Groupe:

Cloud Cuckoo Land

Date:

23 Juin 2018

Interviewer:

Didier

Interview Guillaume Bernard

Salut Guillaume, peux-tu d’abord nous présenter ce projet parallèle à ton groupe Klone ?

Cloud Cuckoo Land est un nouveau projet sur lequel nous avons commencé à travailler il y a six ans avec Mélusine. Je l’avais rencontrée à l’époque, on avait discuté de sons, et je lui avais dit que je voulais faire un projet avec une chanteuse. J’avais déjà des riffs par ci par là, et on a fait un session un jour avec elle, on a réussi à poser des voix. Le courant est bien passé entre nous. Au niveau des idées et de la musique, on se retrouvait assez bien, du coup, on a attaqué des compos pour un premier album qui est sorti cette année.

D’où vient ce nom étrange Cloud Cuckoo Land ?

C’est Melusine qui a trouvé ça, je ne sais plus exactement comment, mais on avait l’idée d’un monde imaginaire entre le ciel et la Terre. Très précisément, un monde créé par les oiseaux entre ciel et Terre pour faire un lien entre les Hommes et les Dieux. Ca paraissait logique vu que notre musique est très planante, très atmosphérique, et même si ce nom est un peu compliqué à prononcer, et il y en a qui galère, mais on s’y est fait et on trouve ça joli et ça correspond parfaitement à notre musique.

Vous avez sorti en début d’année un premier album que j’ai adoré, et auquel j’ai donné un coup de cœur et la note de 17.5/20, est-ce que vous aviez vu cette chronique ? L’album semble avoir été bien accueilli partout ?

Bien sûr, on l’a partagée d’ailleurs. Globalement on a eu beaucoup de bons retours sur le disque, mais le fait est que j’ai surtout touché la sphère habituelle de Klone. On a pas eu d’ouverture dans des médias plus pop. Pourtant on a essayé mais c’est pas évident parce qu’on n'est pas non plus sur de la pop vraiment, c’est assez particulier, un univers un peu à la Kate Bush ou Tori Amos, pas forcément très joyeux ni, je pense, dans l’air du temps. Mais bon on a fait la musique qu’on avait en tête, qui venait du cœur, et d’une période assez difficile pour Melusine et moi, ça devait sortir, c’est sorti et on est bien content de l’avoir mis sur disque.

Comment avez-vous bossé sur cet album niveau compo ?

Il y a eu différentes phases. Certaines choses sont venues d’elles-mêmes. Moi je composais systématiquement la musique mais Melusine avait un morceau en tête, une idée qu’elle avait en tête depuis le lycée, c’est "Molpee's Song". Sinon c’est Melusine qui me propose ses mélodies de voix que je trouve cool et j’ai aussi glissé quelques idées que j’avais. On essaye de faire en sorte que tout le monde soit content du produit final, mais on s’entend parfaitement, il n’y a jamais de conflit.

Dans ma chronique, je fais souvent référence à la voix de Kate Bush, c’est quelque chose qui plait à Mélusine ou qui l’agace ?

Elle a baigné dedans étant petite, ses parents écoutaient beaucoup et ça l’a forcément marquée. C’est normal, quand on fait de la musique, d’être comparé à quelque chose, donc il vaut mieux que ça soit Kate Bush que Jennifer ou Nolwenn Leroy.

Son chant est particulièrement intéressant, il illumine l’album, il est aussi très varié. Quel est son passé musical ? Quelles sont ses influences ?

Elle est prof de chant et fait aussi du chant lyrique, elle donne des cours. Elle fait aussi beaucoup de théâtre à côté. Mais sinon elle n’avait pas de groupe et c’est la première fois qu’elle concrétise un projet avec des compositions. Du coup, elle est archi motivée, elle est à fond dedans alors que moi je suis déjà dans la musique depuis longtemps. Elle a aussi des influences metal, par ses copains qui ont des cultures metal.

Avez-vous réussi à tourner pour promouvoir cet album ? En France ? Ailleurs ?

Alors on travaille dessus actuellement. On va faire une première résidence au mois d’août, et une seconde en septembre avant la tournée. Et il y aura des dates avec Klone justement en octobre. A Poitiers au mois d’août, puis à la Roche-sur-Yon en septembre. Mélusine est de Vendée et elle a accès à une salle là-bas. Après il y aura une quinzaine de dates avec Klone en acoustique. Elle ne peut pas faire les trente-cinq dates de la tournée de Klone. On va annoncer ça bientôt.

Comment avez-vous choisi l’illustration de la pochette qui est superbe ?

La personne qui fait ces beaux dessins s’appelle Nathalie Tacheau. On avait remarqué son boulot avec Mélusine, et nous l’avons contactée. Au départ, on voulait une de ses créations existantes, mais elle a insisté pour écouter la musique et faire un dessin en fonction de ce qu’elle allait entendre. On a eu un peu peur mais au final ça collait parfaitement avec le son. On aimait aussi beaucoup ce côté blanc, lumineux, qui se dégage de son dessin.

C’est marrant, tu en parlais à l’instant mais j'avais vu que Klone allait tourner encore en acoustique cette année et que ça aurait été super de vous voir ouvrir pour Klone.

C’était idéal, aussi pour le planning, c’est beaucoup plus simple pour moi à gérer. Même si il y aura deux sets à gérer, chose que je n’ai jamais faite avant. Le set avec Mélusine est assez court. J’espère que j’aurais assez de corne aux doigts pour tenir toutes les dates et éviter les ampoules [rires].

Les autres musiciens de l’album seront aussi en tournée ?

Alors il y aura Romain Bercé aux percussions, mais pas Laura Nicogossian qui était au piano. C’est Aldrick qui m’accompagnera à la guitare. La formation sera au final assez proche de celle de Klone.

A part la promo de la Klonosphere, auras-tu un peu de temps pour profiter du festival ? Qui aimeriez-vous vraiment voir ?

Oui, hier vendredi je me suis fait plaisir car c’était mon seul jour de libre, et tous les artistes qui m’intéressaient passaient hier. J’ai pris une grosse claque sur Meshuggah, Corrosion of Conformity, j’ai aussi bien aimé Steven Wilson et Perfect Circle qui a été énorme.

Quels sont tes projets pour les mois à venir avec Cloud Cuckoo Land ?

On prépare un autre clip, mais c’est pas moi qui m’en occupe, j’ai pas trop d’info.

Et avec Klone ?

Il a donc cette tournée acoustique. Et puis on bosse sur un nouvel album, d’ailleurs je vais à Paris la semaine prochaine pour enregistrer les batteries avec Morgan Berthet. Florent Marcadet était trop pris avec Carpenter Brut, il ne s’arrête plus et n’avait pas le temps de se poser pour les enregistrements de Klone. Ça se passe bien, c’est quasiment terminé au niveau des compos. J’ai pas mal bossé tout seul en fait. Yann a aussi fait une compo qui est cool. J’ai beaucoup bossé avec lui pour bosser les structures et la répartition du chant. L’album s’appellera "Le Grand Voyage" et on a même la pochette et le contenu sera plutôt dans la suite logique de "Here Comes The Sun" avec quelques passages à grosses guitares qu’il n’y avait pas dans "Here Comes The Sun", sans être de la musique violente pour autant. Ça sera lourd, lent, avec un gros son et des contrastes dans les ambiances. Il est aussi assez prog, avec des morceaux assez longs et des petites surprises dedans.

Et quel est cet autre projet, Polar Moon ?

Polar Moon est au départ un concours de circonstance. Julien Lepreux avec qui je bosse est un ami depuis longtemps on a même été en colloc ensemble. C’est un des rares gratteux avec qui j’arrive à jouer et avec qui ça matche au niveau musique parce qu’on est à peu près dans le même délire et on a à peu près le même niveau. Même à l’époque de Klone, deux des morceaux de "Here Comes The Sun", "Gone Up in Flames" et "Grim Dance" ont été composés avec Julien en fait. Tirés de jams fait dans la colloc. On est super complémentaires. Je bossais aussi avec Julie Trouvé, la chanteuse de Polar Moon. Elle chantait dans le groupe Jaberwocky il y a quelques années, ils avaient fait un carton qui avait été utilisé pour une pub pour Ford je crois. Je lui ai proposé des idées et elle a bien aimé et du coup, j’ai envoyé ça à Julien qui a bien aimé aussi et on s’est mis à composer pour ce projet. Gwen Drapeau est aussi dans le projet à la batterie. L’ambiance est pop, électro/pop, très spatial, avec pas mal d’ambiances. C’est probablement ce que j’ai fait de plus accessible. On a déjà onze titres qui sont quasiment terminés, l’album sortira soit en fin d’année soit en début d’année prochaine. On risque aussi de tourner avec ce projet. On est en train de monter une équipe autour et je suis déjà assez surpris de l’engouement donc ça va se faire. Polar Moon ne sortira pas sur Klonosphere, c’est une autre structure et un autre réseau. C’est cool.

Avec tout ça, tu as encore du temps pour Klonosphere ?

Non plus trop. Justement j’ai commencé à déléguer beaucoup de choses à Pat pour la rentrée, histoire de concrétiser tous mes projets musicaux. J’ai besoin de temps. J’ai même encore d’autres trucs en cours. Ça commence à ne plus être possible, ça rend fou.

Merci pour votre temps, je vous laisse le mot de la fin pour nos lecteurs…

Venez-nous voir sur la tournée avec Klone acoustique. Merci aux lecteurs qui nous soutiennent.

 

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