Nous sommes ce soir au Rocher de Palmer à Cenon. Une promo limitée (je l’ai découvert par hasard) et pourtant c’est une pointure qui débarque à Bordeaux ce soir là. ParadiseLost, pionnier du metal gothique, est dans la place. Ils ont en plus le luxe d’occuper la salle de 1200 places.
Ce n’est pas une première fois pour moi car je les ai vus plus de quatre fois déjà. Je m’étais fait plaisir à l’époque Icon (1993) en les découvrant en octobre 1993 à Grenoble, à peine un mois après la sortie de cet album. Ceci en première partie de Sepultura époque ChaosAD, aussi ici un mois après la sortie de l’album. Et qui va me dire que 1993 n’était pas une bonne année ? J’avais été bluffé, tout juste arrivé à Grenoble pour y finir mes études. Purée, si c’est ça Grenoble, ça va être la teuf. Ma foi, trois ans plus tard, le bilan est triste car cela a été le seul concert avec des groupes de ce calibre. La bande britannique m’avait complètement emballé. Je venais de découvrir un groupe culte.
Je les ai revus en février 1995, époque DraconianTimes (1995) cette fois à Paris au feu Elysée Montmartre (sans jeu de mot). Grande époque, mais je les ai laissés s’écarter de mon chemin dès qu’ils ont quitté le gothique et surtout le metal avec OneSecond (1997) que je n’ai pas acheté, pas plus que Host (1999). Après cela, je les ai suivis d’un oeil distant jusqu’à pouvoir les revoir en 2009 à Lyon au Transbordeur époque Faith Divides US - Death Unites Us. J’avais pu être témoin de l’absurdité de NickHolmes (le chanteur) quand il s’en était pris à un type qui était habillé d’un t-shirt blanc “Qui est suffisamment stupide pour venir à un concert de metal avec un t-shirt blanc ?”.
Lucifer
C’est la première fois que le groupe fondé par JohannaSadonis (ex The Oath) et intégrant le guitariste GarryJennings (ex Cathedral, DeathPenalty) joue en France. Alors ça, c’est un scoop qu'elle nous livre là !
Le public semble apprécier ce mélange de doom et de vieux hard rock. Je ne connais pas bien ce groupe, que j’ai découvert sur Internet avant d’aller au concert. Les textes me semble assez psychés. Ainsi Purple Pyramid ressemble à une transfiguration issue d’un délire poudreux.
Johanna finit par nous le dire en introduisant White Mountain comme traitant de cocaïne…ah ben, c’est bien ça ! Elle remerciera chaleureusement ses musiciens, comme ceux de ParadiseLost, envers qui elle est reconnaissante de les avoir pris sur cette tournée : sept semaines, 36 shows…
Vous pouvez la voir sur Internet, la finale est Izrael.
Au final, un show un peu chiant, car la prestation de Lucifer est assez statique. Seule Johanna bouge et … majoritairement les bras.
Setlist de Lucifer :
01. Anubis 02. Abracadabra 03. Sabbath 04. Purple Pyramid 05. White Mountain 06. Morning Star 07. Izrael
Paradise Lost
Les joyeux drilles entament leur partie vers 21h40. Enfin, "joyeux drilles", vous m’avez compris, ils sont britanniques…. NickHolmes (chant) est souriant… as usual… non je déconne encore. GregorMackintosh (lead guitar) a toujours ses dreadlocks. AaronAedy (guitare rythmique) est toujours chauve et aussi souriant (c’est le seul). Le batteur AdrianErlandsson en revanche n’est pas de la partie ayant décliné cette tournée. Il est remplacé par WaltteriVäyrynen, le batteur de tournée de Vallenfyre (l’autre groupe de Gregor Mackintosh).
Pas de doute c’est bien eux la tête d’affiche. J’ai eu un petit doute car je n’ai pas ressenti le traditionnel engouement dès l’apparition des membres du groupe. Mais le public se réveille.
No Hope in Sight (toujours des titres aussi légers) ouvre le concert. C’est la première piste du dernier opus et elle est réussie. Le dernier album The Plague Within (2015) est très représenté sur cette tournée avec sept chansons sur les seize que comporte la setlist de ce soir… et surtout sur les dix chansons de l’album. Ca c’est de la promo ! Respect.
Allez, retour à l’époque Icon avec Widow puis c’est au tour de Gothic avec The Painless. Les tubes Erased et Praise Lamented Shade sont au programme. Quel panard ! C’est superbement exécuté.
Le premier “merci” vient après Erased, eh oui après cinq chansons. Pas bavard le Nick Holmes… as usual.
Draconian Times a droit à son hommage avec Enchantment que je ne trouve pas très réussie, sans doute les synthés qui sont trop en retrait.
Tous les albums, à l’exception de Host (1999), Believe in Nothing (2001), Paradise Lost (2005) et de l’avant dernier Tragic Idol (2012) (ça, je n’ai pas compris!!!!) sont représentés. Un vrai bonheur.
Je ne suis pas très emballé par le dernier album que je trouve morne. Pourquoi n’ont ils pas conservé leur line up de Faith Divides Us - Death Unites Us ? Ils avaient un batteur expressif (conservé juste le temps de l’enregistrement). Après, la direction musicale du nouvel album ne me semble pas faire l’unanimité. On le voit bien dans la foule, on vient pour la plupart car le groupe est grand, même si le dernier album n’est pas au top.
Paradise Lost parvient toujours à faire chavirer la foule avec ses mélodies et ambiances toutes personnelles. As I Die génère toujours les mêmes effets. Engouement assuré.
La formule marche à merveille, tant la mécanique est huilée, mais je n’ai pas vu de magie ce soir. A part Aaron, toujours enchanté d’être devant le public avec son sourire communicatif ; et Waltteri qui prend un pied phénoménal sur les morceaux ; ben rien. Notre ami SteveEdmundson (basse) fait toujours sa petite moue réservée, Nick Holmes fait son chaud et GregorMackintosh quant à lui est perdu dans son trip, il joue beaucoup avec ses dreadlocks qui virevoltent…
Au final, un concert sans magie (je suis un peu dur) mais un concert réussi tout de même. Je me mets à la place de ces groupes, et ParadiseLost en est coutumier, qui enchainent le même set, date après date, dur d’être vraiment frais.
Setlist de Paradise Lost :
01. No Hope in Sight 02. Widow 03. The Painless 04. Terminal 05. Erased 06. Praise Lamented Shade 07. Victim of the Past 08. Enchantment 09. Flesh from Bone 10. Beneath Broken Earth 11. As I Die 12. Requiem
Rappel :
13. Return to the Sun 14. Faith Divides Us - Death Unites Us 15. An Eternity of Lies 16. Say Just Words