Groupe:

Dead Bone Bunny

Date:

19 Août 2018

Interviewer:

Auriane

Interview Bunny Bones

Je rencontre Bunny Bones en backstage, deux heures après le concert. Telle une diseuse de bonne aventure, elle est assise entre les arbres près d’une ombrelle violette, les jambes nonchalamment croisées sous sa robe rouge à pois blancs. Son masque de crâne de lapin est penché vers moi, comme pour m’inciter à approcher. Difficile de la regarder dans les yeux, ses grands yeux vides de lapin mort, m’a-t-on prévenue…

Est-ce que tu pourrais présenter le groupe, comment il s’est formé ?

Je suis Bunny Bones, je suis anglaise. Je suis née en 1924 et j’ai été bercée toute ma jeunesse par le rockabilly. J’ai été danseuse burlesque dans un groupe de rockabilly et je suis morte en 1975. Fin 2017, j’ai posé mes bagages à Paris. J’étais un peu perdue parce que le rockabilly n’était plus à la mode. Un soir, je me suis retrouvée dans un bar metal, où j’ai rencontré Gabriel, un contrebassiste metalleux. Je lui ai proposé de monter un projet, qui mêlerait le rockabilly et le metal.

Tu as eu l'idée avec Gabriel, puis vous avez formé le groupe tel qu’il est aujourd’hui ? Pourquoi ce nom, d’ailleurs ?

Exactement, Gabriel m’a présenté quelques amis à lui, en région parisienne, pour compléter le groupe. Thibaut, Isa et Fanny... Début 2018, on était au complet. Pour le nom, c’est une dédicace : je m’appelle Bunny Bones. Comme je suis décédée, Dead Bone Bunny.

Pourquoi mixer metal et rockabilly ? Quelles sont vos inspirations ?

On adorait ces deux styles de musique, on s’est dit qu’il y avait une carte à jouer. Pour le rockabilly, on s’inspire de Elvis et des Stray Cats. Pour le metal, de Pantera, Motörhead et Maiden.

Est-ce vraiment unique ?

Le groupe qui ressemble le plus à ce que l’on fait, c’est Volbeat. Mais notre touche, c’est la contrebasse, ils n’en ont pas ! [Rires] Ils sont plus connus pour le moment aussi [Rires].

C’est la première fois que vous vous produisez au Motocultor, comment ça s’est passé ?

On est trop heureux, surpris d’avoir touché autant de gens, qui ont écouté et apprécié ce que l’on fait. C’était formidable ! Surtout quand notre contrebassiste est descendu dans la fosse et que les gens se sont mis à faire un circle pit autour de lui et à le porter avec sa contrebasse. On était tous heureux que le public participe ! C’est notre premier festival, c’est un tremplin qui nous a propulsés ici, le headbang contest.

Vous avez une mise en scène plutôt originale, d’où est venue l’idée ?

[Rires] Ma déguaine de lapin mort a orienté l’idée. Alors les autres membres du groupe sont tous en costume rockabilly avec une touche metal.

Vous l’avez dit sur scène, vous préparez un album. Quels sont vos projets ?

Un album, oui. On l’autoproduit, on n’a aucun label - mais on reste ouvert à toute proposition. Il comportera dix titres, les paroles racontent mon histoire, de ma naissance en 1924 à mon arrivée à Paris. On a deux concerts à venir, le 5 octobre avec Bukowski dans le 77 et le 29 novembre en première partie de No One Is Innocent à Bordeaux. Et des clips en préparation. Pour te dire à quel point on ne manque pas d’idées, on est déjà en train de composer un deuxième album !

Je te remercie.

Merci à vous !

Venez donc discuter de cette interview sur notre forum !