Groupe:

Bullrun

Date:

22 Juin 2018

Interviewer:

Didier

Interview Rémi et Gaël

Salut les gars, nous sommes le webzine AuxPortesDuMetal.com, pouvez-vous d’abord nous présenter le groupe ?

Rémi : Alors nous c’est Bullrun, un groupe de Seine et Marne, composé de trois musiciens, c’est le combo classique, guitare, basse, batterie et chant, le power trio à la Motörhead. Moi c’est Rémi, bassiste chanteur, avec moi tu as Gaël le guitariste et le grand absent, qui bosse aujourd’hui, c’est Marc à la batterie. C’est le puni du mois de juin.

D’où vient le nom Bullrun ?

Rémi : On voulait un nom court et qui sonne. Et moi je suis un grand passionné de la guerre de sécession et Bullrun, c’est la première bataille de la guerre de sécession. Comme en plus on est tous fan de southern rock, de blues donc on s’est dit allez, on part là-dessus.

Vous opérez en trio, c’est la formation idéale selon vous ?

Rémi : Pour moi c’est la moins casse-gueule. Jack White des White Stripes disait que pour lui, c’était le truc que tu es sûr de faire fonctionner. Dès que tu es quatre, tu peux être sûr que les deux guitaristes vont commencer à se prendre le bec.

Gaël : C’est vrai que les guitaristes sont chiants, je sais de quoi je parle j’en suis un [rires]. Effectivement rester à trois c’est aussi être plus rapide pour prendre des décisions et surtout prendre des décisions cohérentes. Et puis bon, les moyens technologiques permettent aujourd’hui d’ajouter une deuxième guitare et de la balancer en live via des samples.

Ca complique un peu pour les parties de chant non ?

Rémi : Non il suffit d’épurer les parties de chant ou les parties de basse.

Gaël : Non franchement, c’est plus simple pour gérer des compromis et puis quand il y a trop de compositeurs, il y a toujours des blocages. Là on est moins, donc forcément nos influences convergent plus rapidement.

Vous avez sorti l’année dernière un EP, "Dark Amber", que nous avons chroniqué et qui a retenu mon attention, comment avez-vous bossé sur cet EP ?

Gaël : Alors niveau composition, on a pris l’habitude de proposer pas mal de riff mais sur cet EP, c’est plutôt Rémi qui a beaucoup contribué à l’apport des riffs alors que Marc et moi on s’est concentré sur les arrangements. Mais sinon on bosse toujours de la même manière, on pose des riffs sur la table jusqu’à ce qu’on ait des morceaux en apparence finis, on les joue en boucle et on ajoute, on enlève des parties et on trouve des compromis pour que ça plaise au niveau de la voix notamment. C’est une méthode relativement classique. On a enregistré avec ça une pré-maquette, qu’on a montrée, et ça a bien plu notamment au batteur d’Adagio, Jelly Cardarelli, et à l’ancien guitariste de T.A.N.K., Symheris. Ils ont proposé de nous coacher. Ils nous ont beaucoup orienté sur notre façon de jouer et plein d’autres choses. C’était vraiment un énorme coup de pouce de leur part.

J’incitais dans ma chro les amateurs à acheter l’EP sur votre Bandcamp pour 5€. Vous en avez vendu beaucoup ?

Gaël : Ouais, on en a vendu quelques-uns [rires].

Rémi : Une bonne vingtaine écoulée depuis septembre.

Gaël : De toutes façons, il est aussi en écoute libre sur YouTube.

Je citais dans ma chro Metallica surtout pour la voix de Rémi, et aussi Danko Jones sur "Faster Than Light". Est ce que vous m’en voulez de vous dire cela ?

Rémi : Ah non pas du tout et ça me fait même très plaisir. C’est vrai que nos deux deux coachs m’ont demandé si je pouvais gommer mes influences Metallica voir si dessous, je cachais pas quelque chose de plus intéressant. Donc on fait des expériences…

Gaël : Et dans le prochain, on sera peut-être plus metal qui sait. Même si on va rester, je pense, dans une veine Metallica, puisque c’est une influence majeure pour tous les membres du groupe.

Dans le les morceaux de "Dark Amber", on entend souvent une seconde voix. Qui chante donc cette voix ?

Rémi : C’est encore moi. Ce sont des harmonies ou des doublages tout simplement histoire de grossir le mix. En live, du coup, dans certains cas, on s’harmonise avec Gaël, soit on utilise des samples.

Gaël : Soit les deux même, pour rajouter de la consistance au morceau. On aimerait qu'en live, les gens entendent des morceaux de la même qualité que le CD. Comme pour la guitare, par exemple pendant des solos, on utilise des samples. Ça nous oblige à jouer tous au click dans les ear-monitors, on aime ce côté strict de la musique. C‘était difficile au début mais aujourd’hui on ne pourrait plus s’en passer.

Rémi : Oui c’était un coup à prendre, et puis tu sais il y a énormément de groupes qui travaillent comme ça aujourd’hui, je pense à Steel Panther, même Accept.

Dans chacun des morceaux, j’avais noté un soin particulier apporté aux breaks et aux refrains, vous avez conscience d’avoir soigné ça plus particulièrement ?

Rémi : Conscient je ne sais pas, mais ça fait clairement partie de notre façon de faire. Pour nous, tu dois arriver au refrain de manière crescendo, mais sans vendre la mèche. Le refrain est la partie centrale du morceau. Le break est aussi important. On écrit des morceaux de cette manière-là.

Avez-vous réussi à tourner pour promouvoir cet EP ?

Rémi : On a eu la chance de jouer à la Boule Noire en première partie de Wednesday 13 et c’est là qu’on a vendu le plus d’EP. Mais on n'a pas fait de tournée, à proprement parler. Aujourd’hui, on en est à jouer devant des gens qui n’ont jamais entendu parler de nous. Ils découvrent et après le concert viennent nous faire de bons retour. Mais ce ne sont pas des gens qui, au départ, sont venus nous voir. Ils reviendront nous voir, du moins on l’espère.

Vous aviez sorti cet EP en indépendant, est-ce que depuis les choses ont évolué ?

Rémi : On est toujours indépendants [rires].

Sinon n’est-ce pas un peu frustrant d’être ici au Hellfest mais de ne pas y jouer ?

Rémi : On a quand même joué hier aux Hell Sessions. C’est pas le Hellfest mais ça s’est très bien passé. Il y avait une scène devant le Leclerc et une très belle ambiance, ça avait même commencé depuis le mercredi. Alors frustrant, oui et non car on va passer trois jours pépères à profiter.

A part la promo, aurez-vous un peu de temps pour profiter du festival ? Qui aimeriez-vous vraiment voir ?

Rémi : Rose Tattoo ! J’adore, quand j’étais gamin mon oncle me passait du Rose Tattoo.

Quels sont vos projets pour les mois à venir ?

Gaël : Le plan c’est de terminer le deuxième EP. On a pris énormément de temps pour le pré-maquetter, pour s’apercevoir que ça ne correspondait pas à la touche qu’on recherchait. C’est un de nos soucis, nous sommes très perfectionnistes et quand on ne sent pas quelque chose, on ne le fait pas. Du coup on a retravaillé sur les morceaux et on espère les enregistrer très prochainement. Le financement de l’EP est déjà fait. On est à la recherche plutôt d’un certaine identité, ça sera plus homogène et plus metal que "Dark Amber", avec des morceaux aussi plus longs. On aimerait bien ne rien laisser au hasard. On a pas de regret du premier EP, mais en évoluant il y a des choses qu’on a envie de faire différemment. Ça sera plus brutal, dans la lignée de "Devil In Me" ou "She’s Coming", du premier EP. Toujours dans l’esprit Metallica mais moins rock’n’roll comme l’étaient "Faster Than Light" ou "Burn". Même voix, même genre doublage voix, on essaye d’enrichir les morceaux malgré le fait qu’on ne soit que trois. Du coup ça prend du temps, on a conscience que c’est même beaucoup de temps pour un EP six titres. On a nos boulots respectifs, c’est pas facile. Il faudra peut-être envisager de lâcher nos jobs, je sais que moi perso, je le ferais sans hésiter. Surtout si on arrive à trouver des dates. On est encore dans le questionnement. Est-ce le bon moment ou ne faut-il pas mieux encore travailler et diffuser notre image avant. On va donc finir cet EP, et essayer d’aligner des dates sous forme de tournée ensuite.

Merci pour votre temps, je vous laisse le mot de la fin pour nos lecteurs…

Rémi : Continuez à nous suivre et à suivre AuxPortesDuMetal. On aura des infos, je l’espère très vite. Et bon Hellfest !

 

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