Groupe:

Arch Enemy + Amorphis

Date:

22 Novembre 2015

Lieu:

Caen

Chroniqueur:

Orion

Excellente initiative que ces deux dates de Arch Enemy et Amorphis en France, en complément de la tournée en support de Nightwish. Et encore plus excellente initiative quand c'est pour nous mettre une de ces dates près de chez moi ! Je savais pertinemment que je ne pourrais pas voir Nightwish cette année (trop loin) et j'étais d'autant plus dégoûté quand j'ai appris quels groupes accompagnaient les stars finlandaises. Cette date au Gargö à Caen tombait donc à pic, vous pouvez l’imaginer. Tant pis pour Nightwish, j'allais pouvoir largement me consoler avec deux excellents groupes, dont un que je n'avais jamais vu live.

Avant de commencer ce live report, je voudrais tout de même dire que je suis très surpris.
Une semaine après les attentats de Paris et en période d'état d'urgence, je trouve très étrange que la seule mesure de sécurité soit une fouille à l'entrée de la salle. Fouille à laquelle on a droit habituellement, même quand ce n'est pas l'état d'urgence. A noter tout de même qu’on m’a supprimé le bouchon de ma bouteille d'eau (en plastique)... WTF ? Je ne vois pas bien quels dégâts je pouvais faire avec ça !
Bon, alors je sais ce qu’on peut me répondre : on n'est pas à Paris. Mais qui a dit qu'il ne pouvait y avoir des attentats qu'à Paris ?
Je ne sais pas mais par exemple, une présence policière aux abords de la salle aurait sans doute été plus efficace, au cas où. Enfin, il ne s'est rien passé, c'est le principal. Mais s'il était venu en tête à des abrutis de faire la même chose qu'au Bataclan, je ne vois pas bien ce qui aurait pu les en empêcher...

Passons au concert proprement dit. Je ne vais pas m'attarder sur le cas des Français de Deep In Hate. Déjà parce que je suis arrivé en cours de prestation et qu'en plus, ce style musical ne me parle pas du tout. J'ai eu l'impression d'entendre le même titre du début à la fin. Ca bourrine, ça bourrine et ça bourrine encore, je n'ai pas senti beaucoup de nuances là-dedans. Ce n'est pas pour moi. Cela n'a pas empêché une poignée de fans de s'éclater pendant la petite demi-heure de prestation du groupe.
A 20h20, les choses sérieuses commencent. La salle est bien pleine (encore une preuve que les concerts en Province, ça marche !)
Amorphis entre en scène sur le titre éponyme de son dernier album. Le son est bon, par contre au niveau des lights, c’est le minimum syndical. Ajoutons à cela la fumée qui ne veut pas s’évacuer et cela donne des conditions bien difficiles pour prendre de bonnes photos, à moins d'être en possession d'un énorme bazooka, ce qui n'est pas mon cas.


Amorphis est un groupe qui souffre d'un manque de reconnaissance en France et j'en ai encore eu la preuve ce soir. Les personnes qui connaissaient ce groupe (un peu plus que de nom) avant ce soir ne devaient pas représenter plus d'un tiers de la salle... Par contre, je pense que les Finlandais ont marqué des points car j'ai entendu des phrases comme "c'était bien ça" juste après leur prestation. J'espère qu'ils marqueront aussi des points auprès du public de Nightwish sur cette tournée, car ils peuvent aussi bien plaire aux fans de Death mélodique par leur côté agressif qu'aux amateurs de trucs plus cool par leur côté bien mélodique.




Le groupe est en tournée promo du dernier album et va principalement nous jouer des titres provenant de celui-ci (quasiment la moitié des titres joués). On ne va pas s’en plaindre, car l’album est excellent. On aura tout de même droit à un retour dans le temps très appréciable (et apprécié visiblement par les connaisseurs et même les autres, car c'est à ce moment que ça a commencé à bien bouger) avec On Rich And Poor de Elegy et Drowned Maid de Tales From The Thousand Lakes. Passage apprécié également quand ils ont joué Hopeless Days et House Of Sleep, deux titres que le groupe a illustrés par des vidéos et que plus de gens connaissent, forcément.


Amorphis assure un set bien carré mais sobre, seul Tomi Joutsen anime le show. S'il n'arbore plus ses fameuses dreadlocks, il cache toujours son visage derrière un énorme micro assez particulier, très "vintage". Les Finlandais quittent la scène au bout d’une petite heure. Ce fut trop court, comme toujours quand on aime. De plus, je suis déçu que le groupe n'ait pas terminé par Silver Bride, titre pourtant bien prévu sur la setlist affichée au sol. Pourquoi ? Timing serré ? Pas le temps de faire un rappel ? Je n'ai pas trop compris...


Setlist Amorphis :

Under The Red Cloud
Sacrifice
Bad Blood
Sky Is Mine
Wanderer
On Rich And Poor
Drowned Maid
The Four Wise Ones
Hopeless Day
House Of Sleep
Death Of A King

Après une petite vingtaine de minutes de battement, les lumières s’éteignent de nouveau et Khaos Overture retentit dans les enceintes. L’excitation monte d’un cran dans le public à chaque fois qu’un membre du groupe apparaît. Et c’est parti pour une heure et demie bien intense !
Alissa déboule telle une tornade (bleue) dans une tenue assez surprenante, très futuriste. La lumière est un peu meilleure que pour Amorphis, tant mieux pour les photos. Par contre, ici, je rencontre un autre problème : il est très difficile de capturer une image correcte de la tigresse tant elle bouge dans tous les sens. Cette petite Canadienne déborde d'énergie. Si vocalement, le choix était le bon pour remplacer Angela, il est clair que scéniquement, elle n'a rien à lui envier non plus.




Elle a, en outre, un petit plus à nous offrir. Le fait qu'elle s'exprime en français est très appréciable. Enfin, il serait plus juste de dire "en québécois" car elle a des tournures de phrases qui sonnent un peu exotiques : "présentement", "sauter dans les airs"... Mais c'est ce qui fait le charme de la belle Canadienne. Elle est là pour mettre l'ambiance (les autres musiciens étant principalement concentrés sur leurs instruments), et elle le fait bien. Sauts dans tous les sens, headbanging furieux, elle nous fait taper dans les mains, elle nous fait chanter ou faire des oh oh oh sur les harmonies des guitares, elle agite les drapeaux... La tornade bleue ne nous a pas donné une minute de répit.


Le groupe dispose en plus de deux guitaristes excellents, qui se complètent parfaitement et qui nous livrent une prestation énorme. Sur la droite de la scène, l’américain Jeff Loomis, ex-leader de Nevermore, a parfaitement trouvé sa place dans ce groupe. Michael Amott, à notre gauche, tout comme son collègue, n'est pas du genre à sauter dans tous les sens et à arpenter la scène en long et en large mais niveau technique, c'est hyper solide.



Côté rythmique, ça ne plaisante pas non plus avec l’impressionnant Sharlee d’Angelo à la basse et Daniel Erlandsson dont le kit de batterie avec ses fûts transparents qui s’éclairent de temps à autre est magnifique.


Nous avons eu droit à un petit moment d’émotion au milieu de cet ouragan : le groupe s’arrêtera quelques instants pour un petit speech sur les événements récents (en français), qui nous montre que cela a eu un impact non négligeable sur tout le monde. En effet, les membres du groupe, par la bouche de leur porte-parole, nous avouent qu'il n'est pas facile pour eux de monter sur scène après ce qui s'est passé ce 13 novembre. Ils nous remercient en tout cas d'être venus, d’avoir eu le courage de braver nos appréhensions et de laisser de côté notre colère et notre tristesse pour apprécier chaque note de chaque chanson. Bien dit.


Certains reprocheront sans doute au groupe de ne pas trop varier sa setlist depuis le début de la tournée de promotion de l’album War Eternal (elle est quasiment identique de celle de Bordeaux en mai et du Hellfest en juin), de ne pas prendre trop de risques en jouant tous ses "tubes" (les titres dont ils ont tourné des vidéos). Alors deux choses : d'une, est-ce que Iron Maiden ou AC/DC ne jouent pas non plus toujours les mêmes titres depuis plus de trente ans (au hasard) ? Non, tous les groupes jouent les morceaux que les fans ont envie d'entendre. C'est comme ça. Et deux, je m'en fous complètement car c’était la première fois que je voyais Arch Enemy sur scène. Et personnellement, j’ai pris une grosse claque et c’est le principal.

Setlist Arch Enemy :

Khaos Overture (intro)
Yesterday Is Dead And Gone
Burning Angel
War Eternal
Ravenous
Stolen Life
My Apocalypse
You Will Know My Name
Bloodstained Cross
Under Black Flags
As The Pages Burn
Dead Eyes See No Future
Avalanche
Dead Bury Their Dead
No Gods No Masters
We Will Rise
Snowbound
Nemesis
Fields Of Desolation (outro)