Blues Pills

Interview date

22 Juin 2014

Interviewer

Didier, Evanessa

I N T E R V I E W

Interview Dorian Sorriaux (face à face)


Salut Dorian, peux-tu présenter votre groupe aux lecteurs qui ne vous connaissent pas encore ?

Bien sûr, notre groupe se compose de quatre membres : un batteur Corry, une chanteuse, Elin, un guitariste, moi, et un bassiste, Zack. Nous vivons en Suède mais je suis français et le bassiste est américain. Nous jouons du blues rock, un genre de musique psychédélique.

Vous êtes un groupe très international, deux d'entre vous viennent des États-Unis, un de France et un autre de Suède, comment vous êtes-vous rencontrés ?

J’ai d’abord rencontré le bassiste et le batteur Cory et Zack en France, il y a environ trois ans, je jouais avec un autre groupe en première partie du groupe Radio Moscow qui est l’ancien groupe de Zack et de Cory. Le concert s'est très bien passés, ils ont été très sympas avec moi et après le spectacle nous sommes restés en contact via Facebook. Et six mois après ce concert, ils ont quitté Radio Moscow et ont fondé Blue Pills avec Elin au chant. Ils m'ont d’abord envoyé des démos et m'ont demandé ce que j’en pensais. Et puis ils m'ont demandé de rejoindre le groupe.

Et donc maintenant vous vivez tous au même endroit ? Ou alors vous travaillez à distance, sur internet, comme font certains groupes ?

Ils ont rencontré Elin aux États-Unis, en Californie, elle était en voyage. Après cela, ils ont déménagé en Suède, car c’est plus facile pour les Américains de venir vivre en Suède que pour les citoyens européens de déménager aux États-Unis. Maintenant, nous vivons tous en Suède, à Örebro.

Cet après midi, vous nous avez offert un excellent set sur la mainstage du Hellfest. Avez-vous également apprécié ce moment ?

C'était vraiment génial ! En fait, je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre parce que nous avons joué très tôt et certaines personnes m'avaient dit que ce n’était pas vraiment sympa de jouer le dernier jour... Mais il y avait beaucoup de monde, beaucoup plus que ce que j’espérais et le son était vraiment bon. Nous n’avons pas utilisé notre équipement, mais c'était excellent et le public a vraiment apprécié, donc c'était un super concert.

Etes-vous satisfaits de votre performance, du public et de ses réactions ?

Oui, nous sommes vraiment ravis, nous n'espérions pas autant donc ça a été une bonne surprise, oui.

Votre groupe est plutôt récent, vous n’avez enregistré aucun album pour le moment, qu’avez-vous ressenti lorsqu’on vous a invités à participer au Hellfest ?

Pour moi c’est vraiment une chance incroyable car le festival se trouve à quelques heures de Quimper, là ou j’habitais avant de partir en Suède. Cela a été un moment formidable, je me souviens que nous étions en tournée en Australie quand nous avons reçu un message dans lequel on nous proposait de participer au Hellfest. C'est vraiment génial, nous participons à de nombreux festivals et nous y vivons toujours des expériences fantastiques et comme tu dis, nous n’avons aucun album à notre actif, c'est vraiment incroyable.

Avez-vous eu peur que votre musique ne convienne pas à un tel festival car elle n’est pas assez metal ?

Hier, nous avons participé au MetalFest en Allemagne et le nom de 80 % des festivals dans lesquels nous jouons contient le mot Metal ou Hell, ce sont en grande majorité des festivals metal. C'est un peu surprenant parce que nous sommes plutôt un groupe de blues rock, mais nous avons signé chez Nuclear Blast qui est un label de groupes de metal, c’est pour cela que nos concerts et notre groupe sont souvent associés au metal et aux magazines consacrés au metal. Mais c'est super, car les fans de metal apprécient beaucoup notre musique.

Avez-vous préparé une setlist particulière pour l’occasion ?

Pas vraiment, nous avons joué quelques chansons de notre nouvel album et quelques morceaux plus anciens, rien de vraiment spécial.

Qu’avez-vous pensé de l’organisation du Hellfest ?

C’est vraiment super, très professionnel, ce qui est vraiment agréable...

C’est votre première visite dans la région? Et en France?

Zack a souvent joué en France car il a fait beaucoup de tournées en Europe avec son ancien groupe.

J’imagine que c’est un peu différent pour toi Dorian. Es-tu fier de jouer en France et de participer au Hellfest ?

Oui, je suis heureux d'être ici, j'ai reconnu quelques personnes, des gens qui étaient dans le même lycée ou le même collège que moi.

Dorian, tu portes un prénom qui prédestine à devenir musicien. Peux-tu nous raconter comment tout a commencé pour toi et ta guitare, et comment tu es devenu, à 19 ans, le guitariste du groupe Blues Pills ?

En réalité, j'avais 16 ans lorsque j'ai rejoint le groupe, j'ai eu 18 ans cette année. J'ai commencé à jouer de la guitare quand j'avais 9 ans. J'ai eu différents professeurs puis je me suis beaucoup entraîné tout seul et j'ai joué avec d'autres personnes, d’autres musiciens, ce qui m'a beaucoup aidé. Quand j'avais environ 13 ans j’organisais des jam sessions avec un guitariste de 50 ans que j'ai rencontré près de chez moi. Je lui ai dit que j’étais guitariste alors il est venu chez moi pour jouer avec moi. Il m'a dit que je jouais trop vite et il m'a expliqué que les sentiments et l’émotion sont tout aussi importants que la technique.

Ton nom est déjà très célèbre, et souvent associé au mot maestro, quelles sont tes influences principales ?

Quand j'étais très jeune, lorsque j’avais 4 ans, j'étais un grand fan de ZZ TOP, Billy Gibbons a eu une grande influence sur moi, c’est lui qui m’a donné envie d’apprendre à jouer de la guitare. Et plus tard, j'ai beaucoup aimé le jeu de Rory Gallagher, parce qu'il était irlandais et que sa musique avait une atmosphère celtique. Je suis originaire de Bretagne et mon père joue de la cornemuse, donc j'ai grandi en écoutant cette musique celtique et je me sens vraiment proche de Rory Gallagher. Il y a aussi Peter Green, Paul Kossof de Free, principalement des guitaristes de blues.

Ok, parlons de votre groupe, votre premier album sortira fin juillet. Peux-tu nous en dire davantage à ce sujet ?

Oui, l’album sortira le 25 juillet, il a été produit par Don Estenberg, il a été enregistré en Suède à Gothenbourg, dans le studio de Don. Don travaille avec des groupes comme Graveyard, il a produit tous leurs albums. Il a beaucoup participé à la création de l'album, il nous a donné beaucoup d'idées, notamment concernant le son, et il nous a donné des conseils pour améliorer les chansons.

S’agit-il uniquement de titres inédits, ou avez-vous inclus des morceaux de vos précédents EPs sur l’album ?

Nous avons réenregistré beaucoup de chansons issues de nos deux EPs, ce qui constitue environ la moitié de l’album. Nous avons réarrangé les chansons que nous avions déjà enregistrées car nous avons pensé que ce serait une bonne idée de proposer de nouvelles versions aux fans pour qu’ils puissent choisir celles qu’ils préfèrent.

Comment travaillez-vous lorsque vous composez de la musique et lorsque vous écrivez les textes ?

Pour cet album, Elin et Zack ont composé la plupart des morceaux et ont écrit la majorité des textes, mais nous nous sommes occupés des arrangements tous ensemble.

J'ai écrit les chroniques de vos EPs pour notre webzine et je dois admettre que j’ai immédiatement adoré votre musique quand j'ai entendu la voix d’Elin sur le morceau "Devil Man". Quel choc ! Dans ce morceau, il est difficile de ne pas comparer sa voix à celle de Janis Joplin. Elin serait-elle fâchée de m’entendre dire cela ?

Elle aime beaucoup Janis Joplin donc ce serait plutôt un compliment pour elle.

Maintenant sur le même sujet, la partie rythmique nous fait vraiment penser à Mitch Mitchell et à Noel Reading. Penses-tu que Zack serait d'accord avec cela ?

Oui.

Alors, vous comprenez pourquoi beaucoup de gens aiment votre musique car elle leur rappelle The Jimi Hendrix Experience avec Janis au chant. Cela rappelle de nombreux souvenirs...

Nous sommes aussi de grands fans de Jimi Hendrix alors oui tout à fait.

Il n’y a pas que votre style musical qui rappelle cette période, mais aussi votre logo, votre première pochette d’album, vos vêtements, vos cheveux, tout évoque le mouvement hippie, et pourtant vous n’étiez pas encore nés à cette époque. Et vos parents devaient également être un peu trop jeunes pour connaître tout ça. Qu’en penses-tu ?

Chacun a sa propre opinion, moi j’ai grandi en écoutant ce style de musique. Cela fait partie de mes influences et c'est lorsque nous jouons de la musique, nous composons des morceaux du même genre. Nous jouons la musique qui nous plaît et si des gens n’aiment pas notre style, tant pis pour eux.

Bon je crois que nous allons être interrompus alors il ne me reste plus qu'a te remercier...

Merci à toi

 


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