Groupe:

Nightwish + Arch Enemy + Amorphis

Date:

25 Novembre 2015

Lieu:

Paris

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

25 novembre 2015 : j'ai un peu hésité (mais pas trop longtemps) à reprendre le chemin des salles de spectacles. On a beau vouloir retrouver notre vie d'avant et refuser de vivre dans la peur, on ne peut nier l'impact des événements récents sur notre traditionnelle insouciance ou joie d'aller à un concert. Mais j'y suis allé. Comme beaucoup d'entre-vous, j'ai refusé de me terrer chez moi et puis, quand même, Nightwish, Arch Enemy et Amorphis... Quelle belle affiche, non ? 

La soirée promettait d'être grandiose... Elle le fut certainement pour une grande majorité de personnes présentes... pas MA soirée cependant. C'est parti pour la chronique d'une (très) grande déception.

Tout a pourtant bien commencé. J'arrive pile à l'heure (ce qui, vu la médiocrité de mon acheminement par les transports en commun parisiens, relève déjà du miracle) à Bercy... pardon, à l'AccorHotels Arena (il va falloir s'y faire, vive le sponsoring !) pour récupérer mon accréditation et mon pass photo. J'entre dans la salle en compagnie des autres photographes, pas si nombreux ce soir, et constate qu'on a un véritable boulevard au pied de la scène pour faire notre travail. Je discute avec quelques fans sympathiques accoudés à la barrière depuis leur premier rang... et le show d'Amorphis démarre vers 19h15. Je suis très curieux car c'est la première fois que j'ai l'occasion de voir ces Finlandais sur scène (contrairement aux deux autres groupes que j'ai déjà vus un certain nombre de fois). Le dernier album en date, Under The Red Cloud, tourne régulièrement dans mon lecteur mp3 il est excellent... et c'est justement un titre de cet opus qui ouvre le bal : l'excellent Death of a King.

Le son est bon, le light show très sobre (première partie oblige), je découvre le pied de micro pour le moins original de Tomi Joutsen, sorte d'assemblage de tuyaux de ferraille au visuel très steampunk et me laisse emporter par la musique du combo. La prestation est carrée, sobre mais efficace. Pas de poses exubérantes ou de gros show, le principal, on le sent, c'est la qualité du jeu... la musique tient le premier rôle. On reste sur de la nouveauté avec Sacrifice. Très mélodique et restituée de façon ultra-fidèle. C'est très bien fait, pas grand-chose à redire... dommage qu'à ce moment de la soirée, la salle soit loin d'être bondée... c'était l'occasion de toucher un public encore plus nombreux. 

Petit changement d'album, d'atmosphère et de tempo avec la plus lente et mélancolique Hopeless Days, extraite de l'album Circle. Le rendu de ce morceau est impeccable... c'est très beau. Et voilà, c'est tout. C'est fini. 

Non, rassurez-vous, Amorphis n'a pas joué que trois titres ce soir-là mais je ne suis pas en mesure de vous en dire plus sur la prestation du groupe. Pourquoi donc ? C'est très simple et vous allez très vite comprendre pourquoi j'ai passé une soirée plus que décevante.

Une petite setlist histoire de vous informer tout de même sur ce qui a été joué ce 25 novembre et je vous retrouve un peu plus bas...

Setlist Amorphis :

01. Death of a King
02. Sacrifice
03. Hopeless Days
04. Bad Blood
05. Drowned Maid
06. Silver Bride
07. The Four Wise Ones
08. House of Sleep

 

Alors, après l'explication qui suit, mon live report sera assez succinct. C'est le moment d'un petit coup de gueule dirigé contre l'organisation de la soirée... et non vers les groupes eux-mêmes à qui je n'ai rien à reprocher. Après les trois premières chansons jouées par Amorphis, nous nous sommes faits escorter... normal, les photographes s'affairent traditionnellement sur les trois premiers titres avant de regagner la fosse d'où ils peuvent suivre le reste du concert avant d'être autorisés à revenir devant la barrière pour le groupe suivant. Sauf que là, non. Nous nous faisons escorter... hors de la salle. On nous amène dans une sorte d'entrepôt/hangar situé à l'arrière de "l'arène" et c'est là que nous devons attendre, dans le froid, qu'Amorphis finisse de jouer - sans rien voir ou entendre - avant de pouvoir retourner dans la salle pour la prestation d'Arch Enemy. Cela fait un moment que je couvre des concerts sur Paris et sa région et je n'ai jamais vu ça auparavant. Les photographes, même munis d'une place de concert (ce qui est mon cas) ne peuvent tout simplement pas assister à l'intégralité du spectacle ! Mes confrères ne sont pas surpris, ils connaissent bien les lieux et cette façon de procéder. Pas moi, c'est mon premier Ber AccorHotels Arena. Autant vous dire tout de suite qu'il s'agit également de mon dernier. 

Allez, on enchaîne. Vers 20h15, Arch Enemy commence son set. Lumières stroboscopiques, éclairages principalement axés sur le blanc, le noir et le rouge, un son un peu plus brouillon : voilà pour les conditions. 

Le groupe démarre avec Yesterday is Dead and Gone, War Eternal et Ravenous. Les musiciens sont énergiques. Jeff Loomis est toujours un peu discret mais semble avoir un peu plus trouvé sa place et se fait légèrement plus remarqué que lors du passage du groupe en première partie de Kreator en décembre dernier. Avec le fondateur Michael Amott, il forme un duo de guitaristes d'exception ! 

Je trouve le combo plus vindicatif que l'année dernière... mais je ne devrais pas être surpris car il est vrai qu'ils étaient tous un peu malades la dernière fois. Ils n'avaient pourtant pas spécialement démérités à l'époque mais en les revoyant ce soir, le contraste est tout de même assez visible. C'est surtout Alissa qui illustre le mieux la grande forme (retrouvée) des Suédois. Elle saute, elle virevolte, elle bondit et prend des poses guerrières avec une énergie qui fait penser qu'elle y a peut-être été un peu fort sur le café ces derniers jours ! Une vraie furie ! 

Dommage que le son soit moins clair que celui d'Amorphis. Dommage surtout que je sois encore obligé de quitter la salle au bout de trois chansons et d'être puni dans mon coin en attendant que le set se termine. J'imagine que le reste du concert fut très sympa (l'ambiance était bonne quand je suis parti, une partie du public venait de bien reprendre en choeurs les mélodies à la guitare sur le pré-refrain de Ravenous) mais je ne peux rien vous dire à ce sujet. Je suis assez énervé mais je me contiens... il n'y a rien à faire, c'est comme ça, et il me reste tout de même Nightwish à voir... d'autant plus que, cette fois-ci, il paraît que je vais être autorisé à voir tout le show. Youpi !! Champagne !!!

Du moins, c'est ce que je crois...

Setlist Arch Enemy :

01. Khaos Overture (intro)
02. Yesterday is Dead and Gone
03. War Eternal
04. Ravenous
05. Stolen Life
06. You Will Know My Name
07. As The Pages Burn
08. Under Black Flags We March
09. Avalanche
10. No Gods, No Masters
11. Nemesis

 

Alors, on remballe vite le "Youpi !!" (et le champagne) car je ne suis pas arrivé au bout des mauvaises surprises tendues par cette soirée décidément pas banale. En effet, le début du show de Nightwish, ce n'est pas pour nous, les chroniqueurs. Si vous étiez au concert, vous avez pu profiter de Shudder Before The Beautiful et Yours Is An Empty Home... Si vous voulez m'écrire pour me raconter comment c'était, je suis preneur car les photographes n'étaient pas admis sur ces premiers titres à cause d'effets pyrotechniques et probablement autre chose... mais j'avoue qu'à ce point-là de la soirée, je me fous pas mal de savoir quelles sont les raisons qui m'empêchent encore d'assister à l'événement pour lequel je me suis déplacé. D'ailleurs, je songe de plus en plus à rentrer chez moi. Mais non, je suis patient et je compte bien honorer l'accréditation et le pass photo qui m'ont été accordés. Tenez, voici une jolie photo d'ailleurs... voilà, comme ça, je ne suis pas venu pour rien. 

C'est donc sur Ever Dream que je reviens dans la salle... mais pas encore tout à fait au pied de la scène, non, ce serait trop facile. On attend donc un peu en arrière, sur le côté, je vois Tuomas un peu de dos, voire de profil... mais surtout j'entends... et ça, c'est déjà pas mal. Et la première chose qui me frappe, c'est que la voix de Floor Jansen est vraiment magnifique. Je ne la découvre pas, je connais bien le travail de la demoiselle depuis des années mais je suis toujours impressionné et sa prestation sur Ever Dream est sensationnelle. C'est pur, cristallin, extrêmement juste... rien à redire. Enfin nous pouvons nous positionner face à la scène pour prendre quelques clichés... le temps de deux chansons, Wishmaster (que le groupe n'avait pas jouée depuis un petit moment) et My Walden. La scène est très belle, avec des écrans sur lesquels passent de belles images (photos, animations), quelques décors façon troncs d'arbres et un light show somptueux. Le son est impeccable, ce qui ne gâte rien.

La prestation du groupe est irréprochable. C'est carré, pro jusqu'au bout des médiators. La seule petite chose que je reprocherais au groupe est l'abus de samples et bandes... Oui, je sais, ils ne peuvent pas se déplacer avec un orchestre symphonique, j'en conviens. Mais ça m'ennuie toujours un peu d'entendre des choeurs enregistrés alors que personne ne chante sur scène, par exemple. Le petit truc pas nécessaire, me semble-t-il, c'est cette voix féminine qui double discrètement celle de Floor parfois (enfin, il s'agit très probablement de sa propre voix enregistrée préalablement). Ok, ça donne sans doute plus de corps ou de souffle à la musique, ça permet à la compo de sonner plus comme sur l'album... mais je trouve toujours ça un peu dommage, pas très rock'n'roll. Voilà, c'était pour le petit bémol. A part ça, c'est classe. Nightwish, c'est un peu le blockbuster des groupes de metal symphonique... on en a pour son argent. 

Mais on ne va pas se quitter sans que je râle une dernière fois... hé hé hé. Oui, je crois qu'il vaut mieux en rire, il ya des choses bien plus graves dans la vie et à ce stade de la soirée, je commence à être vaguement insensible (comme anesthésié) au mauvais sort qui s'acharne. Les premières notes de la chanson suivante commencent à raisonner dans Ber raaahhhh... l'AccorHôtels Arena et on nous fait sortir. Mais cette fois, la session photo étant terminée, je vais pouvoir retourner dans la salle pour suivre le reste du concert. Oui... mais pas tout de suite. Non, il faut repasser par le vieil hangar du fond, ressortir, faire le tour du site à pied, rejoindre l'entrée principale, se refaire fouiller, déposer le matériel à la consigne, encore une petite fouille et hop, c'est magique, quand je rentre dans la salle, le groupe est en train de jouer la fin de 7 Days To The Wolves. J'ai juste loupé While Your Lips are Still Red, Elan, Weak Fantasy et une partie de 7 Days To The Wolves donc... Ooohhh, ce n'est rien, on n'en est plus à une poignée de chansons près maintenant. 

Que fais-je ? Je rentre chez moi tout de suite ? Non, je suis dégoûté mais quand même, j'ai envie d'essayer de passer un bon moment... ne serait-ce que pendant quelques dizaines de minutes. Et ça marche... presque. Je me laisse bercer par les mélodies enjôleuses de Alpenglow, je commence à retrouver le sourire sur Storytime, Nemo est bien interprétée (quel talent, cette Floor !) et les visuels sur les écrans sont assez beaux. On ressort la pyro sur Stargazers (très sympa de déterrer un vieux classique de l'album Oceanborn qui, soit dit en passant, reste toujours l'un de mes disques préférés sortis par le groupe), on calme nos ardeurs avec la jolie Sleeping Sun... et arrive le gros morceau que j'espérais voir et entendre ce soir : Ghost Love Score. La chanson est superbe, le groupe fait du bon boulot, les écrans diffusent des images de flammes, la pyro revient réchauffer les premiers rangs... le final où Miss Jansen lâche tout est dantesque. C'est classe, je le reconnais. Mais malgré cela, j'abandonne, je n'ai plus envie de rester jusqu'au bout. L'organisation de cette soirée a trop gâché mon plaisir, je suis crevé, je n'habite pas tout près et j'ai envie de rentrer. Tant pis pour Last Ride Of The Day et The Greatest Show On Earth qui, j'en suis sûr, devaient être bien convaincantes sur scène. 

Voilà, Nightwish en concert, c'est toujours bien. Un jour, sans doute, dans de meilleures conditions, j'y retournerai... Pas à Ber l'AccorHôtels Arena (rah, décidément, ça a du mal à passer). Je me suis fait avoir comme un bleu (que je suis), je ne savais pas que l'obtention d'un pass photo allait me priver de plus de la moitié de la soirée. On ne m'y reprendra plus. Promis, la prochaine fois (et ça ne va pas tarder, de beaux concerts s'annoncent très prochainement dans notre capitale), je vous fais un beau live report bien plus sympa et détaillé que celui-ci... si on m'en laisse la possibilité.  

Setlist Nightwish :

01. Shudder Before The Beautiful
02. Yours is an Empty Hope
03. Ever Dream
04. Wishmaster
05. My Walden
06. While Your Lips are Still Red
07. Elan
08. Weak Fantasy
09. 7 Days To The Wolves
10. Alpenglow
11. Storytime
12. Nemo
13. Stargazers
14. Sleeping Sun
15. Ghost Love Score
16. Last Ride Of The Day
17. The Greatest Show On Earth