Kissin\' Dynamite

Interview date

20 Juin 2013

Interviewer

Didier, Evanessa

I N T E R V I E W

Interview Johannes Braun (face à face)


Salut, peux-tu nous présenter votre groupe ?

Et bien Kissin’ Dynamite a été fondé en 2002, quand le noyau dur du groupe s’est réuni. Il y avait moi et mon frère Ande et le bassiste actuel Steffen. A l’époque nous jouions principalement des reprises de rock avant de commencer à composer nos propres morceaux. On peut comparer cette époque à la préhistoire du groupe. Notre carrière est devenue plus sérieuse en 2006 quand le line-up actuel s’est réuni, avec Jim et Andy le batteur qui nous a rejoints. A partir de là, tout est allé très vite. Nous avons donné beaucoup de concerts. On se renseignait pour savoir à quel évènement les labels seraient présents, afin qu’ils puissent nous voir sur scène. Nous avions déjà nos propres morceaux. Nous avons trouvé une date à Berlin, et nous savions qu’EMI Records serait sur place. Nous avons donné notre concert, et ils ont vraiment adoré. Le lendemain ils sont venus dans notre chambre d’hôtel pour nous dire : « ok nous voulons signer un contrat avec vous les gars. » Nous n’avons pas accepté tout de suite, car nous ne sommes pas idiots, d’autres labels étaient également intéressés. Mais nous avons signé quelques mois plus tard et nous avons eu une équipe de production pour enregistrer notre premier album. Il est sorti en 2008, c’était notre tout premier album, mais je crois qu’il n’était disponible qu’en Allemagne, en Autriche et en Suisse. Notre deuxième album "Addicted to Metal" est sorti mondialement en 2010. Nous sommes finalement devenus un groupe internationalement grâce à notre dernier album "Money, Sex and Power" en 2013. C’est pour promouvoir cet album que nous avons fait nos premières grosses tournées dans 17 pays, en Europe et au Japon.

Le nom de votre groupe semble indiquer qu’AC/DC est une de vos influences majeures ? Quelles sont les autres ?

Tout à fait exact, AC/DC nous a vraiment beaucoup influencés. Il y a également d’autres groupes comme Mötley Crüe évidemment, Skid Row, Guns 'n' Roses, mais également Def Leppard qui jouent d’ailleurs ce soir. Ce serait long d’établir la liste complète car nous aimons beaucoup de groupes des années 80.

Qu’aimeriez-vous répondre au gens qui disent que vous ne jouez que du hair metal des années 80 ?

Et bien premièrement, ce n’est pas du hair metal, je dirais même que ce n'est pas du glam rock non plus. Ce n’est rien de tout cela. Nous essayons de trouver notre propre style. Bien sûr, nous avons le même comportement que les hair/glam rockeurs, mais cela n’a rien à voir avec notre musique. Mais bien sûr, il faut classer les groupes dans des catégories alors les gens ont essayé de nous ranger dans la section hard rock/ heavy metal. Mais pour moi, notre catégorie n’a aucune importance. Nous savons que nos influences majeures sont les groupes des années 80 et nous essayons d’exprimer cela dans notre époque moderne.

Personnellement cela me plaît beaucoup, et je remarque un retour de ce style de rock un peu partout. Avec vous en Allemagne, en France nous avons Blackrain, Crashdiet en Suède et Steel Panther aux USA, pour n’en citer que quelques uns. Avez-vous aussi remarqué cela ?

Je connais Blackrain ! Oui vous avez raison, mais je suis persuadé qu’aucun de ces groupes semblables au nôtre, comme Blackrain ou Crashdiet, ne pourront avoir autant de succès que les groupes des années 80. J’en suis sûr car les temps ont changé. C’est aussi simple que ça. Mais effectivement, ce style de rock fait son grand retour actuellement, et ces groupes ont tout de même beaucoup de succès et jouent devant de larges publics. Je ne sais pas jusqu’où cela ira, mais ce sera difficile de remplir des stades comme l’ont fait les groupes des années 80.

Est-ce la première fois que vous venez au Hellfest, et en France ?

Oui c’est notre première participation au Hellfest mais c’est la sixième fois que nous venons en France. Nous avons déjà joué deux fois à Paris, une fois à Strasbourg, à Lille, à Toulouse et à Marseille. Mais oui, c’est notre premier Hellfest et nous ne sommes pas inquiets. Nous savons que le public français est génial car nous avons déjà fait une tournée en France. Mais bon ce n’est pas la même chose que de jouer à 11h du matin dans un festival aussi important que le Hellfest. Nous aurions pu croire que les gens seraient tous bourrés dans leurs tentes, trop fatigués pour se bouger le cul. Mais il y avait cinq ou six mille personnes devant la scène qui nous écoutaient jouer et faisaient la fête. Ca a été un super moment !

Comment s’est passé votre set ?

Ca a été court, nous n’avions pas assez de temps, seulement trente minutes pour six morceaux. Mais cela a suffit pour enflammer le public, donc c’était cool.

Comment avez-vous trouvé l’organisation du festival ?

Que puis-je répondre à part : Géniale ! Nous avons participé à plusieurs grands festivals mais c’est le Hellfest qui est le mieux organisé. C’était notre première participation et tout a été pris en charge. Nous avons eu l’impression d’être en famille.

Sinon, vous préférez un créneau court dans un gros festival comme ça, ou un petit concert en tête d'affiche ?

C’est très difficile de choisir entre les deux. Ce sont deux expériences intéressantes. Lorsqu’on joue en tant que tête d’affiche dans un petit club bondé, on se sent vraiment bien car on sait que tous ces gens sont venus spécialement pour nous. Mais c’est aussi bien de tomber comme la foudre sur scène, d’apparaître comme un éclair et de disparaître aussitôt. Lorsqu’on n'a que 30 minutes, nous n’avons pas beaucoup de temps alors on monte sur scène, on déchire tout et on repart. C’est aussi une bonne expérience surtout si on peut voir à l’expression des gens dans le public que l’on a réussi à se faire remarquer et qu’ils ont aimé ce qu’ils ont entendu.

Le public du Hellfest est très éclectique, on y trouve des vieux, mais aussi des plus jeunes. Est-ce un avantage pour vous ?

Oui c’est vrai, cela me rappelle beaucoup le Sweden Rock Festival. Le programme est vraiment idéal pour moi. Que peut–on demander de mieux que de jouer sur la même scène et le même jour que Def Leppard, Whitesnake, Europe, Saxon, oh mon dieu, avec les Hardcore Superstars aussi. C’est incroyable ! Il y a 3 ans de ça, je me serais dit que cela n’arriverait qu’au Sweden Rock, mais aujourd’hui c’est en France. C’est un de mes rêves qui devient réalité. Je vais pourvoir voir Def Leppard, je n’en ai jamais eu l’occasion auparavant. Malheureusement, nous partons demain donc je ne pourrais pas voir Kiss. Je vais également assister au concert de mon ami Toby Sammet ce soir. Je l’avais déjà rencontré.

Pour ce festival avez-vous préparé une setlist particulière ?

Oui nous avons préparé une setlist spécialement pour cet évènement car nous donnons rarement des concerts de 30 minutes, alors il a fallu bien choisir les morceaux. Nous avons essayé de jouer au moins une chanson de chaque album. Alors nous avons choisi "Welcome To The Jungle" de l’album "Steel of Swabia" de nos débuts. Bien sûr, la majorité des morceaux proviennent de notre dernier album "Money, Sex and Power", mais notre but n’était pas de promouvoir cet album mais plutôt de jouer nos meilleurs titres.

Est-ce plus un moyen de faire connaître votre groupe que de promouvoir votre dernier album "Money, Sex and Power" ?

Absolument. C’est le but. Quand on participe à un aussi grand festival, c’est une occasion de se faire connaître. La grande majorité du public ne nous connait pas, à l’exception des deux ou trois premiers rangs où nous pouvons voir nos fans portant nos t-shirts. Mais les autres sont des personnes qui s’intéressent à notre musique et que nous devons convaincre.

Nous avons beaucoup aimé votre album et nous lui avons consacré une très bonne critique, a-t-il eu du succès en termes de vente ?

Merci ! Oui cela a marché, et même en France d’ailleurs. C’est en Allemagne que cela a le plus marché, puis au Japon et finalement en France. C’est cool. Mais oui, nous sommes satisfaits du résultat, plus que ce que nous avions prévu. Cela n’a pas été un succès intégral, mais cela suffit à nous réjouir et à nous rendre fiers de notre groupe. Nous pouvons même dire que le prochain album se vendra deux fois plus que celui-ci.

Nous entendons beaucoup dire que l’Allemagne résiste à la crise économique, cela concerne-t-il aussi l’industrie musicale ?

[Rires] On ressent les effets de la crise un peu partout, même en Allemagne. Vous savez les choses évoluent. Le streaming en est un bon exemple, c’est aussi un point positif pour l’industrie musicale. Actuellement, ils affirment que 30% de leurs recettes provient du streaming. Le problème c’est que les groupes eux n’y gagnent rien. Mais nous sommes heureux si nous pouvons continuer à avancer. La crise ne nous force heureusement pas à arrêter la musique et c’est l’essentiel.

Avez-vous pu goûter le vin blanc de la région : le Muscadet ?

On m’en a donné. Je ne connais pas ce vin mais j’imagine que cela doit être ça. Non, je n’y ai pas encore goûté mais allons y…. Je peux vous dire qu’il est bon.

Qu’aimeriez-vous dire aux gens qui veulent interdire le festival parce ce que c'est un festival satanique ?

Vraiment ? Mais qui a dit ça ? Vous connaissez le Wacken en Allemagne n’est ce pas ? Une idiote de bonne femme s’est installée à Wacken, ce petit village de 500 habitants. Elle ne connaissait rien au festival et quand elle a appris de quoi il s’agissait, elle est allée à l’église et a essayé de faire interdire le festival. Elle n’avait pas compris qu’il s’agissait du plus grand festival du monde ! Elle ne peut rien faire contre cela, même si elle était le pape en personne.

Le titre "Money, Sex and Power" sonne très rock 'n' roll mais il peut aussi faire référence à la politique mondiale actuelle, est-ce un parallèle que vous souhaitiez établir ?

En fait nous avons trouvé ce titre en nous inspirant de la politique actuelle, principalement de Berlusconi, le premier enfoiré italien, ou ancien premier enfoiré. Nous étions dans notre studio et un matin nous sommes allés à notre station service habituelle pour acheter du Red Bull et d’autres choses c’est là que nous avons vu “Money, Sex and Power” sur la couverture d’un magazine. Nous nous sommes dit : Oh mon dieu, ce serait un titre génial pour une chanson. Nous savions tous que Berlusconi était un bel enfoiré, il saute toutes les belles femmes qu’il croise, prend des tonnes de cocaïne, et bien sûr il est très riche. Il a l’argent le sexe et le pouvoir, alors nous avons décidé de composer ce morceau. Mais comme vous l’avez dit, cela ne fait pas uniquement référence à Berlusconi, cela s’applique à tous les pays dirigés par un gouvernement qui méprise son peuple. En France vous avez Hollande, lui ça va, mais celui d’avant… Comment s’appelle-t-il déjà ? Sarkozy, lui il est un peu comme Berlusconi non ? Si vous regardez les informations vous verrez que c’est la même chose en Turquie et en Grèce, cela résume assez bien la situation de ces pays.

Avez-vous un message pour les gens qui téléchargent votre musique illégalement ?

Et bien ce serait mieux s’ils le faisaient légalement bien sûr, mais même ça ce n’est pas génial. Mon conseil s’adresse aux jeunes, et je précise cela car les personnes plus âgées savent qu’un CD a plus de valeur qu’un téléchargement. Je leur conseille d’essayer au moins une fois d’acheter un vrai CD car c’est vraiment sympa d’avoir un CD entre les mains et de lire le livret, c’est beaucoup mieux que d’avoir quelques données sur son lecteur mp3. Donc que ceux qui téléchargent illégalement aillent se faire foutre, nous respectons ceux qui téléchargent légalement. Mais l’idéal pour un musicien c’est que les fans achètent les vrais CD. Tous les groupes vivent de leurs ventes d’albums et de places de concerts, si les gens n’achètent plus de CD et arrêtent de venir aux concerts, il est certain que les groupes disparaîtront.

Avez-vous d’autres concerts de prévus en France, en Europe?

Nous allons jouer pour un autre festival, plus petit que celui-ci, le RisingFest [à Dijon – 28-SEP-2013], j’ai oublié à quel endroit ce sera mais je me souviens que cela s’appelle le RisingFest. Vous pourrez vérifier sur notre site.

Quels sont vos projets pour les prochains mois ?

Nous pensons avoir trouvé notre style avec notre dernier album donc nous n’allons plus changer grand-chose. Mais bien sûr c’est important de toujours progresser, d’avancer et d’essayer de nouvelles choses. Je n’ai pas encore d’idée précise pour le moment, c’est encore trop tôt. Mais en tout cas, si nous changeons quelque chose, ce sera toujours pour nous améliorer. Nous avons déjà enregistré de nouvelles chansons, mais tu sais, pour l’album précédent, nous avions enregistré une cinquantaine de titres pour n’en garder finalement que 10 ou 12. Cela nous demande beaucoup de travail.

Merci Johannes, ça a été super de te rencontrer.

Merci beaucoup de votre soutien.


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