Tarot

Interview date

13 Avril 2010

Interviewer

Ostianne

I N T E R V I E W

Interview Marco Hietala


"Gravity of Light" est votre huitième album. Penses-tu que ce soit le plus abouti ?

(Hésitant) C'est difficile à dire. Je pense qu'il est bien complet, mais je n'en suis pas encore sûr. Je le vois comme une continuité de ce qui a été fait jusqu'ici, avec les deux albums précédents. Je pense que nous avons repris là où nous nous étions arrêtés avec l'album précédent, mais avec quelques nouvelles idées. Donc c'est difficile de dire que c'est le mieux réussi pour le moment. Je pense qu'il me faut prendre un peu de recul pour ça.

Et quel est le message qui se cache derrière ce titre, "Gravity of Light" ?

Et bien, c'est comme un destin qui se retrouve dans plusieurs morceaux dans l'album. Je trouve juste que cela est une sorte de mensonge qu'on essaye de nous inculquer. Ils sont un peu arrogants et oppressants avec leur régime politique et ces gens qui disent que Dieu est à leurs côtés et toutes ces conneries alors qu'ils envoient des gens en tuer d'autres. Toutes ces sortes de choses qui sont faites au nom de la politique, de la religion et autre, sont toujours en relation avec l'argent. Donc, c'est une manière de partager cette lumière avec les autres pays, les autres personnes. Pour moi, c'est quelque chose dans ce genre, et ce n'est pas de cette façon qu'on fera pousser les fleurs. Mais c'est très très heavy, et lumineux à la fois.

En 2007, votre single "You" est entré à la première place des charts finlandais, comme votre DVD en 2008. Cet album-ci est entré en deuxième position. Est-ce important pour vous d'être dans les premières places des charts ou vous n'y prêtez pas d'importance ?

Je ne sais pas si c'est si important que l'album soit à la première place. Et je ne sais pas si le chiffre signifie vraiment quelque chose. Mais bien sûr, je suis content car c'est une reconnaissance qui prouve que ce que nous faisons est assez bien. Dans ce sens là, ça a quand même de la valeur pour moi.

Y-a-t-il une chanson qui te rend vraiment fier sur cet album ?

Oh ! (Rires). Je pense que les chansons sont bien, si j'y pense avec les paroles. Je les ai toutes écrites donc... Il y a vraiment eu de bons moments, que j'ai vraiment beaucoup aimés. Mais je ne sais pas si je peux en choisir pour en faire une liste et la montrer en exemple. Je les aime toutes, tout simplement, et j'aime tout l'album, pour le moment. (Rires)

"I Walk Forever" est une chanson radiophonique. Est-ce fait exprès parce que vous vous devez d'avoir une telle chanson sur un album ou est-ce arrivé pendant la composition ?

C'est plus ou moins ma chanson, et j'avais cette idée depuis longtemps pour cet album, et cette idée de faire une chanson avec ces éléments. Et cela n'a pas été fait exprès ou pour faire un single. J'ai juste compris que ça allait être quelque chose de plus lent et qui devait figurer sur l'album. Au début, nous pensions prendre pour single la chanson "Satan Is Dead". Mais le manageur nous a fait changer d'avis parce qu'il nous a dit que certaines stations de radio pourraient avoir des problèmes avec le titre de la chanson. Et c'est sûrement vrai. Donc nous avons changé et pris "I Walk Forever". Et je pense que ça, ça a été fait exprès parce que cette chanson est assez accrocheuse.

"Gone" est une chanson assez spéciale : les couplets sont acoustiques et les refrains plus metal. Comment avez-vous travaillé sur cette chanson ?

Cette idée vient de Janne, le claviériste qui est le deuxième compositeur de l'album. J'avais les parties acoustiques et le refrain pour cette chanson, et ça semblait facile de continuer à travailler dessus. Et puis Janne est arrivé plus tard sur la chanson pour la partie "malsaine" que je chante fort. Et nous ne pensions pas en faire une chanson un peu épique et progressive, ça c'est juste fait comme ça. Nous avions déjà la structure de la chanson avec les parties acoustiques ce qui nous a donné la chance de faire quelque chose comme cela. Et je suis assez content du résultat, parce qu'au final, toutes ces scènes s'enchaînent très bien. On a vraiment la sensation de vous transporter loin des champs de bataille.

Sur "Caught in the Deadlights", il semble que l'on entende une femme chanter avec toi...

Oula, oula, laisse-moi réfléchir... (Rires). Je pense que toutes les parties vocales ont été faites par Tommi et moi ! Mais quand tu commences à entendre la foule à la fin, il y a probablement quelques femmes. Mais aucune partie vocale n'a été faite par une femme, seulement par des hommes. Mais ce n'est pas grave ! (Rires). C'est même bien que tu ais eu cette impression, parce que c'était notre but.

Regrettes-tu que certaines chansons que vous avez composées pour cet album ne soient pas dessus, ou bien es-tu satisfait des choix que vous avez faits ?

Je pense que nous sommes satisfaits parce que nous n'avons pas chopé tant de chansons si nues que ça. Nous avions quelques idées que nous n'avons même pas finies, ou ces thèmes que nous ne cessions de regarder et écouter. Il était clair que nous ne pouvions pas faire un album avec ça, donc nous n'avons plus travaillé dessus. Désolé ! (Rires). Bien sûr, il y a cette chanson, "The End Of Everything". Je ne sais pas si tu l'as entendue, quel CD promo tu as eu, mais celle-ci est spéciale. C'est une chanson bonus qui se trouvera sur l'édition européenne. Nous ne l'avons pas sur la version finlandaise de l'album.

Vous avez déjà fait des dates et continuez à tourner en avril et mai en Scandinavie. Comment avez-vous choisi les chansons du nouvel album que vous jouez ?

Nous avons déjà donné neuf concerts en Finlande et nous allons en faire quatre de plus cette semaine. Ça commence à partir de demain ! Nous voulions essayer la plupart des choses présentes sur cet album. Donc, en fait, nous avons choisi huit chansons, exceptées "Caught In The Deadlight" et "Gone". "Gone" serait assez difficile à faire en live, parce qu'il nous faut aussi faire la partie acoustique, donc nous n'avons pas voulu nous embêter avec cette organisation. Mais en même temps, nous allons jouer dans des festivals où nous allons sûrement "jeter" certaines nouvelles chansons pour pouvoir en jouer des plus anciennes. Mais jusqu'à maintenant, nous avons surtout joué les nouveaux morceaux.

L'an prochain, ça va faire vingt-cinq ans que votre premier album est sorti. Prévoyez-vous de faire quelque chose pour fêter cet évènement ?

Nous avons des idées pour célébrer cet évènement et je pense que nous allons suivre l'une de ces voies pour la rendre réelle. Nous n'allons pas en dire la base et dire ce qui se passe autour de tout cela, car il n'y a rien de concret pour le moment. Mais bien sûr c'est assez sympa, parce que c'est un nombre d'années à atteindre. Donc oui, je pense que nous allons célébrer cela. J'en suis même sûr.

Sur "Gravity of Light", on peut vraiment entendre la basse. Etait-ce important pour toi qui est le bassiste du groupe ?

Oui, bien sûr, pour moi, c'est important, mais comme je n'ai pas mixé l'album, je ne peux qu'être reconnaissant envers les gars qui l'ont fait ! (Rires). Bien sûr, j'ai moi-même enregistré la basse, et c'est bien d'entendre que certains sons sont sortis et que les gars les ont insérés dans l'album.

Et sur cet album, tu montres encore que tu peux avoir un chant "agressif", un plus "normal" et un autre plus "doux". As-tu une préférence entre ces trois chants ?

(Hésitant). Non, pas vraiment. Je suis heureux de pouvoir les exécuter, comme des touches différentes. Et la plupart du temps, ça vient comme ça, quand on écoute une chanson avec laquelle on vient, et puis après, nous essayons des choses différentes, et comment on peut le faire de manière plus hard ou plus douce. Et ça tourne autour de ça, quel genre de chansons tu as, et après tu décides comment les chanter. Et je suis content de pouvoir avoir ce style là.

Tu joues de la basse, tu chantes, tu écris pour Tarot. Y-a-t'il quelque chose d'autre que tu aimerais faire pour le groupe ?

(Hésitant) (Rires). J'aimerais être capable de dire que nous avons atteint les millions d'albums vendus, mais ça n'arrivera probablement jamais !

Tarot a vu le jour dans les années 80, mais parfois, le groupe est présenté comme étant ton side-project à côté de Nightwish. N'est-ce pas étrange pour toi et les autres membres ?

Tout ceux qui connaissent vraiment le groupe savent que je suis avec ces gars depuis un très long moment. Ce n'est pas un side-project, c'est un vrai groupe. Et nous avons cette chose qui, si Nightwish venait à s'arrêter, permettrait à Tarot d'être toujours dans le circuit. Et je sais ça bien sûr, parce qu'avec le dernier album "Crows Fly Black", Nuclear Blast a utilisé un autocollant où il était dit que c'était un groupe avec Marco Hietala de Nightwish. Je peux le comprendre, parce que les gens entrent plus facilement dedans quand ils en connaissent quelque chose. Donc, dans ce sens, ça a probablement aidé. Mais au final, si tu écoutes l'album et que tu l'aimes, tu l'aimes, alors que si tu ne l'aimes pas, tu ne l'aimes pas. C'est globalement une chose comme ça. Mais peu importe la manière dont tu fais connaissance avec notre travail.

Et est-ce que ta vision de votre musique a changé quand vous avez connu plus de succès en 2003 ?

Non, pas vraiment. C'est une chance que nous avons, aussi bien pour Nightwish que pour Tarot. C'est extraordinaire et ça nous fait plaisir. Quand nous sommes contents de quelque chose que nous avons fait musicalement, nous devons le publier. Il n'y a pas de scrupules, on ne se demande pas comment retravailler la chanson pour en faire un hit parfait ou quoi que ce soit. Nous faisons de la musique comme nous voulons la faire. Quand on essaye de faire quelque chose, et que ça rentre dans mon hit-parade, alors on l'enregistre.

Entre ton travail avec Tarot et Nightwish, as-tu du temps pour te consacrer à d'autres projets ou as-tu seulement le temps d'apparaître en tant qu'invité sur des albums, comme ceux de Delain ?

Je fais les choses qui me paraissent intéressantes et quand j'aime la musique, comme ce fut le cas avec Delain. J'aime aussi le fait de prendre un ou plusieurs jours en studio et que tu rentres habituellement à la maison le soir, donc c'est un peu comme une journée de travail. Donc, ça prend beaucoup de temps. Et puis il y a ces choses avec Nothern Kings, et la production vocale pour les trois derniers albums d'Amorphis. Tu vas au studio, parfois avant le midi, et tu y restes jusqu'à cinq, six heures et puis, tu rentres chez toi. Donc, c'est plus ou moins une journée normale de travail.

Et que vas-tu faire après la tournée de Tarot ?

Nous pensons à donner d'autres concerts et tourner. Comme Nightwish est toujours en pause, on va répéter pendant l'été et ça va me donner l'opportunité de faire quelques concerts et puis, il y aura l'enregistrement en hiver prochain. Ça va aussi me donner le temps de faire d'autres concerts, ici et ailleurs. Donc, je pense que nous allons donner d'autres concerts avec Tarot.

Et dans d'autres pays que la Scandinavie et le Mexique ?

Je le pense. Parce que nous nous sommes déjà engagés au Prog Power d'Atlanta en septembre prochain. Et puis, quelques jours plus tard, nous allons faire un concert à Mexico et je pense que nous allons en donner plusieurs en Amérique du Sud aussi.

Et en France ?

Nous allons sûrement donner quelques concerts en France. Je pense que ça sera en octobre ou novembre prochain. Parce que nous sommes vraiment en train de chercher à tourner et à donner des concerts. Donc j'espère que nous pourrons venir chez vous et que les gens viendront nous voir.

As-tu quelque chose à dire pour finir cette interview, un mot final ?

(Rires) Un mot final ?! (Hésitant) Ce sont toujours les plus compliqués car je dois utiliser mon imagination ! (Rires) Cela a été sympathique de parler avec toi, et aussi vite qu'il le sera possible, nous viendrons en France ! Et peut-être pourrez-vous venir à ces shows !