compos qui se ressemblent, ce qui fait qu'en plein milieu de set, on peut se dire "Tiens, ils ne l'ont pas déjà jouée, celle-là ?". Mais sur scène, le groupe est convaincant et on passe un excellent moment. Et pas seulement parce que le gimmick préféré de Mr. O'Keeffe consiste à balancer des boissons alcoolisées dans le public ! Non, il aime bien faire sa petite balade à dos d'agent de sécurité aussi. Il traversera ainsi une bonne partie du public pour aller jouer sur la petite plate-forme (sur laquelle se trouvent les personnes à mobilité réduite) située en plein cœur de la fosse.

Je retiendrai aussi le nouveau single Breakin' Outta Hell, un peu moins AC/DCien et très rentre-dedans, qui m'a bien plu. Conclusion : un show d'une heure, très électrisé et divertissant. Un moment de rock'n'roll sous amphétamines. Une très bonne surprise.

Setlist Airbourne :

01. Ready To Rock
02. Too Much, Too Young, Too Fast
03. Chewin' The Fat
04. Diamond In The Rough
05. Girls In Black
06. Cheap Wine & Cheaper Women
07. Breakin' Outta Hell
08. Stand Up For Rock'n'Roll
--------------------------------------------
09. Live It Up
10. Runnin' Wild

 

WHITESNAKE

Whitesnake, voilà une belle institution du hard rock… à laquelle je ne me suis jamais trop intéressé, je l'avoue. Bien sûr, je connais quand même un peu le groupe, quelques standards (que je vais reconnaître ce soir d'ailleurs), pas mal des excellents musiciens qui ont fait partie de l'aventure… Mais ce soir, je vais vraiment assister à mon premier concert du serpent blanc… et probablement mon dernier. Non, le show est bien rodé… et ce n'est pas mauvais mais je me rends compte que je n'aime pas trop Whitesnake. En tout cas, pas ce Whitesnake. Ce n'est juste pas vraiment pour moi.

Ça démarre au quart de tour avec un Bad Boys enlevé et efficace. Riff Osbournien, gros son, bonne patate… J'accroche. Mais assez rapidement, je me rends compte que le son énorme masque quand même pas mal la voix d'un David Coverdale fatigué. Pas de quoi crier au scandale, le monsieur n'a plus trente ans et il a encore de beaux restes (il poussera quelques belles gueulante puissantes) mais il est en force et parfois un peu approximatif sur les mélodies. En gros, la puissance est là mais la voix a morflé avec les années. Normal. Et puis, je n'aime pas trop son personnage et ses textes… le vieux beau qui chante pendant quasiment tout le show que son bébé doit venir lui faire l'amour ce soir… Mouais… Mais tout cela est hautement subjectif. De façon plus objective, on peut dire que le vieux briscard est bien entouré. Joel Hoekstra et Reb Beach à la guitare et aux chœurs ne sont pas des rigolos. Je reconnais l'excellent Michele Luppi (vocaliste italien ayant chanté chez Vision Divine et maintenant chez Secret Sphere) aux claviers et aux chœurs. Et la section rythmique n'est pas en reste. Notamment grâce à la présence d'une légende derrière la batterie : Tommy Aldridge, mesdames et messieurs ! 

Les hits de Coverdale & co. sont bien là, on reconnaît Slide It InHere I Go AgainFool For Your Lovin'Still Of The Night… mais le petit souci vient du fait que, bien que le concert ne dure qu'une heure et quart, l'enchaînement de ces chansons manque de fluidité vu que de nombreux solos (inutiles ou inefficaces pour la plupart) viennent se placer à différents endroits du set. Après cinq chansons seulement, déjà un solo de guitare de Reb Beach. Juste après, c'est Joel Hoekstra qui s'y colle. Les deux gars sont de très bons guitaristes mais leur démonstration n'est pas intéressante et fait retomber l'ambiance. Une chanson… et c'est le bassiste qui y va de sa petite démo. Le groupe se remet en branle le temps d'un Crying In The Rain… et hop, c’est déjà l'heure du solo de batterie !! Sérieusement ? Bon… c'est sûrement pour que Coverdale puisse se reposer… Enfin, je l'espère parce que le rythme est complètement cassé alors autant que ce soit pour une bonne raison.

Le final est plutôt réussi. Coverdale revient sur scène après l'impressionnant solo d'Aldridge (terminé à la main) avec une chemise sur laquelle on peut lire "make some fucking noise" et c'est reparti pour les hits. Le public chante, Hoekstra en fait des caisses (il a bien révisé le manuel des poses de guitar hero), David est bien soutenu par tout son groupe (tout le monde chante, sauf le batteur), c'est le classique Still Of The Night qui clôt le bal, et le chanteur quittera la scène après avoir délivré le message "Be safe, be happy and don't let anybody make you afraid". Les ancêtres savent encore faire parler la poudre. Respect. Mais je reste sur une impression de show très propre et carré, un truc à l'américaine, pro mais qui manque un peu de spontanéité. C'était à voir mais clairement pas ce que je retiendrai en priorité de ce festival.

Setlist Whitesnake :

01. Bad Boys
02. Slide It In
03. Love Ain't No Stranger
04. Fool For Your Loving
05. Judgement Day
06. Guitar solo Reb Beach
07. Guitar solo Joel Hoekstra
08. Slow An' Easy
09. Bass Solo
10. Crying In The Rain
11. Drum solo
12. Is This Love
13. Give Me All Your Love
14. Here I Go Again
15. Still Of The Night

 

WITHIN TEMPTATION

On termine la journée comme on l'a démarrée, avec une touche de féminité puisque c'est Within Temptation qui fait office de tête d'affiche ce soir. Un beau concert pour conclure cette belle journée ? Moui... Alors oui, il y a de la mise en scène, la batterie et le clavier sont surélevés, il y a des écrans qui diffusent (sans cesse) des animations ou des clips du groupe, un petit escalier caché que la charmante Sharon den Adel peut emprunter à loisir pour passer d'un étage à l'autre... mais tout ça me laisse un peu froid. Peut-être ne suis-je pas assez fan du groupe à la base ? Pas impossible... mais il n'y a pas que ça. Le tout me semble un peu trop mis en scène justement... ça manque de spontanéité, de niaque, de rock... de communication avec le public aussi, pendant la majeure partie du show en tout cas.

Les bons points : Sharon a une très jolie voix. Elle manque un peu de puissance sur certains passages mais, dans l'ensemble, sa prestation est très honorable, d'autant plus qu'elle bouge sans cesse et semble vivre assez intensément ce qu'elle chante. Visuellement, même si je trouve que c'est un peu trop, on ne peut nier qu'il se passe quelque chose sur scène. J'ai également bien aimé la reprise de la chanson Black Sabbath. On peut trouver la version de Within Temptation discutable car forcément aseptisée mais, au moins, le groupe a fait l'effort de réellement adapter la compo, de se l'approprier. Les moins bons points : je ne trouve pas que les autres musiciens dégagent grand-chose sur scène... ce qui contribue à la relative froideur du spectacle. Les écrans, c'est chouette mais il faut savoir raison garder... et le procédé des duos virtuels avec les guests qui apparaissent dans les clips (Tarja sur ParadiseXzibit sur And We RunKeith Caputo sur What Have You Done) me laisse également de marbre car ça ajoute un petit côté "playback" dispensable à la presta générale. Le son des guitares est vraiment pas top. Il y en a deux mais je me demande bien pourquoi... on entend d’ailleurs plus la basse que les deux guitares réunies. Tout cela se regarde et s'écoute bien quand même mais il manque indéniablement quelque chose pour rendre l'ensemble scotchant. Musicalement, il y a de belles choses mais, avis personnel, quelques compos un peu lisses ou fades également. Un moment agréable à défaut d'être inoubliable. 

Setlist Within Temptation :

01. Our Solemn Hour
02. Faster
03. In The Middle Of The Night
04. Fire And Ice
05. Stand My Ground
06. Paradise
07. The Cross
08. Sinead
09. And We Run
10. The Truth Beneath The Rose
11. Black Sabbath
12. The Heart Of Everything
13. Caged
14. Covered By Roses
15. Mother Earth
-------------------------------------------------
16. What Have You Done ?
17. Ice Queen

 

Voilà une belle première journée qui s'achève. Beaucoup de bonnes prestations, un son très satisfaisant pour l'ensemble des concerts, une ambiance "bon enfant" propre au festival metal, du beau temps, une organisation impeccable (les horaires et temps de jeu sont globalement respectés). Bilan à mi-parcours : excellent. Il faut maintenant aller dormir quelques heures car demain ne sera pas de tout repos !