Groupe:

Skindred

Date:

22 Juin 2019

Interviewer:

Deicide5000

Interview Benji et Dan

[Les temps sont durs, j’étais programmé pour hypothétiquement interviewer Philip Anselmo (mon héros de tous les temps), mais l’interview a été annulée… En fait, même celles qui étaient confirmées ont été annulées. Je me rends compte que j’interviewerai Skindred autour d’une des tables bordant la zone presse. C’est bien, mais le programme d’interviews est en retard et que je prends le risque d’annuler (ce serait mon tour) l’interview de Death Decline. Heureusement, l’attachée de presse de Skindred m’intervertit avec un autre média et j’ai pu ainsi faire les deux interviews en les enchainant. Merci à elle ! Ca y est, je suis en piste et je rejoins la table où se trouvent Benji Webbe (chant) et Dan Pugsley (basse) qui sont encore dans l’interview précédente. Mais je vais jouer un rôle sans le vouloir. Je tiens l’iPhone de Benji en bon cameraman de l’instant puisqu’il veut une capture vidéo de cette interview, réalisée par un marionnettiste animant un muppet habillé façon rockabilly, pour pouvoir la montrer à ses enfants. Moment marrant. Ca y est, c’est enfin mon tour]

Salut les gars, je représente Aux Portes du Metal, un webzine français qui traite de metal sur un spectre large, allant de Rainbow à Cannibal Corpse et au delà.

Benji : Tu vas traduire en français aussi ?

Non, non, je changerai ce que t’as dit au passage...

Benji et Dan : Rires...

Est-ce que c’est vrai ? C’est bien la troisième fois que vous venez jouer au Hellfest ?

Benji : Je pensais que c’était la seconde, mais je sais que je ne sais pas...

Dan : C’est bien la troisième fois. La première fois, on a ouvert le matin du premier jour sur la main stage.

J’ai remarqué que certaines personnes savaient qui vous étiez là mais que ce n’était pas le cas pour la plupart dans un festival comme celui-là.

Benji : Absolument, 75% du public présent ne sait pas qui tu es. Tu dois leur dire plusieurs fois sinon tu ne te donnes pas la chance d’être connu pour ce que tu fais.

Et ce n’est pas comme si vous aviez un backdrop avec votre nom dessus (leur backdrop ne fait figurer qu’une énorme tête de chat stylisé et accessoirisé façon futuriste).

Benji : T’aimes le chat ? C’est mignon, les gens aiment les chats.

Pourquoi pas des nounours alors ?

Benji : Eh ben, il (pointant son doigt vers Dan) dessine tout notre artwork et ils ne ne sait pas dessiner les nounours, c’est tout...

Dan : Il déteste absolument les chats… en fait c’est notre batteur qui a pensé le concept. On a pensé que c’était une bonne idée, on l’a gardée.

Et si vous nous parliez de Skindred ?

Benji : Skindred traite et tire son énergie de rassembler les gens. C’est une histoire d’unité. Les noirs, les blancs, les gays, les hétéros... Je crois que Skindred est comme un parapluie sous lequel tu peux protéger tout le monde. Si tu aimes la vie, viens avec nous. Si ce n’est pas ton cas, passe ton chemin. Avec notre musique, on peut se sourcer de toutes ces influences. On rassemble beaucoup de gens.

Dis-moi, vous avez sorti votre dernier album "Big Tings" l’année dernière, c’est ça ? On dirait que chaque album permet de développer ce qu’a fait le précédent et encore plus.

Benji : C’est bien ça et merci. On va dans une pièce tous ensemble et je prie les dieux du reggae pour que nous créions quelque chose de spécial. J’aime mes enfants, je ne les adore pas tous, mais je les aime tous (rires). Donc c’est ce qu’on fait. Je ne pense pas qu’on ait besoin de faire meilleur que le précédent. Je pense seulement à être vrai et jouer le meilleur jeu avec les cartes qui nous ont été distribuées. Maintenant que nous avons sorti sept albums, je suis content que les fans aient un album pour chaque jour de la semaine. Il n’y pas tant que ça de groupes qui ont sept albums. Moi je dis, vingt ans et sept albums, pas mauvais.

Ouais, c’est bien.

Dan : Non, ce n’est pas bien, c’est brillant ! (Dan me cherche)

J’ai dit que c’était bien ?

Dan : Oui, c’est ce que t’as dit...

Ok, c’est brillant donc (rires). En fait, c’est même du génie… Regarde tous ces albums que certains groupes débitent. Vous faites mieux de sortir des bons albums (rires).

Benji : Je les aime tous. J’aime ce que mes musiciens produisent. Je ne me considère pas comme un frontman, je suis plus le gars qui porte un toast, un DJ accompagné d’un sound system.

Qu’est-ce qui vous a plu dans le show de ce matin ?

Benji : C’est super d’être en France. C’est plus facile d’être compris ici, vous autres comprenez ce qu’on fait. Vous adorez la musique fusion, vous avez compris !

Tu étais insistant ce matin pour savoir qui étaient les Parisiens dans la foule.

Benji : Oui, puisqu’on va tourner en France en décembre prochain. J’ai totalement oublié de mentionner Toulouse ce matin mais on sera bien à Toulouse et Paris. Va dire ça à tes amis.

Comment penses-tu que les chansons récentes sont perçues dans vos shows ?

Benji : Ils les comprennent ! La chanson "That’s my jam", les gens l’adorent.

Par ailleurs, tu es un sacré showman !

Benji : Mon showman favori c’est Liberace, Nat King Cole aussi, ainsi que Jerry Lewis le comique. En tant que chanteur, je m’inspire de ceux des 50s et 60s.

Il faut que je te dise, tu m’as fait marrer ce matin avec l’hélicoptère ! (Benji avait en effet invité le public à retirer le t-shirt pour le faire tournoyer au dessus de sa tête).

Benji : Comment ça ?

Ben, c’est plutôt un truc qu’on voit faire dans un environnement différent, soit à un mariage rural ou un show plutôt populaire. C’était un peu décalé mais les gens ont aimé ça.

Benji : Super, c’est encore mieux, du divertissement populaire. J’adore ça, c’est encore mieux. On est la lie de la société. Il y avait plus de gens qui le faisaient que pas.

Cool, j’ai maintenant compris ce que tu disais aux filles du premier rang : enlevez le haut !

Dan : Ca n’a jamais été l’objectif ! Mais c’était un jour sympa.

A part être dans Skindred, vous avez un autre job plus classique ?

Dan : Je suis facteur.

Benji : Ca fait 15-20 ans que je le connais et que je lui demande un job. Il me dit que ce serait un peu trop de me supporter en plus de notre collaborations dans Skindred (rires). Je l’ai supplié, littéralement ! Maintenant, tu me demandes ce que je fais ? Je fais du baby sitting. T’as des bébés, je les baby-sitterai. Je te donne mon email, je me déplace, je suis “au pair” avec la jolie robe et tout le reste.

Vous vous échauffez avant un show ? Vous avez une routine ?

Benji : Je ne m’échauffe pas ! L’échauffement c’est pour les ##@@.

Dan : Aujourd’hui, on n’aurait pas eu le temps. On est arrivés en retard à cause de notre vol. On est arrivés à 11h pour un show à 11h40.

Benji : C’était dur mais on a livré le show dont les gens avaient parlé depuis longtemps au Hellfest !

Dernière question, peut-on s’attendre à du nouveau de la part de Dub War ?

Benji : Non, ##@@. Merci beaucoup !

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