I N T E R V I E W

Interview Thomas Coïc (par mail)

Salut Thomas, merci d'accorder cet entretien au webzine auxportesdumetal.com. La petite question rituelle pour commencer : peux-tu nous présenter les membres du groupe ?

Niko et moi sommes à l'origine de la fondation du groupe. Seb, le frangin de Niko, nous a rejoints il y a un an et demi à la basse et tient la gratte depuis maintenant un an. Sylvain a depuis pris sa relève à la basse. Ce qui est assez étonnant, c'est que nous sommes tous (à un ou deux gènes près) de Pont l'Abbé, dans le Finistère. C'est un bled assez quelconque, pas vraiment « metal », et c'est vraiment un exploit d'avoir réussi à monter un groupe dans ce coin-là (rires).

A la base, pourquoi avoir appelé le groupe Pictured ?

Le tout premier bassiste et Niko avaient eu l'idée d’appeler le groupe Picture. Le but était de mettre l'accent sur le verbe infinitif (qui équivaut en français à « se représenter quelque chose », « imaginer ») et non pas le nom commun, comme beaucoup le pensent. Pour souligner ce détail, nous avons passé le verbe au participe passé. Désolé pour le cours de Français, personne n'a envie de lire ça dans une interview (rires) !

Quel est le parcours de Pictured depuis sa création ?

Pas mal de changements de line-up, une démo, un E.P et tout récemment, le premier album. Concrètement, il y a bien plus que ça ; des centaines d'heures à composer, à répéter, pas mal de soirées, de metal et de concerts. Un bon bout de notre vie jusqu'à présent !

Quelle est votre définition de la musique de Pictured ?

En accord avec le nom du groupe, notre volonté est d'élargir le plus possible, sans maladresse (on l'espère !) les styles de metal et de proposer quelque chose d'un peu différent, à mi-chemin entre la vieille école du metal et ce qui s'est fait plus récemment (au moins en ce qui concerne la production). J'ai cru comprendre dans pas mal de chroniques que ça s'était ressenti, donc c'est plutôt cool.

Quelles sont vos influences au sein du groupe ? De quelles formations vous sentez-vous proches ?

On se retrouve pas mal sur Nevermore, Annihilator, Iron Maiden, le death mélodique en général... Pour l'instant, j'ai du mal à prendre du recul sur notre album et à dire de quels groupes en particulier on se rapproche.

"The Strand Of Time" constitue à mes yeux un album très accrocheur, apportant des éléments évoquant, entre autres, Dark Tranquillity ou Children Of Bodom. J'ai passé d'excellents moment en sa compagnie, appréciant fortement le côté "retour aux sources" de la scène Death Mélodique. Et vous, êtes-vous pleinement satisfaits de votre album ?

Merci ! Ben on en est plutôt contents oué ! Comme je te disais plus haut, c'est le travail de pas mal d'années qui se retrouve là-dedans. On s'est donné les moyens d'avoir une belle prod', un bel artwork, des morceaux, des textes qui nous parlent...

Quel a été le processus de composition ?

Pour rebondir sur la question précédente, Niko, le compositeur principal, a été beaucoup influencé par Children Of Bodom dans son apprentissage de la guitare. Ca se ressent donc forcément dans la composition du groupe. Mais depuis la création du groupe, on a tous découvert un bon paquet de groupes, qui nous ont chacun apportés quelque chose. Niko et moi nous souvenons encore de Cephalic Carnage et Hate Eternal au Ferrailleur à Nantes (rires). Toutes ces choses que nous avons découvertes ensemble ou indépendamment au cours des années se retrouvent à différents niveaux dans la composition de Niko. Ensuite, Seb, Sylvain et moi composons nos parties en fonction de ce qui a été écrit et proposons des arrangements.

Le son est franchement énorme, magnifiant la puissance de la musique. Comment s'est déroulé l'enregistrement ?

Drudenhaus is good for you ! (rires) Tout a roulé à merveille, l'ambiance était très bonne, (quasiment) pas de contretemps, beaucoup de choses apprises... Un studio pro, c'est toujours une sacrée expérience !

Qui s'est occupé de l'artwork de l'album ?

C'est Niko ! Ce mec ne dort jamais...

Comment êtes-vous arrivés au sein de la structure Klonosphère ? Comment se déroule cette collaboration ?

Ben c'est plutôt cool. Ils s'occupent de tous les trucs qu'on sait pas faire (rires). Sérieusement, la promo, c'est pas facile. Tu balances deux-trois liens sur facebook, les gens s'en foutent. Tu files des flyers, ils finissent à la poubelle. Rien de très nouveau hein, on ne peut pas avoir de l'attention pour tout et tout le monde. Mais bon, étonnamment, quand t'as un autocollant Klonosphère/Season Of Mist sur ton CD, les gens font un peu plus gaffe à ce que tu fais ! (rires). Je déconne à peine quand je dis ça ; y'a qu'à demander à la plupart des groupes combien de chroniques ils ont reçus sur le nombre de CDs qu'ils ont envoyé par la poste (nous y compris, pour l'E.P « The Dwelling »)... Bref, pour résumer, le réseau de la Klonosphère est vaste et reconnu et il nous ouvre bien plus de portes que si on s'était démerdés tout seuls !

Comment percevez-vous l'évolution de Pictured depuis ses débuts jusqu'à "The Strand Of Time" ?

Pour commencer, on est plus carrés ! Ensuite, je vais encore reprendre la référence que tu fais à Children Of Bodom. Depuis le début, ça ne nous lâche pas. Alors au début, pour la démo, va encore. Pour l'E.P, je trouve que ça se discute plus. Et pour l'album, j'ai envie de dire à tout le monde : « putain, mais vous avez toujours pas remarqué qu'on n'a pas de claviers ?! » (rires). C'est certain qu'il y a une base death mélodique dans notre musique. Mais par exemple, on adore jouer du thrash, et des trucs plus extrêmes quand on boeuffe. Dans “The Strand Of Time”, tu peux trouver quelques riffs thrash, d'autre un peu death metal, quelques autres lorgnent du côté du black... Ce qu'on a fait avec cet album, c'est poser les bases de la musique qu'on veut jouer. Le deuxième album sera sans doute encore homogène dans sa variété. Du moins, c'est notre but.

A quoi s'attendre lorsqu'on va découvrir Pictured en concert ?

A voir quelque chose de dynamique, propre et « metal » !

De quoi va être fait l'avenir proche ou plus lointain de Pictured ?

De plus de concerts, je l'espère. Je fais d'ailleurs un gros clin d'oeil à toutes les assos qui nous lisent (rires). Un clip prochainement, des nouveaux morceaux en chantier...

Quel est votre meilleur souvenir lié à Pictured ? Et le pire ?

On a joué en fin d'année dernière à Brest après un masterclass de Dirk Verbeuren à l'espace Léo Férré. A la fin de notre set, je lui ai filé les baguettes pour qu'il joue trois morceaux de Soilwork avec Seb, Niko et Sylvain. C'était probablement la seule occasion pour moi de voir mon groupe en live ! Dirk, en plus d'être talentueux, est quelqu'un de très accessible ; cette soirée est un bon souvenir pour nous quatre ! Sinon, côté plan foireux, je pense qu'on peut citer les pannes du camion (rires). Dans la neige, au départ d'un concert, ou deux cents mètres avant d'y arriver... C'est souvent différent, toujours emmerdant. Mais bon, rien de dramatique, d'autres en ont connu des moins drôles (cf la fin de carrière de Phazm...).

Que penses-tu de la scène Metal française actuelle ?

Ben on s'est tous les quatre intéressés à la scène metal il y a cinq-six ans, lors de la période Yyrkoon / Scarve / Phazm / Trepalium et Cie. Ca jouait à fond dans tous les sens, c'était excellent. Aujourd'hui, je suis toujours l'actu, mais les groupes me parlent moins. Peut-être que je fais de la mauvaise nostalgie... Malgré tout, y'a pas mal de groupes originaux, comme Hypno5e, Deathspell Omega, Gojira, etc... Pour le reste, y'a beaucoup de groupes très techniques, très propres, très bien produits... pour lesquels je ne ressens plus grand-chose. Ce qui est cool aujourd'hui en France, c'est qu'il y en a pour tout le monde. Reste plus qu'à faire évoluer la mentalité française par rapport aux musiques extrêmes (je pense surtout aux salles de concerts/café-concerts qui doivent fermer les unes après les autres) et ça commencera peut-être alors à être cool d'être un metalleux en France !

Qu'écoutes-tu en ce moment ? As-tu dernièrement pris une grosse claque avec un album ?

Le dernier album que j'ai écouté en boucle, c'est le « IV » de Toto ! Je n'écoute pas trop de metal en ce moment, j'en bouffe déjà pas mal en répét' et en concert ! L'autre jour, on m'a fait écouter un album de Seasick Steve (blues), j'ai trouvé ça plutôt cool !

Je te remercie pour cette interview et te laisse le mot de la fin !

Merci pour la causette, c'est cool ! On va continuer de bosser et essayer de jouer dans un max de coins possible pour rencontrer du monde et passer du bon temps. Donc, à bientôt !

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